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Test The Legend of Zelda Skyward Sword : un épisode décevant ? sur Wii

Test The Legend of Zelda Skyward Sword : un épisode décevant ?
La Note
note The Legend of Zelda : Skyward Sword 15 20
Non, The Legend of Zelda : Skyward Sword ne sera pas un mythe comme son illustre prédécesseur Twilight Princess. La barre était visiblement trop haute pour qu'il fasse mieux, ce qui ne l’empêche pas pour autant de disposer d’un gameplay en béton armé qui fait honneur au Wii MotionPlus, ainsi que d’une ambiance musicale convaincante et d’un univers collant parfaitement à la direction artistique. Sans oublier l’excellente durée de vie qui répond aux exigences des fans, même en rushant. Mais, avec le recul, on a cette désagréable impression que le jeu n'est pas fini, comme si Nintendo tenait absolument à développer un Zelda sur Wii avant, vraisemblement, de passer à autre chose sur Wii U. Ils ont quand même travaillé cinq ans dessus, et certaines imperfections sont difficilement compréhensibles. Le Célestrier par exemple, clairement sous-exploité et relégué au rang de faire-valoir, alors qu'il semblait avoir les ailes suffisamment larges pour assumer un combat face à un boss. Même déception en ce qui concerne la taille des donjons et la facilité des énigmes, ainsi que la réalisation made in Cézanne qui alterne le bon et le moins bon. Vous l'aurez compris, jamais un Zelda n'aura autant prêté à la controverse ; sans doute parce qu'il n'atteint pas le niveau d'excellence à laquelle la série nous avait habitués depuis son existence. Pourtant, il serait dommage de passer à coté. C'est ça qui est fort.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Legend of Zelda : Skyward Sword

Les plus
  • Excellente durée de vie
  • Un gameplay en béton armé
  • L'Avatar du Néant
  • Ghirahim
  • Un univers attachant
  • L'équipement que l'on peut améliorer
  • Pas mal de secrets à découvrir
  • L'ambiance musicale
  • Le style Cézanne a du charme...
Les moins
  • ...mais pas la bouillie de pixels
  • Une aventure longue à décoller
  • Trop facile
  • Des boss qui n'en imposent pas
  • La taille réduite des donjons
  • Le Célestrier pas assez exploité
  • L'animation mécanique de Link


Le Test

A l'image de Mario, Zelda est souvent considéré comme le bras armé de Nintendo pour imposer ses consoles sur le marché, et faire en sorte qu'elles s'écoulent à des millions d'exemplaires à travers le monde, même lorsqu'elles sont incapables d'afficher des graphismes en HD. La Wii n'a pas besoin d'un tel coup de main, évidemment, et le challenge est d'une tout autre ampleur pour Eiji Aonuma et ses équipes, puisque The Legend of Zelda : Skyward Sword est le premier épisode de la série à être réellement conçu sur Wii. En plus d'apprivoiser le Wii MotionPlus et le Nunchuk, les développeurs vont surtout devoir convaincre les joueurs que Paul Cézanne a beaucoup plus de classe que la haute-définition. Une mission délicate mais pas impossible sur laquelle on revient ici, sans aucun spoil qui plus est.


Nintendo aura donc mis cinq ans pour sortir un nouveau Zelda sur Wii, après un The Legend of Zelda : Twilight Princess tout bonnement divin, mais qui était avant tout destiné au GameCube, ne l'oublions pas. A ce prix-là donc, on s'attendait à un chef-d'oeuvre du même calibre, bien que nous soyons conscients que la comète de Halley ne passe pas tous les soirs dans le ciel de Cherisy. The Legend of Zelda : Skyward Sword  n'est pas la tuerie que l'on espérait pour être honnête, mais le titre présente un certain nombre de qualités qu'il est difficile d'ignorer. A commencer par la prise en main qui place le Wii MotionPlus au premier plan, et démontre une nouvelle fois son efficacité lorsque Nintendo est aux commandes. Puisqu'il s'agit du fonds de commerce de l'accessoire, Link est capable de trancher la gorge de ses ennemis à l'horizontale, à la verticale mais aussi en biais avec une précision extrême. Et pour faire en sorte que les joueurs ne gesticulent pas bêtement devant leur écran, et rendre les combats un poil tactiques, les monstres changent sans cesse de stance, et se permettent même de placer des contres si l'on s'obstine à frapper dans leur garde. Une punition qui ressemble à une caresse au début de l'aventure, mais qui se révèle nettement plus douloureuse quand il s'agit de faire face aux Gobelins et leurs matraques électriques. On retrouve ce degré d'exigence au moment d'affronter les boss, peut-être pas de façon aussi palpable c'est vrai, mais suffisamment en tout cas pour tenir en alerte les aventuriers, même les plus aguerris. Quoi qu'il en soit, manier l'épée par le biais du Wii MotionPlus devient rapidement grisant, tant les attaques sortent avec une fluidité et une rapidité déconcertantes. La reconnaissance des mouvements est nickel chrome : un coup vif vers l'avant pour porter une estocade, un mouvement rapide vers la gauche ou la droite pour exécuter la fameuse attaque-cyclone, cibler l'ennemi via Z et le contourner pour le prendre à revers et frapper dans son dos, tout s'enchaîne à une vitesse folle et sans forcer.

The Legend of Zelda : Skyward Sword

 

LE CHEVALIER DU FIEL

 

On sent que Nintendo a révisé ses leçons depuis Twilight Princess, où le pointeur de la télécommande était beaucoup plus capricieux. Pas de temps de latence à signaler ici, et il est rarement nécessaire de recentrer systématiquement la caméra comme c'était le cas en 2006. On note tout juste, par moments, un léger décrochage lorsque l'on pointe la télécommande vers le bas, mais le cas s'est présenté trop peu de fois pour que l'on en tienne rigueur. Le Nunchuk ne reste pas au placard dans The Legend of Zelda : Skyward Sword, et Link peut s'en servir pour sortir son bouclier. Ce dernier dispose d'ailleurs d'une jauge qui permet de mesurer sa résistance, et il faudra veiller à contrer constamment les attaques adverses par un geste rapide vers l'avant, juste avant l'impact, afin que la protection ne vole pas en éclats. Une subtilité qui donne de la profondeur au gameplay de Skyward Sword, d'autant qu'il existe différents types de bouclier, avec des propriétés qui varient d'un modèle à l'autre. Bien vu.

The Legend of Zelda : Skyward Sword

Bien joué également la gestion de l'inventaire plus dynamique qu'il y a cinq ans, et qui n'interrompt jamais l'action pour accentuer la pression. Dans les faits, il faut maintenir + ou B pour voir se déballer l'équipement sous ses yeux, et ensuite sélectionner l'item de son choix avec le viseur de la Wiimote ; tout ça en continuant de contrôler le personnage avec le stick. On apprécie également l'aspect RPG que les développeurs de Nintendo ont voulu donner à Skyward Sword, histoire d'apporter un peu de fraîcheur à la série qui tente toujours de se renouveler malgré des mécaniques de jeu archi connues. En allant faire un tour au marché de Célesbourg, là où débute l'aventure pour ceux qui ne considèrent pas cette information comme du spoil, il est possible d'améliorer l'équipement du personnage, à condition d'avoir en sa possession les matières premières requises pour que le forgeron du coin fasse son travail correctement. Un moyen astucieux d'inciter les joueurs à l'exploration, même s'il est possible de boucler The Legend of Zelda : Skyward Sword sans upgrader quoi que ce soit. Les potions peuvent elles aussi être boostées en récupérant tout un tas d'insectes, une quête également facultative pour ne pas entraver la progression dans le jeu. Dommage qu'Eiji Aonuma ne soit pas allé jusqu'au bout de son idée, ce qui flingue sensiblement le niveau de difficulté de Skyward Sword. Sans doute le prix à payer lorsque l'on opte pour la voie du grand public.

 

On apprécie également l'aspect RPG que les développeurs de Nintendo ont voulu donner au jeu, histoire d'apporter un peu de fraîcheur à la série qui tente toujours de se renouveler malgré des mécaniques de jeu archi connues."


The Legend of Zelda : Skyward Sword

Les game over ne viennent pas pourrir l'écran toutes les deux minutes, et un saut dans le vide ne coûte aucun coeur. Véridique. Des tabourets permettent même de gonfler au max la jauge de vie sans transpirer, de quoi faire grincer des dents les puristes d'habitude capables de vendre leur soeur pour récupérer ne serait-ce qu'un coeur. Heureusement que l'attaque-cyclone et les courses de Link sont conditionnées par l'endurance du personne, matérialisée par une jauge qui diminue donc à chaque effort du personnage. Là encore, pas moyen de foncer comme un taureau dans tout ce qui bouge, et il est nécessaire d'économiser ses forces pour ne pas se retrouver à bout de souffle, et s'exposer aux monstres. Mais bon, on reste quand même à des années lumière d'Ocarina of Time, d'A Link to the Past ou encore de Zelda II en termes de difficulté. Ce manque de challenge se traduit également par la taille  étonnamment réduite des donjons. On sait que la qualité d'un Zelda se juge surtout par l'architecture de ses forteresses, et autant dire que nous avons frôlé la catastrophe avec The Legend of Zelda : Skyward Sword. A défaut de proposer un level design en titane qui s'étend sur des milliers de kilomètres, le titre joue la carte de la verticalité avec des énigmes moins surprenantes du coup. Il faut souvent penser à lever la tête et sortir le Scarabée de sa poche, pour aller voir ce qu'il se passe quelques mètres plus haut. On ne retrouve pas ce génie qui a permis à Twilight Princess de flirter avec la perfection, et à aucun moment on ne tourne en rond en priant pour trouver l'indice qui permettra de débloquer la situation.

The Legend of Zelda : Skyward Sword

C'est pourtant ce qui fait le charme d'un Zelda, cette multiplication des allers-retours, les switchs planqués dans le coin, les étages à monter et à descendre pour vérifier telle ou telle théorie. Dans Skyward Sword, c'est comme si la solution était volontairement placée sous les yeux, en jaune fluo tant qu'à faire ; sachant que la pierre Sheikha de Célesbourg offre la possibilité d'accéder à des visions, si vraiment on n'y arrive pas. Mention spéciale quand même aux donjons de Lanelle, avec lesquels on a pris notre pied grâce aux chronolithes. L'autre point gênant porte sur le terrain de jeu de Skyward Sword, qui n'est pas si énorme que ça finalement. Célesbourg et les quelques îles qui l'accompagnent, les trois royaumes terrestres que l'on est amené à visiter, revisiter et "rerevisiter", plus la zone en quarantaine et engloutie par une énorme masse nuageuse, voilà en gros les contrées inconnues que Link devra explorer pour sauver sa douce. On a connu plus vaste, quand même. Le Célestrier est là pour déplacer le héros d'un point à un autre, sachant qu'au fur et à mesure que l'on découvre des nouvelles terres, les statues de sauvegarde servent de points de chute. En parlant du Célestrier justement, le contrôle se fait de manière intuitive encore une fois - aller vers la droite ou vers la gauche en tournant la télécommande, reprendre de l'altitude en agitant simultanément les deux appendices de la console, plonger dans le vide en pointant le viseur vers le bas - et on regrette qu'il ne soit pas réellement mis en valeur dans Skyward Sword. Il y a bien deux-trois bricoles à faire avec lui, mais Epona avait quand même beaucoup plus de boulot que lui.

The Legend of Zelda : Skyward Sword

 

L'ANGE DÉCU

 

En tout cas, heureusement que Nintendo est assez doué pour pondre des quêtes annexes dont il a le secret, et la chasse aux trésors plaira certainement aux Indiana Jones en herbe qui veulent terminer le jeu à 100%. L'esprit de l'épée, Fay, qui accompagne Link pendant toute l'aventure, donne même un coup de main en détectant la moindre relique par le biais du Nunchuk. Il faut presser C, sélectionner l'objet précieux que l'on souhaite retrouver, et suivre ensuite le réticule qui clignote de plus en plus au fur et à mesure que l'on s'en rapproche. Bien plus qu'un simple gadget, cette fonction permet également de mettre la main sur des items indispensables pour avancer dans le jeu, sans pour autant se montrer ennuyante et rébarbative. C'est pourtant ce que l'on ressent pendant les dix premières heures de jeu, avec des séquences essentiellement dirigistes. Aller d'un point A à un point B sans cette sensation de liberté qui caractérise pourtant la série, ça déprime, vraiment. Les choses ne deviennent intéressantes qu'après avoir achevé le troisième donjon. L'aventure prend alors une tout autre tournure, et les développeurs de Kyoto se montrent beaucoup plus inspirés, comme l'illustrent le Psysalis et le Réceptacle Spirituel. Mais dans le rythme, aucun coup de théâtre, aucun retournement de situation ne vient marquer les esprits, et The Legend of Zelda : Skyward Sword bascule, parfois, dans la monotonie et se perd dans des longueurs de dingue.

The Legend of Zelda : Skyward Sword

Enfin, et nous l'avions déjà signalé dans notre preview, c'est au niveau de la réalisation que le jeu risque de faire débat. YUV ou pas, écran cathodique ou pas, il faut reconnaître que la patte Cézanne a du charme, mais cela ne suffit pas à masquer le manque de puissance de la Wii par rapport à la Xbox 360 et la PS3. Du coup, on se retrouve avec des horizons qui baignent - à certains moments - dans des grumeaux lorsque l'on pose les yeux dessus quelques secondes, des textures loin d'être exceptionnelles, et certains décors qui paraissent étrangement vides. La modélisation des personnages est, en revanche, correcte mais n'est malheureusement pas aidée par l'animation par moments bancale - surtout celle de Link. Après, on veut bien reconnaitre que Skyward Sword affiche quelques effets visuels sympathiques, notamment lorsque l'on affronte l'Avatar du Néant pour le combat ultime, où quand l'épée vient fendre l'air pour mieux se planter dans les cotes de l'ennemi. Les cut scenes sont parfaitement maîtrisées, et c'est à cet instant-là que l'on parvient à déceler des émotions chez Link et Zelda. Pour autant, se rendre compte que Twilight Princess est plus beau que son successeur fait froid dans le dos. On pourra toujours arguer qu'il s'agit d'une approche graphique différente, mais les faits sont là.


TEST VIDÉO THE LEGEND OF ZELDA : SKYWARD SWORD

 


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