Test Manhunt sur Xbox

En constante recherche d’expérience, Rockstar Games s’essaye à de nouveaux héros en total décalage avec les mœurs vidéoludiques. Après Tommy Vercetti, le mafieux en mal de reconnaissance, Manhunt vous met dans la peau d’un serial-killer dans un jeu qui n’est pas sans rappeler le film de Paul Michael : Running Man.

Souriez ! Vous êtes filmé.

Vous incarnez Jame Earl Cash, meurtrier récidiviste condamné à la peine capitale. Après plusieurs années d’errance dans le pénitencier de Darkwoods, son existence prend fin par injection létale. Enfin, c’est ce que l’on a fait croire aux médias. Cette injection mortelle n’était qu’un simple sédatif. Par conséquent vous n’êtes pas mort … Du moins pas encore. Mais alors, qui a orchestré cette action ? Et dans quel but ? Son nom est Lionel Starkweather et il opère afin de créer un nouveau divertissement télévisuel. Un jeu mortel à multiples épisodes, dont la règle est simple : tuer ou être tuer. Pour un meilleur audimat, le réalisateur a personnellement choisi les chasseurs qui vont s’occuper de votre misérable carcasse ambulante. Chaque gang de chasseurs possède son propre style. Masqués et armés, ils n’ont rien à perdre. Uniquement de la chaire humaine à mettre en pâture à des téléspectateurs assoiffés de violence gratuite. Aucune scène ne leur échappera. Tout est filmé, enregistré, dirigé de main de maître par un réalisateur aux envies bien précises.

La schizophrénie de Solid Snake

N’oubliez pas que vos prédateurs sont armés et nombreux. Votre seule chance de survivre réside dans la discrétion. Manhunt peut être considéré comme un concurrent direct de Metal Gear Solid 2 ou de Splinter Cell par sa mise en pratique de la furtivité. Explications. Pour terminer l’enregistrement d’un épisode, il faudra se frayer un chemin dans une ville fantôme parsemée de serial-killers tous plus fous les uns que les autres. L’obscurité et votre démence seront vos deux seules amies en ce bas monde. Tapis dans le noir ou marchant sur la pointe des pieds, vous devrez réduire à néant toute opposition pour pouvoir progresser. Mais comment désarmer un psychopathe sans attirer l’attention ? Vous devrez vous aider d’objets aussi divers que des poches plastiques ou des bouts de verre avant de vous constituer un véritable arsenal. Vous aurez compris qu’engager un combat muni d’un sac plastique n’est pas très conseillé. Il faudra attirer et surprendre sa proie. Taper contre les murs, les poubelles ou lancer des objets aura immanquablement pour effet de mettre en alerte nos chasseurs. C’est à vous de jouer lorsque l’un d’entre eux est dos à vous. Vous agrippez fermement votre poche tout en vous dirigeant vers votre cible. Selon la durée de la pression sur Croix ou Carré, votre exécution sera de plus en plus violente. Filmées en gros plan, de façon à ne pas en perdre une miette, je vous laisse imaginer les scènes de suffocation de vos ennemis. Pensez aux dégâts que vous allez faire avec un marteau, une batte, un tonfa, une faucille, une hache, un pied-de-biche ou encore une tronçonneuse. Et je vous laisse le plaisir de découvrir la dizaine d’armes à feu et autres armes blanches.
Mais alors que ce passe-t-il si votre tentative d’approche échoue ? Votre bourreau va tenter de vous mettre à terre à coups de poing. Evidemment vous pourrez riposter avec Carré et Croix qui respectivement correspondent à des coups puissants ou rapides. Mais je ne vous cache pas que les scènes de combat ne sont pas le point fort du jeu par manque d’originalité et de fluidité. Donc la meilleure solution est de fuir, de se réfugier dans un recoin sans se faire repérer. Ainsi, le chasseur repartira à votre recherche. Il arrivera même que vous soyez à quelques pas l’un de l’autre. Bien pratique pour réitérer votre exécution. Pour éviter ces cas de figures, vous devrez rester silencieux et le plus discret possible. Courir, sauter, tomber pourraient jouer contre vous à cause de la résonance des bruits. Mais aussi, le choix des armes plus ou moins bruyantes est important. Et évitez de laisser traîner les corps un peu partout !

Manhunt nominé aux Sept d’Or ?

Côté réalisation, on a un petit peu de tout avec Manhunt, du bien comme du moins bien. Graphiquement, le jeu est dans la moyenne des réalisations actuelles. Un moteur graphique ressemblant à celui de Max Payne avec, comme il se doit, des textures assez sombres et des effets d’ombres et lumières afin d’accentuer le scénario malsain. Mais c’est surtout l’effet « images volées » de caméras de surveillance que l’on appréciera lors des meurtres et des directives du réalisateur. En contrepartie, on restera sur sa faim quant à la maniabilité. Comme pour le titre de Remedy, le jeu présente un problème de caméras. Il n’est pas facile de comprendre certaines actions que ce soit avec la caméra externe ou subjective. Il faudra un certain temps d’adaptation avant de comprendre que les pas latéraux permettent de mieux gérer ses attaques au niveau visuel. Là où Manhunt est une pure réussite, c’est en ce qui concerne l’ambiance. Avec une ambiance musicale sombre et des bruitages réalistes, vos actions prennent encore plus d’ampleur en harmonie avec vos battements cardiaques.