Test également disponible sur : X360

Test Naruto : The Broken Bond

La Note
note Naruto : The Broken Bond 13 20

Avec un peu de travail et un soupçon de génie qui manque encore à cet épisode, Ubisoft Montréal parviendra certainement à passer au grade de Chûnin. Si Naruto : The Broken Bond ne dispose toujours pas du peps caractéristique de l’œuvre de Kishimito et qu’il reste assez éloigné des standards de qualité actuels, il faut tout de même lui reconnaître une réelle évolution qui lui permet de revêtir le titre de fighting game sans avoir à rougir. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de la partie solo, qui se révèle une fois de plus assez barbante à jouer avec ses scénarios hors-sujet, ses incessants allers-retours et ses peu nombreuses mécaniques à assimiler puis à recracher inlassablement. Dommage.


Les plus
  • Réalisation de bonne facture
  • Bonne durée de vie
  • Les voix japonaises
  • Système de combat amélioré...
Les moins
  • ...mais encore trop mou et trop raide
  • Solo incroyablement répétitif et limité
  • Scénarios annexes inintéressants
  • Character design douteux


Le Test

Grosse déception pour tous les fans du ninja blond, Naruto : Rise of a Ninja ne pouvait compter au moment de sa sortie que sur une réalisation convaincante pour se démarquer, qualitativement parlant, de ses – trop – nombreux congénères. Force est de reconnaître que la formule alléchante choisie par Ubisoft, un jeu d’action/aventure sur lequel se serait greffé un semblant de fighting game, n’avait pu s’imposer comme incontournable compte tenu des erreurs de game design et d’un manque criant d’expertise. Répétitif et inintéressant au possible pour un jeu d’aventure, totalement bancal dans sa partie baston, ce premier essai d’Ubisoft avait besoin de se racheter aux yeux des puristes. Naruto : The Broken Bond serait-il l’épisode du pardon ?


C’est une habitude dans le sport vidéoludique : chaque fin d’année est rythmée par les traditionnels tête-à-tête de deux séries rivales. Désormais, les fans de Naruto seront également confrontés à un cruel dilemme puisque le personnage créé par Masashi Kishimoto a récemment fait son apparition sur PlayStation 3 dans un époustouflant Naruto : Ultimate Ninja Storm. La comparaison est donc inévitable, au moins d’un point de vue technique, les développeurs n’ayant pas les mêmes ambitions ludiques. Ne nous attardons pas sur ce qui saute aux yeux, Ubisoft n’a pas l’air de s’être focalisé sur les graphismes et l’animation, ce qui explique qu’ils sont grandement similaires à ceux du précédent opus. L’œuvre de CyberConnect2 évolue logiquement un cran au-dessus, grâce notamment à un character design troublant de fidélité. En comparaison, l’authenticité de celui Naruto : The Broken Bond paraît équivalente à celle du restaurant "japonais" Takayalé qui se trouve non loin de nos bureaux. C’est dire...

 

Ne la Râmen pas trop...

 

Véritable jeu d’aventure parsemé de combats en one to one, Naruto : The Broken Bond aspire à nous offrir une expérience complète, autant d’un point de vue du jeu en solo que du multi. Mais à force de vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, Ubisoft Montréal n’attrape pas grand-chose au final, si ce n’est, évidemment, le porte-monnaie de pauvres fans prêts à se priver des semaines durant d’un goûter à la sortie du collège pour pouvoir lancer des Rasengan contre un rocher, ou pour bondir d’arbre en arbre. On exagère à peine. L’ambition de troquer le traditionnel schéma "castagne-cinématique-castagne" contre ce modèle est louable, mais force est de constater que le tout ne tient pas la route, et encore moins la longueur. Après avoir bouclé l’histoire en 13 à 14 heures environ (ce qui est plus qu’honorable), c’est du moins le sentiment qui prédomine chez nous. A l’image de la petite centaine de fillers (les épisodes dits de remplissage qui permettent au manga de prendre de l’avance sur la diffusion du dessin animé) qui lient la première partie de Naruto à sa suite Shippûden, le scénario du mode solo de Naruto : The Broken Bond est susceptible d’en laisser plus d’un sur le carreau. Avec une succession de quêtes aussi inintéressantes que pénibles, les scénaristes ont maladroitement fragmenté le fil rouge narratif, si bien que les néophytes pourraient vite trouver la trame totalement floue et soporifique. En s’évertuant à faire participer chacun des potes de Naruto dans des situations toujours plus grotesques (Chôji et l’usine de chips…) Ubisoft a bien tenter d’insuffler un soupçon de vie à son titre, de donner de l’épaisseur au background, mais le tout semble beaucoup trop superficiel pour des quêtes obligatoires si bien que l’on peine à se piquer véritablement au jeu. On en vient même à regretter le système de liens sociaux du premier opus qui permettait de se sentir un tant soit peu concerné par son vis-à-vis, aussi anecdotique soit-il. Dommage, car en nous imposant ces longueurs, Naruto : The Broken Bond perd clairement en rythme ; un constat également bien aidé par les limites du gameplay.

 

En fait, qu’importe les héros, la progression se fait de manière un peu trop mécanique, et trouver le bon chemin à suivre constituera la seule véritable difficulté à surmonter."

 

Toujours placé dans un monde ouvert, ce second opus Xbox 360 se scinde une fois encore en deux parties bien distinctes : l’aventure/plate-forme d’un côté, et le combat de l’autre. Outre une zone de jeu étendue et l’intégration de quelques mini-jeux, la principale nouveauté des phases d’exploration est la possibilité d’accomplir une bonne partie des missions avec une équipe réunissant jusqu’à trois ninjas. Une excellente idée sur le papier, dont on fait, hélas, bien trop vite le tour. Concrètement, il s’agit de se rendre d’un point A à un point B en tirant astucieusement partie des caractéristiques des personnages que le scénario nous impose. Les aficionados de la série ne le savent que trop bien, le travail d’équipe est quelque chose qui a longuement été mis en avant, et c’est avec un certain plaisir que l’on se défait des premières quêtes, le temps de se familiariser avec les mécaniques de jeu et les jutsu de chacun. Passé l’agréable découverte, l’absence d’inventivité dans le level design saute aux yeux, tout comme les pouvoirs doublons des différents personnages. Concrètement, seul Naruto et son Kage Bunshin qui permet de créer un pont s’imposent comme des éléments indispensables à la progression. Le reste n’est que variante et alibi pour assurer au titre un relatif intérêt une fois l’histoire bouclée. Neji, Sasuke et Kiba peuvent révéler les différents pièges camouflés ; Shikamaru et Kiba sont capables d’activer un interrupteur au loin ; Naruto, Sasuke et Chôji ont pour leur part chacun droit à un type de rocher qu’ils pourront briser à l’aide de leur botte secrète respective. On relève bien quelques rares exemples qui nous demandent de combiner plusieurs talents (construire un pont, puis déverrouiller la porte qui se trouve à l’autre bout de la rive en activant un interrupteur qui se trouve juste derrière grâce à l’ombre de Shikamaru) mais rien de particulièrement ingénieux à signaler. En fait, qu’importe les héros, la progression se fait de manière un peu trop mécanique, et trouver le bon chemin à suivre constituera la seule véritable difficulté à surmonter. Il sera d’ailleurs agaçant de se farcir d’énormes détours à cause d’une simple grille en ferraille, ou d’une pauvre barrière en bois. Lorsqu’on est capable de mettre de la roche en miette et de courir sur les murs, se faire stopper de cette manière à de quoi décontenancer.

 

Ninjas en fuite

 

Si le mode solo permet de débloquer de nombreux personnages, il faut bien reconnaître que le principal attrait d’un jeu estampillé Naruto est la qualité des combats qu’il a à nous proposer. Et admettons-le, passer après un impressionnant Naruto : Ultimate Ninja Storm n’est pas un exercice facile, d’autant qu’Ubisoft, grand novice dans la matière, avait affiché un incontestable manque de savoir-faire avec Naruto : Rise of a Ninja l'année dernière. Bonne nouvelle pour tous les sceptiques, les Montréalais ont tenu compte des différentes remarques émises par la critique, et globalement le système se veut bien mieux construit et bien plus abouti. En dépit d’une mollesse et d’une raideur qui sont en passe de devenir légendaires, certaines améliorations notables ont donc fait leur apparition. L’exécution des jutsu ne relève plus de la mission impossible, puisque le jeu intègre désormais des combos fatals qui envoient valdinguer l’adversaire au loin afin de nous laisser le temps de préparer notre furie. Très pratiques, ces mêmes combos entraînent également une seconde nouveauté qui est la mise en place de quelques attaques en tag. Assez limitées dans leur utilisation, elles semblent en plus avoir été ajoutées tardivement durant le développement du jeu, comme en témoigne les deux-trois animations que se partagent l’intégralité du roster. Autre signe révélateur du manque d’expérience d’Ubisoft Montréal, les jutsu n’ont pas besoin d’être déclenché près de l’ennemi, ce qui permet de faire mouche à tous les coups. Pour peu que l’on soit équipé en pilules de chakra, il est même possible de s’acharner sur son adversaire. Heureusement que la barre de Rage est là pour tempérer les ardeurs des plus bourrins puisqu’en fonction de son taux de remplissage elle donne accès à des jutsu de plus en plus important. Une fois pleine elle offre même une sorte de mode berserk qui nous rend plus agressif et temporairement insensible aux coups. Pas sûr que cela se montrera suffisant pour s’ouvrir le chemin vers une participation au Gnouz Ranking.





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Hung Nguyen

le mardi 25 novembre 2008, 19:05




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