4 20
Spark Unlimited semble se spécialiser dans le FPS bas de gamme. Après un Turning Point : Fall of Liberty qui souffrait de tares totalement rédhibitoires, voici que le studio récidive avec ce Legendary qui porte clairement la griffe des développeurs. Linéaire, scripté, level-design peu inspiré, cet énième FPS à en plus le mauvais goût d’être mal réalisé. Le bestiaire, soit le peu d’originalité dont pouvait disposer ce titre, n’est par ailleurs pas plus convaincant que cela, et évoque davantage une mauvaise production du cinéma d’horreur que de majestueuses créatures tirées de la mythologie grecque. Bref, difficile de trouver quelque chose positif dans cette production qui n’a de légendaire que le nom.
- Sincèrement, on cherche encore…
- Aucune sensation
- Level-design particulièrement linéaire
- Horriblement scripté
- Design des monstres complètement raté
- Ca spawne sans arrêt
- I.A. peu inspirée
- Réalisation médiocre
- Chargement beaucoup trop longuets
Incontournable dans le jeu vidéo occidental, le FPS est certainement un des genres les plus appréciés des joueurs. Vendeur, fédérateur, immersif, jouissif, il a néanmoins la fâcheuse tendance de nous resservir la même cuisine basé sur le bon vieux terroir de la Seconde Guerre Mondiale. D’ailleurs, avant de nous livrer Legendary, Spark Unlimited y était allé de sa petite vision de la vie du Führer dans le peu mémorable Turning Point : Fall of Liberty. Autant vous prévenir d’emblée, en explorant des horizons moins conventionnels, il ne marquera pas davantage les esprits.
Spark Unlimited n’aime décidément pas partir d’une feuille blanche pour nous pondre les semblants d’histoires que nous sommes amenés à subir. Sur le même principe uchronique qui a servi de point de départ à leur précédent projet qu'était le désastreux Turning Point : Fall of Liberty, les développeurs californiens ont repris l’idée de la boîte de Pandore, en l’adaptant façon Da Vinci Code du pauvre. Traversant les âges, la légendaire jarre qui n’a pu garder que l’espérance en son sein était bel et bien une boîte, et était jusqu'alors conservée par le Conseil des 98, qui a donc une autre occupation que de réclamer la tête de Raymond Domenech. Sans trop savoir ni pourquoi ni comment ce concentré maléfique s’est retrouvé dans un musée new-yorkais, le raffiné voleur d’art qui était censé la récupérer l’a malencontreusement ouverte, libérant au passage une flopée de créatures mythologiques. Cette calamité sur pattes, c’est vous, Charles Deckard. Et parce que cette boîte de Pandore n’a d’authentique que le nom, vous parvenez à récupérer une sorte de pouvoir lié à l’artefact, l’Animus, véritable synonyme d’espoir pour venir à bout de ces bestioles. Oui, il y en a qui n’ont vraiment rien compris.
Légendes urbaines
Bon ça, c’était pour la forme. Dans le fond, l’utilisation de l’Animus, une sorte d’énergie qui se libère après avoir abattu les monstres, se révèle anecdotique pour l’originalité de Lengendary, puisqu’elle servira essentiellement à recharger la barre de vie ou à propulser au loin les ennemis et quelques rares éléments du décor d’une puissante décharge. Pas de quoi crier au génie, d’autant que pour l’accumuler, il faut impérativement garder son pouce sur la touche Y, ce qui n’est guère pratique pour se déplacer avec précision dans le même temps. Ce facteur n’est malheureusement pas le seul à rendre les déplacement fastidieux. Le level design étant particulièrement dirigiste et cloisonné, les développeurs ont eu la bonne idée d’habiller très largement les décors afin d’atténuer l’aspect couloir qui ressort des différents niveaux. Du coup, on se retrouve un peu perdu dans un vaste bric-à-brac, où il est difficile de se repérer (alors qu’un chemin unique nous est imposé et qu’une option permet de nous indiquer l’objectif à atteindre), et surtout d’évoluer correctement, sans que la marche du héros ne soit hachée par d’innombrables éléments infranchissables. On vous passe également la succession de mécanismes bancale à activer, nous demandant de maintenir inutilement une touche durant quelques secondes. Scripté comme ce n’est pas permis, Legendary peut parfois mettre nos nerfs à rude épreuve, dans le sens où les ennemis spawnent continuellement, nous empêchant de chercher tranquillement notre route après leur avoir fait la peau une première fois. Les morts frustrantes peuvent donc s’enchaîner et risquent d'agacer à cause des temps de chargement qui ont tendance à tirer sur la longueur. Pire encore, il est impossible de passer une cut-scene, tandis que la répartition des checkpoints se révèle peu judicieuse et bien trop espacée par moment. Quand bien même on arriverait à passer outre cet amas d’erreurs de conception, Legendary ne nous offre pas un visage plus reluisant pour autant, puisque la principale originalité du titre, à savoir affronter un bestiaire mythologique, n’a rien de vraiment amusant compte tenu du design peu convaincant des créatures et de leur habileté à nous fatiguer avec la qualité indécente de leur skill. Se faire aligner par une boule de feu à travers l’entrebâillement d’une porte est vite gonflant. Même les soldats du Conseil des 98 ne parviennent rattraper le naufrage avec leur QI de sous-doués. Les joueurs qui aiment poser leur cerveau pour aligner quelques frags bêtement n’arriveront pas à trouver la moindre réjouissance tant le jeu est aride en terme de sensations. Bref, quelque soit l’angle avec lequel on essaie d’aborder cet énième FPS, il est difficile de tirer quelque chose de réellement positif. Même la réalisation, pourtant portée par l’Unreal Engine 3, n’inspire guère plus qu’une production old gen’ qui aurait été rapidement passée à la moulinette HD. Pour ce qui est du multijoueur, il semble évident que la tonne de blockbusters du même genre aura nettement plus les faveurs des joueurs du monde entier.