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Test Les Chroniques de Sadwick The Whispered World PC sur PC

Test Les Chroniques de Sadwick The Whispered World PC
La Note
note Les Chroniques de Sadwick : The Whispered World 14 20

S'il avait été conçu par des développeurs qui maîtrisent parfaitement leur sujet d'un point de vue technique, Les Chroniques de Sadwick : The Whispered World aurait certainement constitué l'un des meilleurs jeux d'aventure de ces dernières années. Hélas, il faut savoir fermer les yeux sur de multiples faiblesses  factuelles (basse résolution, piètres animations, cinématiques datées, version française en deçà de la version originale...) pour pouvoir apprécier ses qualités narratives et ses casse-têtes plus ou moins inspirés. Si vous êtes un aventurier occasionnel, vous pourrez certainement trouver mieux ailleurs (Machinarium par exemple). En revanche, si vous êtes un adepte du genre qui a déjà écumé les hits du moment, n'hésitez pas à plonger dans l'univers de Sadwick, qui dégage un fort capital sympathie.


Les plus
  • De superbes décors 2D
  • Un univers enchanteur
  • Une fin inattendue
Les moins
  • Une localisation française imparfaite
  • Une technique quelque peu datée
  • Une ou deux énigmes un peu trop tordues


Le Test

Les rééditions récentes et à venir des premiers Monkey Island prouvent que le jeu d'aventures est un genre qui a à nouveau le vent en poupe. Développeurs indépendants ou studios plus importants, ils sont nombreux à vouloir perpétuer la grande tradition du "point & click", avec plus ou moins de réussite selon les cas. Les Chroniques de Sadwick : The Whispered World, le titre qui nous intéresse aujourd'hui, est un candidat de valeur qui ne manque pas de charmer le joueur, malgré de véritables faiblesses techniques.


Commençons plutôt par évoquer les points forts du jeu, au rang desquels il faut sans nul doute compter la personnalité du héros, ou plutôt de l'anti-héros, de l'aventure. Sadwick est un jeune garçon morose et pessimiste, qui n'apprécie guère sa vie de bohème. Accompagné de son grand-père sénile et de son grand frère un brin autoritaire, il voyage en roulotte à travers tout le pays, à la recherche de spectateurs susceptibles d'apprécier les joies du cirque. Un enfer pour notre apprenti clown, qui se passerait bien d'incarner régulièrement le boulet dans l'incontournable numéro d'homme-canon, et supporte de plus en plus mal les cauchemars aux accents de fin du monde qui hantent ses nuits. La seule lueur d'espoir dans sa triste existence est incarnée par la chenille Spot qui, littéralement, ne le quitte jamais d'une semelle. Univers fantastique oblige, ce lépidoptère n'est pas tout à fait comme les autres puisqu'il peut prendre différentes formes, à débloquer au fil de l'aventure. A chacune de ces formes (standard, boule lourde, cracheur de feu, division, aplatissement) correspondent différentes capacités et propriétés, qu'il faut savoir mettre à profit pour résoudre certaines énigmes. Il faut bien entendu ajouter à cela l'utilisation et la combinaison des nombreux objets glanés à travers les différentes scènes, dans la plus pure tradition du genre. L'interface, très simple à prendre en main, se gère essentiellement à la souris. Le clic droit donne accès à l'inventaire, tandis qu'un appui prolongé sur le clic gauche fait apparaître le menu des trois actions de base : regarder, utiliser et parler. Cette dernière action, représentée par une bouche, sert également à l'occasion à goûter, souffler ou encore cracher. Aussi classique qu'efficace, ce système donne lieu à de nombreux dialogues, monologues et descriptions assez humoristiques. On rit rarement à gorge déployée mais, le pessimisme de Sadwick confinant souvent au cynisme, on sourit à plusieurs reprises. Et certaines créatures étranges, tel Bruno le gigantesque tireur de roulotte ou encore les pierres parlantes, valent le détour. Mais ce sont surtout les superbes décors 2D qui constituent le plus grand atout du jeu. Extrêmement détaillés, ils font figure de véritables peintures numériques. D'ailleurs, terminer l'aventure donne droit à un sympathique bonus vidéo, où l'on peut voir la création d'un paysage nocturne en accéléré. La fin du jeu était pourtant une récompense suffisante en soi, car en plus d'être totalement inattendue et assez touchante, elle explicite le sous-titre du jeu. Et elle a le bon goût de ne pas faire du héros le grand sauveur du monde en péril.

Joie et tristesse

Les énigmes sont quant à elles tordues à souhait, parfois même un peu trop. La plupart du temps, des indices sont donnés dans les dialogues mais il arrive à deux ou trois reprises qu'on ne sache vraiment pas ce qu'on attend de nous. Dans ce cas, la fameuse méthode du "j'essaye tout et n'importe quoi" finit généralement par porter ses fruits et met en lumière, après-coup, le cheminement intellectuel que les développeurs pensaient nous faire suivre. Pour nous aider dans notre tâche, une fonction d'affichage des zones interactives de l'écran actuel est accessible via la barre d'espace. Plus que recommandé, son usage est carrément indispensable pour terminer l'aventure car les objets sont particulièrement bien intégrés au décor (a contrario des personnages, hélas) et certains n'occupent que quelques pixels de large. D'une manière générale, les errements qui attendent les novices, voire les joueurs confirmés pour certains casse-têtes quasiment introuvables, ne sont rien face au principal écueil du jeu, à savoir l'aspect technique. Passe encore que la résolution soit bloquée en 1024x768 ou que les scènes cinématiques rappellent les mauvais dessins animés des années 80. Il est en revanche plus regrettable que la lenteur de déplacement du héros rende certains allers et retours un poil trop fastidieux. De plus, les animations des différents personnages manquent singulièrement de souplesse et, au final, tout cela gâche un peu le plaisir que l'on a à découvrir les différents décors. Enfin, la version française possède son lot de défauts propres, à commencer par des voix nettement moins convaincantes que celles de la version originale. Pas de quoi briser totalement l'immersion, mais pas de quoi la renforcer non plus... L'aspect textuel n'est guère mieux loti, puisqu'on doit régulièrement se coltiner des coquilles, des erreurs d'orthographe, de grammaire ou de traduction. Si vous en avez l'occasion, procurez-vous donc de préférence une version anglaise, forcément affranchie de ces problèmes de localisation.




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