Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Mafia 3 sur PS4 et Xbox One sur PC

Test Mafia 3 sur PS4 et Xbox One
La Note
note Mafia III 14 20

Très, peut-être trop, attendu, Mafia III ne peut que décevoir les joueurs qui plaçaient énormément d'espoir en lui. Le jeu n'est pas foncièrement mauvais, loin de là, mais sa finition laisse clairement à désirer. Entre bugs, problèmes d'intelligence artificielle et fonctionnalités manquantes, le titre de Hangar13 aurait bien mérité quelques mois de développement supplémentaires. Il aurait également fallu que le studio bosse un peu plus le système de colonels et de missions secondaires, plaisant dans l'absolu mais qui aboutit à beaucoup de répétitivité. Finalement, Mafia III est essentiellement sauvé par sa narration et son ambiance qui, elles, restent à la hauteur des précédents épisodes et arrivent à nous embarquer dans l'aventure. C'est bien dommage en effet...


Les plus
  • L'ambiance Nouvelle-Orléans
  • La bande-son 60's
  • La narration soignée
  • Ultra violent
  • Des exécutions variées et bien sales
  • Bonne durée de vie
Les moins
  • Graphiquement décevant
  • Assez répétitif
  • L'open world est vide et sans vie
  • I.A. déficiente
  • C'est bourré de bugs


Le Test

A l'origine du premier Mafia, le studio tchèque Illusion Softworks a été renommé 2K Czech en 2007. Un Mafia II et quelques années plus tard, la branche pragoise ferme ses portes suite à une restructuration décidée par 2K Games et la plupart des développeurs sont relocalisés à Brno. Dans le même temps, un nouveau studio appelé Hangar13 et dirigé par un ancien de LucasArts voit le jour en Californie.  Et c'est précisément ce studio qui est aux commandes du troisième épisode de Mafia. L'heure du renouveau pour la saga !


Mafia IIIAprès Lost Heaven, version fictive de Chicago, dans le premier Mafia et Empire Bay, inspirée par New York, dans le deuxième, c'est au tour de New Bordeaux, dans laquelle on reconnaîtra sans peine La Nouvelle Orléans, de faire son apparition dans la série. Un changement d'époque sensible est également au rendez-vous puisque nous évoluons désormais à la fin des années 60. Mais le plus gros bouleversement vient des origines et de l'historique du héros. Afro-américain et ancien soldat fraîchement revenu du Vietnam, Lincoln Clay ne fait bien évidemment pas partie de la mafia italienne. Bien au contraire, son parcours va l'amener à combattre Sal Marcano, le parrain local. On se souvient que Mafia II avait été bêtement accusé de racisme anti-noirs, et il semblerait que l'éditeur ait décidé de faire amende honorable. Un peu trop même, puisque le nouvel épisode de cette saga par nature politiquement incorrecte s'ouvre sur deux messages lénifiants et bien-pensants qui douchent d'emblée l'enthousiasme. Tout d'abord on a droit en petits caractères au genre de laïus déjà aperçu dans certaines productions Ubisoft notamment, qui nous précise ici que le jeu "a été conçu et développé par une équipe diversifiée aux croyances et affiliations religieuses variées". Puis vient la seconde couche, qui fait fi de toute subtilité et nous assène en plein écran que les développeurs trouvent "odieux les mentalités, propos et actes racistes de certains personnages du jeu" et pensent que "ne pas aborder cet aspect très réel et honteux de notre passé aurait été offensant pour les millions de personnes confrontées à l'intolérance, à la discrimination, aux préjugés et au racisme sous toutes ses formes, hier comme aujourd'hui". En revanche, aucun message pour nous expliquer que tuer des gens c'est mal, que le trafic de drogue c'est pas bien, ou qu'il est fortement déconseillé dans la vraie vie de griller des feux rouges et de rouler à contresens…


UN NEW BORDEAUX QUI A DE LA CUISSE ?
 

Mafia IIICe genre de message politiquement correct est d'autant plus regrettable que le jeu n'hésite pas à puiser dans la triste histoire de notre passé pour appuyer sa narration. Des événements tels que la prise de pouvoir de Duvalier en 1957 sont évoqués, et tout le scénario du jeu se déroule à travers de multiples flashbacks, qui rythment l'audition de John Donovan, chef des opérations paramilitaires de la CIA, qui aide Lincoln dans sa vendetta contre la mafia italienne de New Bordeaux. La fiction se mêle donc au réel, tout comme le présent se mêle au passé, et le jeu arrive au final à nous tenir en haleine tout le long de l'aventure. Le choix de placer l'action dans une ville du sud des Etats-Unis est également judicieux, puisque cette Nouvelle Orléans qui ne dit pas son nom nous permet de rencontrer différentes communautés et de visiter des zones bien différenciées, le festif quartier français n'ayant par exemple rien à voir avec les bayous. Les thèmes abordés sont adultes (prostitution, drogue, trafics en tous genres…), la violence est décomplexée, et l'ambiance de film de gangsters parfaitement respectée.

En revanche, il n'y a pas vraiment de remède pour les autres défauts du jeu qui, hélas, sont assez nombreux. Notamment en ce qui concerne l'aspect technique, qui laisse à désirer et trahit un développement interrompu trop tôt.


Mafia IIIPar rapport à ses prédécesseurs, le jeu innove en introduisant un petit système de gestion des quartiers, qui rappelle un peu celui du Parrain 2, en plus léger. Après avoir libéré une zone donnée de la ville, vous pouvez en effet assigner les trafics qui y sont reliés à l'un des vos colonels. Ce faisant, vous en tirerez un revenu régulier et différents bonus de gameplay en fonction de la personnalité choisie. Parmi ces dernières on trouve notamment Vito Scaletta, le héros de Mafia II, qui a toujours bon pied bon œil en 1968 malgré quelques rides et cheveux blancs supplémentaires. Ce sympathique caméo nous aide à apprécier le système de colonels qui, objectivement, souffle le chaud et le froid. L'aspect gestion est appréciable, mais le déroulement des événements est un peu trop systématique. On met à mal un trafic pour faire sortir son gestionnaire du bois, on l'assassine ou on l'enrôle à nos côté, puis on passe au suivant jusqu'à ce que le big boss du quartier pointe le bout de son nez. Il n'y a plus alors qu'à l'asssiner et passer au district suivant. Des missions annexes et quelques subtilités de gameplay (comme par exemple la mise sur écoute des quartiers, qui révèle notamment l'emplacement des magazines Playboy ou des vinyles à collectionner) tentent bien d'apporter un peu de variété dans cette routine, mais cela ne suffit pas à effacer le fort sentiment de répétitivité. Il est donc conseillé de parcourir le jeu par petites sessions pour atténuer ce problème.


RATED M FOR MATURE


Mafia IIIEn revanche, il n'y a pas vraiment de remède pour les autres défauts du jeu qui, hélas, sont assez nombreux. Notamment en ce qui concerne l'aspect technique, qui laisse à désirer et trahit un développement interrompu trop tôt. L'intelligence artificielle aurait ainsi mérité beaucoup plus de soin. En l'état, la bêtise des adversaires est telle que jouer en mode infiltration tient de la balade de santé. Les bugs purs et simples se comptent également par dizaines (problèmes de collision, miroirs non fonctionnels, changement brutal de lumière ambiante…) tandis que les graphismes s'avèrent très inégaux. Si certaines zones et certains plans flattent la rétine, d'autres nous ramènent quelques années en arrière. Textures fades, ciel disgracieux, gestion rudimentaire des débris physiques… on n'a vraiment pas l'impression d'être en 2016. Pire encore, Mafia III fait moins bien que Mafia II sur bien des points. Il n'est plus possible d'ouvrir les coffres de voitures, de passer au lavage automatique, de refermer les portes, d'ouvrir les robinets, de se servir dans les frigos, de crocheter en douceur les portières des véhicules, de laisser des traces de pas ensanglantés lorsqu'on marche sur un cadavre, etc. Seule consolation dans tout cela, certaines de ces lacunes devraient bientôt être comblées par les développeurs, qui ont ainsi annoncé l'arrivée de tenues pour le héros et de personnalisation des véhicules dans un prochain patch. Il faudra bien ça, et plus encore, pour mettre du baume au cœur des fans de la saga, qui peuvent légitimement être déçus par ce troisième épisode en demi-teinte. Dommage, car le parcours de Lincoln Clay à travers la mafia reste intéressant à suivre, et la ville de New Bordeaux ne manque vraiment pas d'atouts.

 


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