16 20 4 5
A défaut d’offrir un contenu complet, capable de nous tenir en haleine des semaines durant, MotorStorm tire son épingle du jeu grâce à sa réalisation technique haut de gamme et ses bonnes sensations globales. Parti un peu précipitamment, le titre griffé Evolution Studios réussit le tour de force de nous faire oublier ses premières prestations moyennes et parvient finalement à captiver l’attention du joueur. S’il y a un bien un jeu exclusif à la PlayStation 3 qu’on peut vous conseiller pour ce lancement, c’est bien celui-là.
- Réalisation somptueuse
- Fluidité exemplaire
- De belles sensations de vitesse
- Des tracés ingénieux
- Embranchements multiples
- L'ajout du mode online
- Contenu maigrichon
- Pas de mode en écran splitté
- Temps de chargement bien longs
Parmi la foultitude de titres qui accompagnent la sortie de la PlayStation 3 en Europe, seuls quelques uns sont de véritables exclusivités. Parmi ceux-là, on peut compter sur MotorStorm, l’un des premiers titres dévoilés avec la machine et qui a fait couler beaucoup d’encre depuis sa prime annonce. En effet, entre le premier trailer en 2005 qui ne reflétait pas vraiment le jeu et sa première apparition peu convaincante à l’E3 2006, Evolution Studios avait encore du pain sur la planche. Heureusement, le résultat final est loin de cet état de fait et contre toute attente, MotorStorm fait partie des jeux qui méritent plus qu’un simple coup d’œil !
Genre on ne peut plus priser dans le jeu vidéo, la course automobile accompagne généralement la sortie des nouvelles consoles. Pour son lancement d’ailleurs, la PlayStation 3 peut compter sur cinq titres de cette catégorie : Ridge Racer 7, Formula One : Championship Edition, MotorStorm, Need For Speed : Carbon et Full Auto 2 : Battlelines. Mais parmi ces représentants, il faut bien admettre que le titre signé Evolution Studios attire la curiosité et donc toutes les convoitises. Fer de lance de la PlayStation 3 aux côtés d’un certain Killzone 2 lorsque Phil Harrison et ses acolytes ont dévoilé leur nouvelle console en mai 2005, MotorStorm nous propose de prendre le volant de bolides aussi divers que variés, dans des environnements désertiques.
Arizona dream
L’action de MotorStorm se déroule à Monument Valley, un lieu bien connu des habitants de l’Amérique puisque ce plateau désertique se situe dans le sud de l'Utah et au nord de l'Arizona. Comme le suggèrent si bien les images d’introduction du jeu, les développeurs sont partis survoler la région pour la photographier et ensuite modéliser avec une fidélité extrême chaque parcelle de ce terrain aride. Un certain sens de l’authenticité donc retranscrit au sein même du jeu puisque la réalisation globale de MotorStorm fait partie des arguments qui pèsent en sa faveur c’est indéniable. Avec ses décors photo-réalistes, ses véhicules magnifiquement modélisés, son champ de profondeur impressionnant et ses effets de lumière saisissants, le titre de Evolution Studios séduit la rétine. Et même si l’affichage proposé ne dépasse pas les 720p, il fait indubitablement partie des titres que l’on peut montrer à ses copains pour prouver le potentiel technique de la PlayStation 3. Outre un aspect technique et graphique de qualité, MotorStorm étonne avant tout par sa vitesse d’animation ébouriffante. Vous le trouviez trop lent lors de ces précédentes prestations ? Et bien, il faut croire que les concepteurs ont réagi en conséquence des premiers avis mitigés. Ca va vite et une fois le boost enclenché, il est même parfois difficile de rester bien droit sur le bitume, enfin plutôt sur la gadoue.
Monument Valley oblige, les tracés dans MotorStorm sont cabosseux, poussiéreux et parfois même sinueux. Ici une ligne droite n’est jamais vraiment droite et se reposer uniquement sur la trajectoire de son bolide n’est pas un conseil à vous donner. Heureusement, pas de formule un ou de berlines à conduire, les véhicules dans MotorStorm sont adaptés au terrain. Buggys, 4x4, quads, motocross, camionnettes ou bien encore poids lourds, chacun de ces engins possèdent des suspensions adaptées au terrain. Si dans l’absolu, chaque type de bolide proposé possède ses propres caractéristiques, force est de constater que tous partent sur le même pied d’égalité dans le sens où ils peuvent chacun franchir la ligne d’arrivée en tête du peloton. Bien évidemment, si le poids lourd possède quelques lacunes au démarrage, il compense par sa carrure imposante, capable de dégager les carcasses de voitures sur la route en leur fonçant dessus. A l’inverse, une moto ou un quad devra éviter les confrontations physiques avec un véhicule plus imposant, sous peine de voler en éclat ou de tomber dans le vide. En revanche, il est possible de filer quelques coups de mandales aux adversaires de la même catégorie, les attaques sur les côtés étant permis. Chaque véhicule ont un point en commun : la jauge de nitro. Disponible à tout moment mais en quantité limitée, le boost permet de passer de 0 à 100 en quelques fractions de seconde, idéal pour se remettre en selle après avoir fait une mauvaise chute. Mais, mieux vaut surveiller sa jauge car elle a tendance à faire chauffer le moteur et le faire exploser en cas d’utilisation abusive.
Les oufs du volant
Mais MotorStorm possède d’autres atouts sérieux planqués dans sa manche, à commencer par un level design franchement bien réussi. Si les circuits se déroulent uniquement dans le même cadre, la variété des tracés permet d’apprécier chacun des tours qu’on enquille. Mieux, chacun des circuits possède plusieurs ramifications et il n’est pas rare d’emprunter des routes différentes d’un tour à un autre. D’autant que l’intégration de ces différents chemins est faite avec finesse, ce qui donne vraiment l’impression d’évoluer dans un environnement naturel. L’intelligence artificielle plus que réussie des autres concurrents participe également à ce sentiment de fluidité des actions et mieux vaut s’accrocher pour espérer finir dans le trio de tête. Les concurrents ne se contenteront pas seulement de conduire vers la victoire, mais n’hésiteront pas non plus à nous donner du fil à retordre en exécutant quelques têtes à queue ou en nous propulsant du côté des ravins. MotorStorm propose une conduite orientée vers l’arcade et même s’il est toujours possible de choisir sa boîte de vitesse (automatique ou manuelle), le jeu privilégie avant tout les sensations. Ca tombe bien, elles s’avèrent être plutôt bonnes et jouissives. En contre partie et certainement pour tenir une deadline trop restreinte, les modes de jeu de MotorStorm se comptent sur les doigts amputés d'une main d’un manchot. En d’autres termes, hormis le mode "Festival" qui est l’équivalent du mode "Carrière" et d’un mode online, implémenté spécialement pour le marché européen, MotorStorm offre un contenu bien famélique. Fort heureusement, il faudra passer un peu de temps avant de pouvoir débloquer l’ensemble des circuits mais il ne faudra pas compter sur un mode 2 joueurs, même en écran scindé, pour rallonger le plaisir. Reste alors une option Sixaxis qui permet d’utiliser les fonctions gyroscopiques de la manette, mais à l’instar des autres titres de lancement, il s’agit-là d’un simple gimmick qui amuse le temps de quelques parties. Ceci étant dit, l’amusement et la réalisation globale qualitative permet de rehausser le niveau et comme jeu de départ, MotorStorm fait partie de la pôle position.