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Fan ou pas de Naruto, il est assez difficile de conseiller ce Naruto : Clash of Ninja Revolution 2 – European Version qui joue la carte de la fainéantise. Episode de transition en attendant l’arrivée de la saison Shippûden, le jeu nous impose un scénario hors-sujet et insipide, réservé aux marchés européen et américain. Ce qu’on a gagné en nombre de personnages jouables, on l’a perdu en intérêt global puisque cette suite ne fait que reprendre des ingrédients repiqués des versions japonaises parues il y a plusieurs années maintenant. Et quand on est fan du ninja de Konoha, on a déjà opté pour l’import.
- 35 personnages
- Pris en main rapide
- Gameplay efficace…
- …mais identique depuis ses débuts
- Un moteur 3D recyclé depuis 6 ans
- Mode Histoire inintéressant au possible
- Des décors sans saveur
- Doublage anglais imposé et insupportable
Du Naruto, on n’a pas fini d’en bouffer. Pire encore, alors que le rythme classique de diffusion sur chaque support où notre ninja blond œuvre est d’un épisode par an, celui-ci augmente pour une sortie annuelle réduite à 10 mois. C’est dire à quel point les éditeurs n’ont qu’une chose en tête : continuer à nous inonder l’esprit – et nous vider le porte-monnaie par la même occasion – tant que le jeune Naruto a la cote. Seulement voilà, à force de nous rabâcher les mêmes choses, ces éditeurs peu scrupuleux sont en train d’abattre d’un bon coup de fusil à pompe leur juteuse licence ; et Naruto : Clash of Ninja Revolution 2 – European Version en est une preuve flagrante. Explications.
La saison Shippûden a beau être diffusée sur les ondes hertziennes de France depuis plusieurs mois maintenant, Naruto continue d’aggraver sa situation dans le jeu vidéo. Si le premier Naruto : Clash of Ninja Revolution - European Version nous obligeait à revivre de vieilles aventures, cette suite s’écarte des sentiers battus pour nous imposer une histoire inédite, n’ayant malheureusement aucun lien avec le scénario d’origine. Ceux qui suivent la série animée savent éperdument que c’est une spécialité du ninja de Konoha, qui s’accorde régulièrement des pauses en nous proposant des épisodes hors-série, souvent inintéressants et qui n’ont pour but que de laisser le manga prendre un peu d’avance. C’est un peu ce qui se passe sur Wii avec ce volet de transition, loin d’être dégueulasse, mais qui a toutefois peu de chances d’intéresser le fan à qui s’adresse pourtant le jeu.
Ninjas en grève
Ce n’est effectivement pas avec cette suite que vous pourrez reprendre la suite des événements du premier Naruto : Clash of Ninja Revolution - European Version, Tomy et Nintendo ayant visiblement décidé de snober le marché européen. A l’inverse, on a droit à l’apparition d’un nouveau méchant, au look atypique et loin d’être en concordance avec les autres personnages de la série. Ce dernier est d’ailleurs accompagné par une kyrielle de ninjas secondaires, jouables également par le joueur, notamment Komachi et Towa, deux Anbus à la command list plutôt efficace à défaut eux d’être charismatiques. Quoiqu’en dise, Naruto : Clash of Ninja Revolution 2 - European Version parvient à nous faire oublier le casting rachitique de son prédécesseur avec pas moins de 35 personnages disponibles. Evidemment, pour donner un semblant de challenge au joueur, la moitié des ninjas sont à débloquer en se lançant dans l’aventure du mode "Story". Une façon comme une autre de nous imposer cette histoire écrite en deux minutes et qui n’est là que pour justifier l’enchaînement de combats aussi passionnants qu’un épisode de Derrick. Paix à son âme. Car ce n’est pas avec Naruto : Clash of Ninja Revolution 2 - European Version que la série a décidé de se faire une petite cure de jouvence, loin de là même. Le gameplay reste certes efficace et son accessibilité fait partie des ses atouts majeurs, mais il faut quand même être bien indulgent pour laisser passer une telle fainéantise de la part des développeurs qui nous recyclent la même tambouille depuis 2003. Toutefois, on note quelques réajustements repris des derniers volets japonais comme la possibilité de switcher de personnage lorsqu’on combat en équipe. Histoire d’ailleurs d’apporter un peu plus de punch à ces affrontements en duo, il est même possible de combiner certaines attaques, ce qui apporte un peu plus de fraîcheur à la série. Pas de quoi non plus sabrer le champagne, la base reste identique depuis plusieurs années. Graphiquement, le titre n’a pas évolué depuis six ans. Le moteur commence à se faire vieux et la modélisation – assez cubique – des ninjas ne fait que s’accentuer d’épisode en épisode, ce qui prouve bien que la série a cruellement besoin d’un petit coup de chiffon pour redonner un peu de brillance à l’ensemble.