Test Marvel Nemesis

Que ce soit au cinéma ou dans le jeu vidéo, les super-héros n’ont jamais connu une côte aussi populaire. Conscient de ce potentiel énorme, Electronic Arts s’est empressé de nous réunir sous le même manteau un casting fort copieux. Spider-Man, Wolverine, Iron-Man, Johnny Storm, Elektra, Venom, Magneto, Storm, La Chose et Daredevil, autant de noms prestigieux auxquels viennent s’ajouter d’autres personnages inédits, nés de l’étroite collaboration entre Marvel et le géant américain, baptisés "les Imparfaits". Bref, avec pas moins de 18 super-héros au compteur, il y avait de quoi frémir rien qu’à l’idée de se dire qu’on pourrait se bastonner entre super-héros.

Tromperie sur la marchandise

Première escroquerie, Marvel Nemesis : L'Avènement des Imparfaits n’est pas un jeu de baston comme Electronic Arts nous l’avait présenté, du moins pas comme on l’espérait. Ce cross-over inattendu n’est en réalité qu’un simple beat’em all déguisé. Le mode "Histoire" nous demande par exemple d’incarner à tour de rôles les différents acteurs qui composent ce jeu, aussi bien du côté des Marvel que celui des Imparfaits. Malgré un choix fort cornélien et surtout éclectique, Marvel Nemesis : L'Avènement des Imparfaits n’arrive à aucun moment à nous captiver sur la longueur et encore moins dès les premières minutes. Le mode "Histoire", découpé en plusieurs missions, nous demandera de taper de pulvériser un maximum d’ennemis dans des environnements au level design à peine inspiré. Deux minutes seulement suffisent pour conclure chacune de ces missions et on est étonné par la répétitivité des actions. On aurait pu penser qu’il s’agit de problèmes liés à la mise en scène du jeu mais en continuant à progresser et à débloquer les différents personnages, on se rend compte que l’ensemble du jeu n’est qu’une suite d’événements à reproduire bêtement, sans jamais avoir besoin de faire fonctionner ses neurones.

Se joue uniquement à l'imparfait

Le système de combat manque lui aussi singulièrement de conviction. La palette de coups se résume pour la plupart du temps à envoyer des mandales à l’aide de nos poings et de nos pieds mais aussi avec chopes qui diffèreront en fonction du personnage sélectionné. Les combos sont inexistants et la difficulté très inégale donnera rapidement la nausée aux joueurs peu patients. Comble de la situation, la caméra ne suit que très rarement l’action et il n’est pas rare qu’elle aille se loger derrière un élément du décor qui s’affichera alors en transparence. C’est confus, souvent même bordélique et les décors franchement peu inspirés n’arrivent à aucun moment à nous captiver davantage. Lassé du mode "Histoire", on se tournera alors vers le mode "Versus", appelé ici "Duel". Pour espérer incarner les 18 personnages du jeu, il faudra au préalable terminer le mode solo pour pouvoir les débloquer. Le mode "1 Vs 1" fait irrémédiablement penser à Power Stone puisque les protagonistes évolueront au sein d’une arène de combat, où ils ont la totale liberté de se déplacer. En fouinant les environs, on se rend compte qu’il est possible d’agripper divers objets  : morceaux de roches, lampadaires, véhicules, bancs et autres bidons métalliques feront l’affaire pour les jeter à la tronche de son adversaire. Sympathique au départ, quoique assez bancal, ce mode de jeu n’arrive lui non plus à nous intéresser plus de 30 minutes. C’est assez regrettable car Marvel Nemesis : L'Avènement des Imparfaits propose une patte graphique assez intéressante et une animation des personnages plutôt agréable. Certes, le character design imposé par Electronic Arts risque de faire sursauter les fans qui crieront au scandale mais on peut au moins saluer le parti pris qui arrive quand même à plaire. Le jeu de lumières et d'ombres arrive également à capter notre attention et on s’étonne parfois à contempler les positions de nos héros préférés. Malheureusement, comme argument de vente, c’est plutôt maigre.