Test également disponible sur : X360

Test Naruto : Rise of a Ninja

La Note
note Naruto : Rise of a Ninja 12 20

La note est sacrément salée pour ce Naruto : Rise of a Ninja sorti précipitamment. S’il faut bien admettre que le titre développé par Ubisof Montréal jouit d’une réalisation d'une grande classe et d'un fort potentiel, il faut également reconnaître que l’équipe canadienne n’a pas encore l’expérience et encore moins l’expertise pour retranscrire avec punch l’ambiance électrique de l’œuvre de Masashi Kishimoto. Monotones, creuses et courtes, les premières aventures occidentales de Naruto sur Xbox 360 se concluent donc sur une grosse déception, peut-être même un échec, ne mâchons pas nos mots.


Les plus
  • Réalisation très réussie
  • Des QTE sympathiques
  • Les séquences du mode Rage sont splendides
  • La présence des musiques originales
  • Quelques bonnes idées
Les moins
  • Répétitif au possible
  • Des missions ennuyeuses
  • Des combats sans profondeur
  • Une seule furie par perso
  • Des bandits ridicules et tous identiques
  • Quelques chutes de frame-rate
  • Les voix japonaises en téléchargement
  • Entre 6 et 7 heures pour finir le jeu


Le Test

Ce n’est une surprise pour personne, Naruto est un label qui se vend. Souvent comparée - à tort - à Dragon Ball Z, l’œuvre de Masashi Kishimoto est devenu en quelques années le porte-parole des mangas au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, où le ninja de Konoha est devenu un véritable héros pour les jeunes mais aussi pour les plus âgés. Conscient de cet état de fait, Ubisoft est parvenu à convaincre la Shueisha de se charger de développer le premier épisode de la série sur Xbox 360. Maintenant que l’on sait que Naruto : Rise of a Ninja ne verra probablement pas le jour au Japon, on commence à en comprendre les raisons…


Inutile de tourner autour du pot et crevons l’abcès fissa : Naruto 360 est une belle déception. Fan absolu ou pas des aventures du trublion de Konoha, il est difficile de sortir satisfait de cette expérience nouvelle génération, tant les attentes étaient importantes et les erreurs de game design abondantes. Pourtant, tout avait bien commencé, avec notamment une première présentation exclusive que nous vous avions offerte au mois de mai dernier et qui présageait du meilleur. C’est d’autant plus regrettable car le jeu semblait à l’époque posséder toutes les bonnes cartes en mains pour réaliser un tel exploit. Visuellement tout d’abord, Naruto : Rise of a Ninja est un régal pour les yeux. Mélange de cel-shading et de 3D classique, le titre développé par Ubisoft Montréal peut se targuer d’être le plus beau jeu estampillé Naruto du moment. Pour obtenir un tel galon, les graphistes chez Ubi Montréal ont pris le soin de scruter les moindres détails du manga et du dessin animé, afin de ne pas froisser l’exigence extrême mais compréhensive des aficionados. Le village de Konoha, d’une superficie respectable, est modélisé avec grand soin, et ceux qui ont l’œil aguerri reconnaîtront sans le moindre effort les lieux les plus connus et exposés du village caché des feuilles, même si dans l’absolu la moitié de la commune a été imaginée faute de plans précis. Mais qu’importe, d’autres éléments permettent au joueur de se plonger pleinement dans l’ambiance et d’avoir le sentiment de véritablement parcourir les allées du village au gré des musiques originales. Petit bémol en revanche en ce qui concerne les voix japonaises, absentes de cette version mais qui devraient être disponibles d’ici quelques jours en téléchargement gratuit sur le Xbox Live. Preuve comme quoi le jeu est sorti précipitamment. Car, on a beau s’extasier devant la beauté du jeu, Naruto : Rise of a Ninja affiche ses défauts et ses limites dès la seconde heure de jeu. Aïe !

 

Le ninja se cache pour mourir

 

Vendu comme un GTA-like avec ses nombreuses missions principales et annexes à enchaîner, Naruto : Rise of a Ninja est avant tout l’histoire de Naruto, ce jeune gaillard parti de rien et dont le rêve absolu est de devenir un jour le Hokage de Konoha. Calé à l’actualité et aux épisodes qui sont en ce moment diffusés en France sur de nombreuses chaînes câblées et hertziennes, le mode "Aventure" couvre ainsi les 80 premiers épisodes de la série, des débuts de Naruto à l’académie des ninjas jusqu’au combat qui l’opposa à Gaara, juste après le tournoi des Jounins. L’histoire avance donc en fonction des missions réalisées tout au long de l’aventure. Afin de se repérer dans les nombreuses allées du village, le joueur peut compter sur un petit radar situé en bas à droit de l’écran mais aussi sur plusieurs éléments visuels apparaissant à l’écran. Naruto peut en effet à tout moment converser avec n’importe quel PNJ du village. Le pictogramme qui apparaît au-dessus de la tête de chaque villageois permet de savoir d’un simple coup d’œil si untel est apte ou pas à répondre aux questions. Chaque mission, qu’elle soit principale ou facultative, est indiquée sur la carte par un rouleau et correspond systématiquement à un villageois ou un ninja. Bien évidemment, l’aventure débute par des missions assez basiques et sans grand intérêt, mais permettent de se faire la main sur les différents mécanismes de jeu. Etant un jeune apprenti-ninja au départ, Naruto va donc devoir passer par la case entraînement avant de pouvoir acquérir l’ensemble de ses facultés physiques et ses jutsus (techniques). A l’aide d’Iruka Sensei puis de Kakashi Sensei, notre ninja blond va donc apprendre la technique du clonage, celui du sexy jutsu, le double saut mais aussi à maîtriser son chakra, ce qui lui permettra de monter à la verticale sur les arbres et sur les murs et marcher sur l’eau. Une fois ces techniques acquises, notre héros pourra non seulement accéder aux niveaux supérieurs du village mais en outre quitter le village pour explorer de nouveaux horizons.

 

L’une des premières missions extérieures au village de Naruro est d’escorter un client à un lieu bien précis. Il s’agit de la première véritable mission à risque de notre trop de ninjas, une mission de rang C. Ceux qui ont suivi de près la série animée savent éperdument que cette mission est le début de l’ascension de Naruto dans l’académie, puisqu’il prouvera à de nombreuses reprises sa puissance et l’importance qu’il accorde à ses camarades en combattant Zabuza et son disciple androgyne Haku. Si Naruto : Rise of a Ninja reprend les moments-clefs de la première saison, force est de constater que les développeurs manquent encore d’expérience pour retranscrire avec soin toute l’énergie qui s’en dégage. Car en marge de l’aventure, Naruto : Rise of a Ninja s’exprime également par de nombreuses séquences de combat. Construit de la même façon que n’importe quel autre jeu de baston estampillé Naruto, le jeu d’Ubisoft s’expose forcément à la concurrence et la comparaison est inévitable. Une fois encore, pas la peine de feinter par quelques mots ou phrases hésitantes, le mode "Combat" de Naruto : Rise of a Ninja peine lui aussi à convaincre.

 

Naruto : Fall of a Ninja

 

A l’instar de la série Gekito Ninja Taisen de 8ing et Tomy, les affrontements dans le jeu se déroulent dans une arène fermée où le vainqueur est déclaré après deux manches gagnantes. Bien entendu, on retrouve l’ensemble des protagonistes présents dans cette première saison, et tous possèdent une palette de mouvements spécifiques. Seulement voilà, une fois tous les combos maîtrisés et les jutsus acquis, on se rend rapidement compte que le jeu manque sérieusement de profondeur. La variété des attaques, premier leitmotiv d’un jeu de baston qui se respecte, est ici totalement absent, si bien qu’on se retrouve à réaliser les mêmes enchaînements sans le moindre challenge. Ceux qui pensent se rattraper sur les furies peuvent cesser immédiatement de fantasmer, puisqu’il n’existe qu’un seul jutsu par personnage. Un comble quand on sait que la concurrence mise sur la surenchère. Pire encore, la manière dont se réalise les jutsus risquent d’en énerver plus d’un, tant la méthode employée ne s’adapte pas du tout au système global. En effet, les développeurs ont eu la mauvaise idée de reprendre la même méthode de concentration de chakra à réaliser à l’aide des sticks analogiques. Histoire de complexifier encore plus la tâche, trois seuils différents - correspondant à la puissance de l’attaque – peuvent être atteints selon la concentration de la technique. Autant vous dire que dans un véritable combat, il est quasiment impossible de déclencher ces attaques, sans être à la portée des coups de l’adversaire qui nous empêchera systématiquement de lancer ces grosses attaques. Au cas où le challenge soit trop corsé, les développeurs ont intégré un système de rattrapages, baptisé ici MémoClip. Il s’agit d’une option à récolter au gré des conversations et des missions réussies, offrant une seconde chance pour battre son opposant. Evidemment, ce genre d’astuces ne fait que réduire la difficulté déjà trop facile du jeu. A trop vouloir jouer la carte de l’originalité, Ubisoft Montréal a perdu de vue l’essentiel, à savoir proposer un système simple et rapide à exécuter. C’est d’autant plus regrettable car les QTE lors des jutsus sont plutôt originaux et sympas à enchaîner. Tant pis.

 

Ce manque de profondeur, on le retrouve également dans l’aventure. Très vite, on se rend compte que tout le jeu se repose sur des allers et venus constants entre le village de Konaha et les quelques espaces extérieurs où l’on ne fait que rencontrer les mêmes méchants aux mêmes endroits. Battre un bandit trois fois avant d’accéder à son lieutenant puis enfin au chef qu’il va falloir battre par deux fois, voilà le genre de missions que nous propose Naruto : Rise of a Ninja. Même les défis de sprint et les séquences de course dans les arbres, pourtant sympas de prime abord, se révèlent être lassants à force tant ils sont fréquents. Les missions annexes manquent elles aussi de variété puisque l’on se contente toujours des mêmes défis tout au long de l’aventure. Trouver des pièces, apporter des soupes de ramen à domicile, jouer à cache-cache avec Konohamaru, là encore, le manque de variété fait cruellement défaut au jeu. Pour palier à cette carence, Ubisoft a eu l’ingénieuse idée de ponctuer l’aventure de nombreuses vidéos repiquées du dessin animé afin que l’illusion soit parfaite. Malheureusement, le subterfuge ne fonctionne que le temps d’un tour de passe-passe digne de Sylvain Mirouf. Car balancer des passages du dessin animé que n’importe quel fan connaît sur le bout des doigts est une nouvelle erreur qu’un bon conseilleur aurait pu déceler pendant la production du jeu. Manque de temps ? Manque d’argent ? Peu importe les raisons, il aurait été plus sympathique de proposer davantage de cinématiques réalisées à partir du moteur du jeu. Pour conclure en apothéose, il faut savoir que Naruto : Rise of a Ninja se boucle entre 6 et 7 heures de jeu, en minimisant le plus possible les ennuyeuses quêtes facultatives. C’est évidemment peu voire même insuffisant pour tenir le joueur en haleine.





Réagir à cet article Réagir à cet article


Autres articles

STAR SELECT avec Tom Novembre Pour ce tout nouveau numéro de STAR SELECT, nous nous sommes rendus chez Tom Novembre. En compagnie de notre Marcus à nous, il teste Naruto : Rise of a Ninja. 19 | 21/02/2008, 18:54
STAR SELECT™ #06 - Tom Novembre (Naruto : Rise of a Ninja) Pour ce tout nouveau numéro de STAR SELECT, nous nous sommes rendus chez Tom Novembre. En compagnie de notre Marcus à nous, il teste Naruto : Rise of a Ninja. 21/02/2008, 18:49