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Ne faisons pas mine d’être surpris. En faisant le choix de sortir les épisodes sans respecter la chronologie, Tomy et Nintendo prennent le risque de se mettre à dos une bonne partie du public. C’est bien ce qui risque d’arriver avec ce Naruto : Ninja Council 2 qui en sus de nous imposer un épisode scénaristiquement has-been, nous propose un gameplay bancal et une architecture globale qui manque clairement de travail. De quoi accélérer le processus de mort d’une série qui semble déjà vouée à la perte.
- Graphiquement mignon
- L'utilisation du stylet et du micro pour certaines attaques
- Casting conséquent
- Attaques limitées
- Répétitif au possible
- Level design raté
- Gestion des sauts à revoir
- Vite lassant
- Musiques toujours aussi exécrables
- Arrive avec trois ans de retard
Depuis que Naruto a officiellement envahi la France et tout le reste de l’Europe, on ne compte plus le nombre de jeux sortis à sa gloire. PlayStation 2, PSP, Wii, PSP, DS, PlayStation 3, le ninja de Konoha bouffe à tous les râteliers du moment que les pépettes tombent dans le panier. Compte-tenu de sa popularité et de sa puissance commerciale, les éditeurs jouent des coudes pour être aux premières loges. Tomy fait partie de ceux-là, et avec plus de trois ans de retard, nous propose enfin le troisième épisode de la série Naruto Saikyou Ninja Daikesshuu, rebaptisé pour l’occasion en Naruto : Ninja Council 2. Quid ?
Et bien pour commencer de façon claire et ordonnée, il est de bon ton de savoir que ce Naruto : Ninja Council - European Version est bel et bien la réplique occidentale de Naruto Saikyo Ninja Daikeshu 3, alors que le premier Naruto : Ninja Council - European Version reprenait le contenu de Naruto Saikyo Ninja Daikeshu 4. Une incohérence que même l’éditeur a bien du mal à nous expliquer, même s’il semblerait que des problèmes de droits et de licence soient à l’origine de cette désordre. Forcément, quand on sait que le premier épisode européen n’avait guère brillé l’année dernière, on peut d’ores et déjà conclure à un résultat encore moins convaincant, celui-ci étant sorti douze mois plus tôt au Japon. Moins de contenu, moins de possibilités et une scénario qui fait marche arrière, c’est un peu en gros ce qui nous attend dans cette pseudo suite. Doit-on néanmoins sous-entendre que le public est pris en porte-à-faux ? Tout dépend de la susceptibilité de chacun.
Chakra sa route
Toujours est-il que le concept de Naruto : Ninja Council 2 a toujours autant de mal à nous séduire. Après avoir choisi son équipe de trois ninjas, parmi une liste de personnages assez limités, le joueur se voit propulsé dans des niveaux peu enthousiasmants. Suivant le principe du scrolling horizontal, on avance donc de la gauche vers la droite en éliminant les ennemis qui se pressent de se jeter sur nous, sans la moindre intelligence. Du coup, on ne fait que filer quelques mandales sans la moindre réflexion et encore moins de panache, les attaques proposées pour chaque ninja étant peu variées. Il y a bien entendu quelques possibilités de combo, mais ils sont tellement limités qu’on se demande bien si le terme de combo est bien approprié. Pire, d’un ninja à l’autre, ils sont identiques si bien qu’un sentiment de répétition se dégage assez rapidement du jeu. Seuls les jutsus permettent de les distinguer, mais encore une fois, tout cela est bien insuffisant pour épanouir le fan de Naruto à la recherche de nouvelles sensations. Dans notre aventure, il sera possible de faire appel à un striker en appuyant sur l’icône de ce dernier via l’écran tactile. En arrivant sur place, un peu comme un cheveu sur la soupe, il se chargera de faire de la place en déclenchant sa botte secrète, choisie au hasard par l’humeur du CPU. Evidemment, pour éviter tout abus, l’appel en renfort d’un second personne n’est autorisé que lorsque la barre de chakra est à son maximum. Les sidekicks ne sont d’ailleurs pas les seuls personnages autorisés à déclencher de puissantes attaques, le personnage central aussi ; logique. C’est d’ailleurs la seule et unique occasion pour Tomy de justifier l’utilisation sympathique du stylet, puisqu’il faut suivre les indications qui apparaissent à l’écran. Tracer un trait de la gauche vers la droite rapidement, faire tourner le chakra dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, voilà comment on fait pour invoquer la toute puissance.
Il y a bien entendu quelques possibilités de combo, mais ils sont tellement limités qu’on se demande bien si le terme de combo est bien approprié."
Si l’on peut considérer Naruto : Ninja Council 2 comme un beat’em all, étant donné le nombre imposant d’ennemis à éliminer dans chaque stage, il ne faut pas perdre de vue que le titre propose des séances de plates-formes nombreuses et pour le moins fastidieuses. La gestion des sauts étant à revoir, il n’est pas rare de tomber dans une crevasse ou de heurter un mur sans que tout cela soit volontaire. Même courir le long d’un mur est une manœuvre pénible. Bref, pour vraiment apprécier Naruto : Ninja Council 2 dans de bonnes conditions, il faut se montrer patient et par-dessus tout conciliant. Si le titre de Tomy accumule les bourdes de gameplay et de game design, il se montre également formidablement répétitif dans sa construction globale. Les niveaux se suivent et se ressemblent, les actions aussi et seule l’envie de voir le prochain Boss est une fin en soi. Dommage d’ailleurs que pour certains d’entre eux, un personnage spécifique soit imposé pour en venir à bout, la sensation de liberté en prend subitement un coup.