Test également disponible sur : Switch

Test Metroid Dread : un retour en 2.5D fracassant après 19 ans d'attente

Test Metroid Dread : un retour en 2.5D fracassant après 19 ans d'attente
La Note
note Metroid Dread 17 20

Reprendre le flambeau d'une série interrompue il y a dix-neuf ans n'est jamais une tâche facile, mais le studio MercurySteam s'en sort avec les honneurs ! Les développeurs ont choisi la voie de la sécurité en respectant parfaitement l'esprit des épisodes précédents, au détriment d'une véritable modernité. Si les nouveaux venus risquent peut-être de tiquer face à certains aspects de ce Metroidvania par excellence, les habitués seront en revanche aux anges. Il faut bien reconnaître que le gameplay 2D historique n'a rien perdu de son efficacité, tandis que les passages E.M.M.I. apportent tout de même un petit vent de fraîcheur. Indispensable pour les fans, Metroid Dread constitue au final une bonne manière pour la saga de se remettre en selle. De très bonnes bases sont posées pour une suite qui, elle, pourra se permettre d'être révolutionnaire, surtout si elle sort sur la prochaine génération de consoles Nintendo.


Les plus
  • Le gameplay 2D sied décidément très bien à Samus
  • L'introduction aide les nouveaux joueurs à raccrocher les wagons
  • Les phases contre les E.M.M.I. apportent du piment et un peu de nouveauté
  • Les boss ne manquent pas non plus de piquant
  • L'action est parfaitement fluide en toutes circonstances
  • Ce nouvel épisode respecte parfaitement l'héritage et l'esprit de la saga
  • La difficulté élevée et l'aspect Metroidvania raviront les vieux de la vieille
Les moins
  • La sensibilité bien trop élevée de la visée libre complique inutilement certains passages
  • L'architecture des niveaux typiquement Metroidvania peut amener les joueurs à se perdre par moments
  • Limités par le hardware de la Switch, les graphismes ne proposent rien d'extraordinaire
  • Le jeu manque un peu de modernité d'une manière générale


Le Test

Si la saga Metroid a fait ses premiers pas en 1986 sur NES, elle a depuis connu de nombreux épisodes canoniques et autres spin-offs. Sans trop rentrer dans les détails, rappelons que la série principale privilégie des graphismes 2D, tandis que les trois épisodes Metroid Prime parus en 2002, 2004 et 2007 utilisent un affichage en 3D. Metroid Dread fait partie de la première catégorie, et prend donc la suite de Metroid Fusion (également appelé Metroid 4) paru sur Game Boy Advance en 2002. Si le monde du jeu vidéo a beaucoup évolué depuis tout ce temps, nous allons voir que ce Metroid 5 reste parfaitement fidèle à ses origines.


Metroid DreadDix-neuf ans d'absence c'est très long, et certains jeunes joueurs potentiellement intéressés par ce nouvel épisode n'ont peut-être jamais touché un Metroid de leur vie. Heureusement, Nintendo et le studio MercurySteam ont pleinement conscience de ce problème et nous proposent une cinématique d'introduction assez didactique, qui rappelle en quelques minutes la nature et l'existence des Métroïdes, des Chozo, des Parasites X et le rôle de Samus Aran dans tout cela. Si notre héroïne reprend aujourd'hui du service, c'est tout simplement parce que la Fédération Galactique a reçu une transmission vidéo prouvant la présence d'un X vivant à l'état sauvage sur la planète ZDR. Sept robots E.M.M.I. sont envoyés sur place pour enquêter, mais plus aucune communication avec eux n'est désormais possible. Il ne reste donc plus qu'un seul espoir et une seule solution : envoyer Samus à la rescousse ! La première rencontre locale, hostile et non jouable, aboutit à une "amnésie physique" qui prive notre héroïne d'une bonne partie de son armure et de ses équipements. Il fallait bien un artifice scénaristique pour justifier un nouveau départ.

Metroid Dread

Car ce Metroid Dread est bien évidemment un Metroidvania (la série Metroid a tout de même co-inventé le genre…), et il est donc primordial de distiller au joueur les différents gadgets et pouvoirs tout au long de l'aventure, afin qu'il puisse débloquer sans cesse de nouveaux chemins. Navettes ou ascenseurs entre les différentes zones principales, portails de téléportation et autres raccourcis à dénicher en détruisant des murs sont de la partie, mais n'évitent pas les nombreux allers-retours inhérents au genre. Cet aspect labyrinthique des niveaux constitue d'ailleurs à la fois une force et une faiblesse. Une force car les fans de la série attendent spécifiquement ce type de level design, et une faiblesse car les nouveaux venus habitués à être pris en main risquent de se perdre régulièrement et de pester contre l'absence d'indicateur d'objectif.

Metroid Dread

 

PRIME TIME

Metroid DreadEn revanche le gameplay réconciliera tout le monde car les mouvements et l'action sont d'une très grande fluidité. Glissades, sauts, accrochages aux rebords, et autres rebonds sur les murs s'effectuent facilement et offrent de très bonnes sensations. La frappe de riposte, sous forme de QTE à placer au bon moment, est particulièrement réjouissante et utile, puisqu'elle permet de bloquer les attaques de certaines créatures, de les tuer en un coup, et de récolter un gros bonus en santé et munitions. Quant aux pouvoirs à débloquer au fil de l'aventure, ils enrichissent sans cesse les possibilités, qu'il s'agisse du tir chargé, de l'arachnoaimant permettant de s'accrocher aux murs et plafonds magnétiques, du camouflage spectral conférant une invisibilité temporaire, du rayon large constitué de trois tirs simultanés et parallèles, ou encore de l'iconique boule morphing, qui permet à Samus de se rouler littéralement en boule afin de passer dans les espaces les plus étroits.



Le seul véritable bémol en ce qui concerne le gameplay provient de la visée libre, qui permet en théorie de pointer précisément tel ou tel endroit avant de tirer. Sa sensibilité est hélas bien trop élevée, ce qui complique inutilement la manœuvre et oblige à s'y prendre à plusieurs reprises. Ce réglage excessif et non modifiable est assez frustrant, notamment lors de certaines séquences de boss et mini-boss, qui demandent justement de viser rapidement et précisément des points faibles. Ces créatures restent tout de même intéressantes à abattre, notamment les sept robots E.M.M.I. évoqués plus haut. Ils ont comme particularité d'être initialement invincibles, ce qui oblige Samus à courir vers la sortie ou à s'infiltrer discrètement dès qu'elle rentre dans une zone contrôlée par l'un de ses anciens alliés. Cette petite variation de gameplay et d'ambiance change un peu de la routine. Il est possible de venir à bout de chaque robot une fois que l'on dégote un canon oméga (à usage unique) dans les décors, mais la manœuvre reste relativement ardue puisqu'il faut pour cela viser longuement le même point faible avant que la machine à tuer ne s'approche trop de nous.

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OLD SCHOOL CONTEMPORAIN

Metroid DreadPlus old-school que franchement novateur, Metroid Dread affiche tout de même son gameplay 2D dans une véritable 3D. Cela autorise quelques effets spéciaux plus ou moins chatoyants, ainsi que des mouvements de caméra variés qui permettent une transition fluide avec les scènes cinématiques. La mise en scène en particulier et la narration en général restent tout de même classiques, voire scolaires. En revanche, cet épisode a le mérite d'enrichir sensiblement l'univers Metroid. Quant aux graphismes, il ne faut évidemment pas attendre de miracles de la part de la Switch. Si le jeu reste agréable à l’œil, c'est bien plus en raison de la direction artistique que de la technique pure. Le plaisir de retrouver Samus évoluant de profil dans des couloirs métalliques joue également en la faveur du titre, qui cherche avant tout à plaire aux fans de la série. L'effet nostalgie remplit parfaitement son rôle et décuple le plaisir que l'on ressent à parcourir la planète ZDR. Les retrouvailles, ça a du bon !

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