Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4 - Switch

Test Masters of Anima : le nouveau maître de la stratégie ? sur PC

Test Masters of Anima : le nouveau maître de la stratégie ?
La Note
note Masters of Anima 15 20

Ne vous fiez pas à la charmante direction artistique de Masters of Anima ! Sous ses airs de petit jeu mignon, le nouveau titre de Passtech Games exige en réalité un sens aigu de la stratégie et une certaine résilience face à l'échec. L'aventure est en effet régulièrement ponctuée de pics de difficulté très (voire trop) élevés. Bien plus exigeant que ce qu'on attendait, le gameplay est également très gratifiant. Contrôler jusqu'à cent unités simultanément est forcément réjouissant, tandis que les énigmes relativement simples viennent efficacement aérer l'action et permettent au joueur de se remettre de ses émotions après les combats les plus épicés. On espère qu'un patch viendra bientôt lisser la courbe de difficulté, mais même sans cela, Masters of Anima est d'ores et déjà hautement recommandable !


Les plus
  • Une DA bien mignonne…
  • ...pour un gameplay très stratégique
  • Des gros groupes d'unités à contrôler
  • Quelques petites énigmes sympathiques
Les moins
  • Difficulté en dents de scie
  • Scénario classique
  • La maniabilité demande un temps d'adaptation


Le Test

Fondé en 2012, le petit studio lyonnais Passtech Games semble bien parti pour nous sortir une nouvelle production tous les deux ans. Après le sympathique Space Run en 2014 et sa suite judicieusement intitulée Space Run Galaxy en 2016, nous avons droit aujourd'hui à un tout nouveau titre, qui abandonne l'espace pour un univers nettement plus porté vers l'heroic fantasy. Mais sous ces airs d'émule de Diablo, voire de Darkstone ou de Torchlight, Masters of Anima emprunte en réalité surtout à Pikmin et Overlord.


Masters of AnimaUn joueur qui jetterait un coup d’œil distrait sur des captures d'écran ou un trailer de Masters of Anima pourrait en effet penser que le nouveau titre de Passtech Games est un jeu de rôles orienté action. Le placement de la caméra, les couleurs, la direction artistique, ou encore l'univers médiéval fantastique, tout rappelle un Diablo-like. Mais en vérité, Masters of Anima prend le contrepied des jeux de ce type. Ici, vous ne massacrerez pas à la chaîne des milliers d'ennemis à l'aide d'un héros surpuissant. Vous invoquerez au contraire des milliers d'unités (jusqu'à une centaine simultanément) pour venir à bout de quelques monstres bien costauds. Mais avant de rentrer dans les détails du gameplay, évoquons brièvement le scénario et l'univers du jeu, tous deux très classiques. Pile au moment où le jeune Otto passe son brevet d'Animancien. une discipline consistant à invoquer des unités de combat, des golems autrefois prisonniers d'une montagne sacrée décident d'envahir le monde. La vie est parfois drôlement bien faite, non ? Enfin sauf pour la fiancée d'Otto qui, en tant qu'Animancienne suprême, se fait "mor-sceller" par le grand méchant de l'aventure. Dès lors, Otto va devoir faire d'une pierre deux coups : récupérer le cœur, l'esprit et le corps de sa fiancée, ce qui lui permettra accessoirement de sauver le monde. Nous avons donc affaire à ce qu'on pourrait clairement appeler un scénario prétexte, qui sert essentiellement de support au gameplay mais ne propose pas de véritable enjeux. Heureusement, ce classicisme n'est pas gênant dans les faits. Les dialogues posent les bases de l'histoire sans s'étirer inutilement en longueur, tandis que les quelques scènes cinématiques nécessaires au déploiement du scénario restent brèves et informatives. La direction artistique colorée et très agréable aide également à accepter sans broncher la simplicité du propos. On n'est pas là pour découvrir une épopée révolutionnaire ou se poser des questions philosophiques, mais pour abattre des monstres en faisant preuve de stratégie.

 

MASTERS AND SERVANTS

Masters of AnimaSi Otto peut se servir de son bâton pour détruire certains éléments de décor et taper sur les golems, il court immédiatement à sa perte s'il se contente d'une approche directe. Comme tout Animancien qui se respecte, notre héros doit surtout combattre en invoquant des gardiens, qui se chargeront de frapper les adversaires à sa place. En début de partie, on ne peut contrôler qu'une vingtaine d'unités simultanément, mais on arrivera assez rapidement à devoir gérer une centaine de gardiens. Mais n'espérez surtout pas vous contenter de ce surnombre pour venir à bout des ennemis. Si vous ne faites qu'envoyer vos troupes en masse sur un golem sans réfléchir, le game over va irrémédiablement vous faire revenir à la réalité. Pour sortir vainqueur des combats, il faut utiliser au mieux les différents types de gardiens, les répartir intelligemment entre les différents golems actuellement sur le terrain, déclencher aux bons moments leurs pouvoirs spéciaux, ne pas hésiter à sacrifier certaines unités afin de pouvoir en créer d'autres, bouger en permanence pour éviter les attaques ennemies, déplacer également les gardiens pour leur épargner les coups adverses les plus puissants, gérer au mieux la dépense et la récolte d'Anima (la mana nécessaire à la création des unités et au déclenchement des coups spéciaux) et, difficulté suprême, faire tout cela le plus rapidement possible car au bout d'un certain temps, les golems rentrent en "rage primordiale", ce qui leur octroie une attaque de zone supplémentaire et dévastatrice. Ouf ! En ce qui concerne les gardiens, vous devrez en permanence équilibrer vos forces entre cinq différents types : les Protecteurs qui font office de tanks, les fragiles archers que sont les Sentinelles, les Catalystes qui prélèvent de l'Anima sur les ennemis, les Commandants qui aident à booster les autres gardiens, et les Invocateurs qui sont donc... des unités invoquées pouvant invoquer leur propres unités !

 

Masters of AnimaLe jeu sortant à la fois sur consoles et PC, il peut se contrôler à la manette comme au clavier/souris. Dans les deux cas, il vous faudra un bon temps d'adaptation avant de vous sentir réellement à l'aise avec les contrôles. Ces derniers ne sont pas forcément mauvais, mais la micro-gestion des unités demande forcément une attention de tous les instants et nous sort de notre zone de confort. De plus, les développeurs n'y sont pas allés de main morte sur la difficulté, qui en plus d'être globalement élevée, présente régulièrement des pics très importants. Certains golems et groupes de golems vous mettront en échec de nombreuses fois avant que vous ne puissiez trouver la bonne combinaison d'unités et le bon timing pour les vaincre. Les joueurs les moins hardcores risquent de ne pas apprécier cette violence, surtout que le jeu ne propose aucun mode de difficulté qui permettrait à chacun d'adapter l'aventure à son propre niveau. Heureusement, le sadisme de Masters of Anima a ses limites. Le jeu propose également de bien plus calmes séquences d'exploration dans les décors, qui permettent notamment de dénicher des bonus de vie et de mana. Souvent, ces derniers ne sont accessibles qu'en résolvant des petites énigmes environnementales, ce qui permet d'aérer le gameplay. Pousser des statues à l'aide des Protecteurs, activer des interrupteurs grâce aux tirs des Sentinelles ou encore se frayer un chemin à travers des zones contaminées par le mal grâce aux Catalystes repose les neurones, sans les mettre non plus totalement au repos, et permet au joueur de reprendre son souffle. Au final, Masters of Amina apparaît comme un titre à forte personnalité, très exigeant mais également très rafraîchissant.


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