Test Les Schtroumpfs Mission Malfeuille : c'est schtroumpfement bien sympathique sur PC
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Il serait totalement malhonnête de se plaindre, tel le premier Schtroumpf grognon venu, de la qualité générale de cette nouvelle adaptation vidéoludique des petits bonshommes bleus. L'univers de la bande dessinée de Peyo est parfaitement respecté, les Schtroumpfs les plus célèbres sont bel et bien là, les graphismes colorés tiennent la route, et le gameplay ne prend pas les jeunes joueurs pour des idiots. Cela dit, il ne faut évidemment pas s'attendre à la durée de vie d'un RPG japonais, à la difficulté d'un Dark Souls ou même à un monde ouvert. Développé par les lyonnais indépendants de OSome Studio, Mission Malfeuille se tient loin des AAA et ne se destine pas à un public de hardcore gamers. Mais il fait bien mieux que la plupart des autres jeux "produits dérivés" !
- L'univers de la BD est schtroumpfement bien respecté
- La narration est impeccable, du côté des textes comme des voix
- Tous les Schtroumpfs iconiques sont là
- Ni trop simple, ni trop compliqué, le gameplay fonctionne bien
- La "vraie-fausse" coop est idéale pour jouer avec un jeune enfant
- Quatre Schtroumpfs différents à incarner
- Un dernier niveau en dessous des autres, voire franchement raté
- Quelques petits soucis de caméra
- Azraël est totalement sous-exploité
- Une durée de vie assez faible
- Le changement de Schtroumpfs est uniquement cosmétique
Vous aimez les jeux vidéo ? Vous aimez la bande dessinée franco-belge ? Alors Microids a forcément quelque chose en stock pour vous en ce moment. Astérix & Obélix : Baffez-les Tous débarque dans moins de dix jours. Marsupilami : Le Secret du Sarcophage vient tout juste de sortir (notre test aussi d'ailleurs). Et le 27 octobre dernier, c'est le sympathique Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille qui sortait du bois. Comment savons-nous que le jeu est sympathique ? Mais parce que nous l'avons parcouru de long en large, nom d'un p'tit Schtroumpf !
Cette nouvelle aventure des Schtroumpfs place la fameuse équipe des bleus face à une menace végétale appelée Malfeuille. Cette plante vénéneuse corrompt la nature alentours, transforme les simples étendues d'herbes en zones dangereuses, provoque l'apparition de créatures agressives appelées Malbètes, et propulse des graines de Maltrappes, des fleurs capable d'emprisonner les malheureux Schtroumpfs qui passeraient non loin. Heureusement, le Schtroumpf Bricoleur a développé un Vaporisaschtroumpf qui pourrait bien changer la donne. Cette arme de soins (le jeu est essentiellement non-violent) est capable de renverser toutes ces situations, d'autant mieux qu'elle gagne des capacités au fil des chapitres de l'aventure : Grosplash pour se propulser vers le sol après un saut, Schtroumpfo-planeur pour se laisser porter dans les airs, Schtroumpfo-sprint pour foncer dans les obstacles et les ennemis, et enfin aspiration et expiration de certains objets et créatures.
Pour décupler l'efficacité de tout cela, le joueur ne doit pas hésiter à récolter les ressources disséminées dans les niveaux, ces dernières étant d'ailleurs parfois réellement difficiles d'accès. Le jeu équilibre ainsi son accessibilité et sa profondeur. Les joueurs les plus jeunes se contenteront d'une arme peu améliorée tandis que les plus expérimentés iront dénicher les ressources les mieux cachées, afin de bénéficier au final d'un plus gros réservoir, d'un plus grand nombre de points de vie, d'une meilleure maniabilité en planant, d'une puissance du Grosplash décuplée ou encore d'un saut sprinté. Accessible mais nullement simpliste, le gameplay fonctionne très bien. Quelques passages seront même relativement ardus pour les plus jeunes joueurs. Nous pensons notamment aux phases où il faut sauter, puis planer et récupérer des spores placées dans les airs afin de prolonger le vol, tout en rebondissant sur des champignons volants qui disparaissent une fois touchés.
ILS SONT VENUS ILS SONT SCHTROUMPFS LÀ
Mais la plus grande réussite du jeu demeure sa capacité à nous transporter totalement dans l'univers des Schtroumpfs. Les graphismes colorés ne trahissent ni la bande-dessinée ni les dessins animés de notre enfance, et toutes les célébrités locales répondent à l'appel. Il est ainsi possible de croiser le chemin du Schtroumpf Bricoleur précédemment cité, du Grand Schtroumpf et de son bonnet rouge, du Schtroumpf Paysan et de son accent de la campagne, du Schtroumpf Paresseux que l'on peut réveiller à plusieurs reprises, du Schtroumpf Gourmand mis en danger par son grand appétit, du Schtroumpf Bêta et de ses répliques à côté de la plaque, du Schtroumpf Sauvage et de son phrasé primitif, ou encore du Schtroumpf Grogron et de ses fameux ""moi, j'aime pas". Les différentes voix françaises sont d'ailleurs très convaincantes, ce qui ajoute à la réussite de l'ensemble. Quant aux Schtroumpfs jouables, il s'agit du Schtroumpf Costaud, du Schtroumpf à lunettes, du Schtroumpf Cuisinier et de la superstar locale : l'incontournable Schtroumpfette. Si prendre en main ces différents personnages est plutôt plaisant en termes d'ambiance, cela ne change en revanche strictement rien en ce qui concerne le gameplay. De ce point de vue, seule l'évolution du Vaporisaschtroumpf compte. Le jeu se revanche d'un mode coop, semblable à celui de certains titres Nintendo. Comprenez par là que le second joueur tient plus le rôle d'assistant (en l’occurrence une sorte de robot schtroumpf) que d'égal partenaire. Le S.A.M. (pour Soin Aérien Motorisé) est capable de soigner la contamination et les Malbètes, de lancer des graines explosives et de voler. Rien de plus. Il ne maîtrise donc ni la caméra, ni les spécificités du Vaporisaschtroumpf, et ne peut pas trop s'éloigner du joueur principal. Certains grognons pourront toujours s'exclamer "moi, j'aime pas la vraie-fausse coop", mais ce principe s'avère en réalité parfait pour un couple de joueurs constitué d'un grand-frère et d'un petit-frère, ou d'un parent et de son enfant.
MOI J'AIME PAS LE DERNIER NIVEAU
Vous l'aurez compris, le jeu est dans l'ensemble tout à fait charmant. Mais il n'est pas exempt de défauts pour autant ! La plupart du temps la caméra est très (voire trop) proche du personnage principal, ce qui occasionne quelques problèmes dans les endroits les plus exigus. D'autre part, si Gargamel fait bel et bien son apparition dans le dernier tiers du jeu, le chat Azraël est en revanche totalement sous-exploité. On l'aperçoit dans un coin de décor à un moment, et c'est tout ! Les développeurs tenaient pourtant là l'occasion de nous concocter une phase de boss intéressante et facilitée par la taille du félin, qui n'est pas démesurée par rapport à celle des Schtroumpfs. Hélas, le studio a préféré nous confronter à Gargamel dans un dernier niveau assez maladroit, voire pénible. Il s'agit d'une phase qui mêle plateformes en vue de côté et infiltration, puisque le joueur doit éviter la lanterne du méchant sorcier dont on n'aperçoit alors que les mains. Mais ce changement de gameplay de dernière minute n'est pas bien maîtrisé. Bugs et problèmes de rythme viennent entacher une expérience qui évitait pourtant tout faux-pas majeur jusqu'alors. Enfin, la durée de vie est un peu faiblarde puisque cinq heures suffisent à boucler l'histoire. Il est tout de même possible de prolonger le plaisir après le générique de fin, en partant pour quelques heures supplémentaires à la recherche des ressources laissées de côté durant l'aventure. Certains de ces éléments demandent en effet pas mal de dextérité pour être atteints, tandis que d'autres étaient tout simplement inaccessibles lors de la première visite des niveaux, faute d'un Vaporisaschtroumpf suffisamment amélioré.