Test Mortal Kombat vs. DC Universe sur PS3

Soyons clairs tout de suite : Mortal Kombat vs. DC Universe n'est pas une tuerie visuelle, même équipé de l'Unreal Engine 3 qui a permis à Gears of War 2 de briser des rétines par milliers. Le moteur graphique d'Epic Games est capable de réaliser de pures merveilles graphiques, à condition de faire preuve d'un minimum de maîtrise, ce qui n'est pas le cas des développeurs de Midway. Remettre en cause la philosophie artistique de la dynastie Soul Calibur entre une coupe de champagne et deux toasts, est une absurdité que Hector Sanchez, Associate Producer de Mortal Kombat vs. DC Universe, aurait pu s'épargner pour éviter de mettre en exergue la rigidité de ses protégés. L'animation des personnages est loin de faire dans la fluidité absolue - mais n'est pas totalement rouillée non plus -, et même les poitrines siliconées de Kitana et Sonya ont du mal à convaincre. Globalement, le character design manque cruellement de détails, et les vêtements qui se déchirent au fil des rounds est un luxe visuel qui existait déjà à l'époque des 16 bits. Il ne faudra pas non plus chercher le miracle du coté des expressions faciales, les guerriers ayant rarement l'occasion d'exprimer leurs sentiments, même avec les yeux remplis de Rage. La réalisation de Mortal Kombat vs. DC Universe ne parvient même pas à gagner en qualité avec ses arènes certes destructibles, mais qui détestent les textures et adorent le vide spatial. En fait, en prenant le risque d'adapter l'Unreal Engine 3 au genre de la baston qu'il n'avait jamais fréquenté jusqu'à présent, Midway s'est cassé une molaire et deux canines. Non pas que Mortal Kombat vs. DC Universe soit un jeu laid, mais force est de constater qu'il n'exploite pas pleinement les possibilités offertes par la haute-définition. D'ailleurs, Soul Calibur III sur PlayStation 2 a beaucoup plus de gueule. C'est dit.

Scorpion ou chauve-souris ?

Les scénarii ont toujours été anecdotiques dans les jeux de combat, et Mortal Kombat vs. DC Universe ne déroge pas à la règle. Cela dit, le mode "Story" intègre les personnages de chaque clan en douceur, avec une histoire qui tient à peu près la route. Pendant que Raiden est aux prises avec Shao Kahn sur l'Earthrealm, Superman mène une lutte sans merci sur Terre face à l'infâme Darkseid. Deux combats parallèles qui sont tout sauf innocents, puisque la défaite conjuguée des deux esprits malfaisants va donner naissance à Dark Kahn, une créature contre laquelle les guerriers vont devoir unir leurs forces pour sauver leurs univers respectifs. On évitera d'entrer dans les détails afin de préserver un semblant de suspense, mais toujours est-il que le storyline de Mortal Kombat vs. DC Universe nage en pleine série B. Non seulement il n'existe aucun rebondissement capable d'extirper le joueur du sommeil dans lequel il sombre progressivement, mais le jeu d'acteur des guerriers est risible. Le doublage français n’est pas non plus à la fête, surtout celui de Liu Kang digne de Xian Chow dans Kickboxer. Un grand moment, vraiment. Plus sérieusement, Mortal Kombat vs. DC Universe sélectionne de façon autoritaire les personnages que l'on doit incarner à travers différents chapitres, ce qui risque de faire grincer des dents ceux qui ont l'habitude de se faire la main avec un seul et même combattant. En tout cas, les affrontements s'enchaînent à vitesse grand V, avec parfois des prétextes bidons qui musclent les abdos. Le jeu de baston de Midway n'est pas doté d'une durée de vie infinie, et il faudra entre quatre et cinq heures de jeu pour achever un mode "Story" qui ne comporte aucune difficulté majeure.

On observe d’ailleurs un déséquilibre entre les deux clans, ce qui limite du coup le choix des combattants si l’on souhaite assister à un match un tant soit peu équilibré."

Comme souligné quelques lignes plus haut, Mortal Kombat vs. DC Universe introduit de nouveaux éléments de gameplay censés rendre les duels un peu plus dynamiques. On pense tout d’abord au "Freefall Kombat" qui a été décortiqué dans tous les sens durant les différentes présentations du titre. Après être parvenu à projeter son adversaire dans les airs, on devra alors presser les boutons de façon aléatoire avec le risque de se faire contrer si le joueur d'en face arrive à anticiper les attaques. A partir d'un certain nombre de coups réussis, on peut envoyer valser son opposant contre le sol en pressant RB, ce qui augmente considérablement le nombre de dégâts infligés. Le "Klose Kombat" suit la même logique, et un mind game en acier mettra fin prématurément à la séquence de combat rapproché. Pour finir, "Test Your Might" sollicite plus les doigts que l’instinct : tout en cognant le crâne de son adversaire contre tous les murs du stage, il faudra presser le plus vite possible les quatre boutons de façade pour accroître la gravité de ses blessures. Mais le centre névralgique du gameplay de Mortal Kombat vs. DC Universe demeure la barre de Rage, qui nécessite à s’y méprendre un certain goût pour la tactique. Plus concrètement, les personnages peuvent augmenter de façon ponctuelle la puissance de leurs attaques, une fois la jauge complète. Pour y arriver, ils doivent encaisser un certain nombre de coups, ce qui évite d'avantager systématiquement les joueurs adeptes du matraquage de boutons. Il ne s'agit nullement d'un défaut, tellement il est facile de claquer un combo dévastateur dans Mortal Kombat vs. DC Universe, surtout avec les personnages de DC Comics. Flash est un personnage archi-cracké comme disent les PGM (Pro-Gamers), et ses courants d’air intempestifs auront vite fait d’agacer les amoureux du camp Mortal Kombat. On observe d’ailleurs un déséquilibre entre les deux clans, ce qui limite du coup le choix des combattants si l’on souhaite assister à un match un tant soit peu équilibré. Enfin, Mortal Kombat vs. DC Universe déçoit par la virginité de ses Fatalités : si l’on est conscient que les soldats de DC Comics ne peuvent pas se faire éventrer – question de prestige et de contrat -, le jeu perd un bout de son âme, quoi que l’on dise. Si l’on n'a pas peur de se brûler chez Midway, on craint par contre les tâches de sang.