Test également disponible sur : DS

Test Last King of Africa

Test Last King of Africa
La Note
note Last King of Africa 13 20

Le trône de l’aventure sur DS ne reviendra pas à l’expédition imaginaire de Benoît Sokal. Conversion du Paradise paru sur PC il y a deux ans, Last King of Africa corrige bien des défauts de son modèle, mais pâtit à la fois du raccourcissement de l’aventure et de l’allègement de son scénario. Divertissant, le périple d’Ann Smith est bouclé en moins de cinq heures, à l’issue desquelles on s’interroge encore sur les motivations de ses personnages, pas forcément bien construits, et les enjeux tant politiques que sentimentaux d’une odyssée originale mais trop rondement menée. Le travail effectué ici témoigne d’une vraie volonté de bien faire, mais entre la lenteur et la pesanteur mortelles du volet original, et ce portage expéditif et un poil superficiel, il y avait peut-être un juste milieu à trouver.


Les plus
  • Environnements exotiques et variés
  • Bonne utilisation du double écran
  • Une conversion débarrassée des pesanteurs PC
Les moins
  • Trop court
  • Lisibilité souvent moyenne
  • Scénario taillé à la hache
  • Héroïne peu attachante


Le Test

La fin de l’année sera décidément marquée du sceau de Benoît Sokal. Après la parution de Nikopol sur PC en septembre, puis l’adaptation de Syberia sur DS au début du mois de novembre, voici que Paradise, rebaptisé pour l’occasion, débarque à son tour sur la petite console de Nintendo. Conscient des graves lacunes dont souffrait le jeu original, le studio du dessinateur, White Birds Production, a profité de ce changement de plate-forme pour revoir sa copie. Loin d’être parfaite, cette brève odyssée africaine ne manque pourtant ni d’atouts, ni de poésie.


La Mauranie. Pays mystérieux, immense, où cohabitent pacifiquement des ethnies que tout oppose. Au nord, près du désert, des villes blanches et paisibles, écrasées par le soleil et marquées par l’influence musulmane. Au sud, une grande forêt tropicale, touffue, hostile, où ne survivent que quelques tribus téméraires, établies dans de fabuleux villages accrochés aux branches d’arbres immenses. Colonne vertébrale de cette contrée colorée, le grand fleuve Maurane déroule ses méandres sur des milliers de kilomètres. Le Coffre Noir, navire de guerre et palais flottant du roi, n’avait autrefois de cesse d’en sillonner les flots, passant de métropoles en hameaux pour affirmer son autorité et répondre aux doléances de son peuple. L’imposant bâtiment a, hélas, depuis longtemps jeté l’ancre loin des hommes. Autrefois brillant et sage, le roi Rodon s’est enfermé dans ce tombeau d’ébène, où il rumine de noires pensées alors que son pays sombre peu à peu dans le chaos. Unies et bien armées, les forces rebelles sont aux portes de toutes les grandes cités, et s’apprêtent à faire basculer la Mauranie dans une nouvelle ère. C’est dans ce contexte politique délicat qu’est abattu un petit avion de tourisme. A son bord, une jolie métisse, frappée d’amnésie. Ann Smith, puisque tel sera le nom qu’elle choisira, n’est toutefois pas venue ici par hasard. Les quatre chapitres de cette aventure en point’n’click vont vous permettre de découvrir les motivations de sa visite.

 

Format différent, jeu différent

 

A l’instar de son cousin Syberia, cette version DS de Paradise s’est délestée de bien des éléments du jeu PC… et de quelques-uns de ses boulets. Deux bons tiers des énigmes ont ainsi disparu, les phases où vous dirigiez le léopard – compagnon d’infortune de Ann – ont été supprimées, les pièces à ramasser sont moins nombreuses, et les quelques puzzles survivants se révèlent bien plus faciles à résoudre. Une simplification qui agacera les puristes du genre, mais qui permettra aux débutants de se frotter à l’imaginaire sokalien à moindre frais, tout en profitant d’un gameplay légèrement revu pour coller aux caractéristiques de la console. Le double écran est ainsi intelligemment mis à contribution, la partie tactile correspondant au jeu standard, dans lequel vous dirigez Ann en cliquant sur différents points du décor, alors que la zone supérieure est occupée par une carte. Celle-ci s’avère tout à fait indispensable, bien que les environnements soient moins étendus que sur PC. En effet, et là encore tout comme dans Syberia, la lisibilité n’est pas le fort de cette conversion, et vous risquez constamment de rater un couloir, ou un objet. Les décors, statiques, sont esthétiques mais chargés, et rares sont les éléments, même interactifs, qui se détachent de l’arrière-plan. L’impossibilité de zoomer et l’absence d’un curseur contextuel n’arrangent d’ailleurs pas franchement les affaires du joueur, souvent contraint de pointer des détails au hasard afin de mettre la main sur la trouvaille qui lui permettra de progresser.

 

Expéditive expédition 

A aventure plus ramassée, scénario raccourci. La trame générale de Last King of Africa reste similaire à celle de Paradise, mais bien des détails, dialogues, rencontres et scènes, ont disparu au passage. Les relations entre l’héroïne et les PNJ souffrent énormément de cette situation, puisque Ann donne l’impression d’être à moitié folle en plus d’être amnésique. Se confiant à la première venue, acceptant d’aider des personnages douteux qu’elle rencontre pour la première fois, s’adressant à de parfaits inconnus comme si elle les connaissait depuis toujours, la douce brune se révèle au final assez antipathique. Le titre développé par Seventh Sense Studios n’en est pas mauvais pour autant. Sans doute moins original que celui de Syberia, l’univers est ici bien mieux exploité. Ann s’y meut avec aisance, l’interface est plutôt bien fichue, et quelques actions tactiles (allumer un briquet en jouant sur sa molette, tailler des lianes avec un bout de verre) apportent un peu de variété dans une expédition exotique mais relativement académique. Les thèmes musicaux sont plutôt agréables, les textes sont nombreux mais pas désagréables à lire, et l’aventure, fort brève, se déroule tranquillement, au rythme paresseux du grand fleuve.




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Florian Viel

le mercredi 10 décembre 2008, 19:06




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