Test également disponible sur : X360 - PS3

Test La Légende de Beowulf : Le Jeu

La Note
note La Légende de Beowulf : Le Jeu 13 20

Si le Conan de THQ n’était qu’un plagiat éhonté de God of War, le Beowulf d’Ubisoft / Tiwak reprend quelques éléments-clefs du titre de Sony Computer Entertainment pour se forger sa propre identité. Loin d’être une référence du genre, La Légende de Beowulf : Le Jeu parvient cependant à tirer son épingle du jeu, grâce à une chouette réalisation, des combats plutôt bien menés et un challenge de taille. Véritable prolongement de l’oeuvre de Robert Zemeckis, le jeu présente des séquences inédites qu’on aurait bien aimé retrouver dans le film. Dommage en revanche que le manque de variété des situations et que le frame-rate capricieux ternissent à ce point le résultat. Un titre agréable et sympathique toutefois.


Les plus
  • Plutôt bien réalisé
  • Certains décors très réussis
  • Bestial et gore
  • Ambiance sonore de qualité
  • VF très correcte
  • Challenge de taille
  • Un vrai prolongement au film
Les moins
  • Un manque de variété des situations
  • Perso trop lent
  • Frame-rate en dent de scie
  • Trop de clones dans les ennemis
  • Quelques passages redondants
  • Un peu court


Le Test

Comme un grand nombre de blockbusters cinématographiques, La Légende de Beowulf ne pouvait arriver sur Grand Ecran sans bénéficier d’une adaptation en jeu vidéo. Afin de faire honneur à l’œuvre de Robert Zemeckis, Ubisoft a confié le développement du jeu à Tiwak, un studio montpellierien, connu pour avoir réalisé Tork : Prehistoric Punk sur Xbox, un titre qui n’a vu le jour uniquement aux Etats-Unis. Appartenant corps et âme à l’éditeur français depuis son rachat en 2004, Tiwak s’est-il donné les moyens pour être à la hauteur de ce conte scandinave ? Réponse.


Toujours à l’affût des bons plans, Ubisoft est parvenu à hériter des droits de licence de la dernière œuvre de Robert Zemeckis, génie du Septième Art s’il en est, à qui l’on doit des films cultes (Qui veut la peau de Roger Rabbit, la trilogue Retour vers le Futur) mais aussi quelques chefs-d’œuvre tels que Forrest Gump et Seul au Monde. Zemeckis est également l’un des pionniers à utiliser la technique de la Performance Capture, un procédé mêlant prises de vue réelles et 3D, et qui vit le jour une première fois en 2004 avec Pôle Express, un conte destiné avant tout aux enfants. Visiblement satisfait du résultat, malgré un coût de production pharaonique, Bob Zemeckis a décidé que son nouveau long utiliserait également cette technique. Et avec les nouvelles maîtrises désormais acquises, l’ambition de La Légende de Beowulf était bien évidemment de taille. Manque de bol, dans la mémoire cinématographique collective, Beowulf est avant tout le nanar de 1999 réalisé par Graham Baker et mettant en scène notre Christophe Lambert national. Bafoué mais pas oublié, ce poème d’origine anglo-saxon relate les aventures d’un homme, un guerrier nordique possédant la force de 30 hommes, sacré roi des Danois quelque part au Vième siècle après avoir tué Grendel, un être issu des amours interdits entre un roi et une créature cupide. Arrogant, bestial, égoïste et avide, Beowulf va à son tour succomber aux charmes de cette mère-ogresse et hériter de cette malédiction.

 

Force brute

 

A première vue et selon quelques a priori, naturels il faut bien l’avouer, La Légende de Beowulf : Le Jeu ne semble être qu’un vulgaire jeu d’action s’appuyant sur une licence suffisamment forte pour exister. A première vue et selon le temps passé à tester le jeu, Beowulf semble marcher sur les traces d’un certain God of War, référence du jeu d’action / beat’em all depuis que son héros Kratos a été sacré Dieu de la Guerre en 2005. Il est vrai que la comparaison n’est pas fortuite, tant le titre d’Ubisoft / Tiwak s’inspire d’éléments repris du jeu de Sony Computer Entertainment. Mais réduire Beowulf à cette simple comparaison est une erreur que nous n’oserons pas faire, conscience professionnelle oblige. Car à l’inverse de Kratos qui ne sait se battre uniquement avec ses deux lames, Beowulf favorise davantage le combat à mains nues. Doté d’une force herculéenne, il est capable de mettre à mal des serpents de mer mais aussi d’autres créatures venues des entrailles de la Terre, juste en infligeant des coups bien placés. Il faut dire que notre barbare n’hésite pas à grimper sur le dos ou même sur la tête de ces monstres géants pour prendre l’ascendant sur le combat, à travers quelques séquences en QTE (Quick Time Event) qui ne sont pas sans rappeler God of War. Là où il suffisait d’appuyer sur le bon bouton au bon moment dans le titre de Sony pour sortir glorieux d’un rixe, ici il va falloir faire preuve de davantage de dextérité. Car en sus de faire preuve d’un bon timing, il faut également exceller dans l’art du matraquage de boutons pendant un certain laps de temps. Un exercice plutôt facile pour ceux qui ont l’habitude de jouer à Track’n Field.

 

S’il est également adepte de la baston les testicules à l’air (dommage d’ailleurs que Tiwak n’est pas respecté à la lettre le combat face à Grendel), Beowulf excelle aussi dans l’art du combat à l’arme blanche. Epée, glaive, lance, fourche, hache et autres lames tranchantes, notre Danois n’hésite pas à pourfendre ses ennemis d’un geste brusque. A ces armes, il est possible parfois d’associer un bouclier, cassable lui aussi au bout d’un certain temps. Idéal pour se protéger des attaques ennemies, il permettent aussi de lancer des contres-attaques efficaces. Il existe donc plusieurs catégorie d’armes (à une ou à deux mains) et qui bénéficient chacune de leurs propres caractéristiques. A ce sujet, entre deux missions et un retour dans son havre de paix, il est possible de choisir le type d’armes et de boucliers avant chaque mission, mais aussi d’augmenter les performances de son personnage. Un côté RPG pas franchement indispensable mais plutôt bienvenu. Mais comme toutes les armes des Vikings, elles se dégradent au fil des combats et finissent d’ailleurs par rompre, obligeant le joueur à scruter l’horizon pour en dégoter une nouvelle. Heureusement, au fil de l’épopée, il est possible de débloquer des armes légendaires, plus résistantes et qui permettent d’infliger des dégâts encore plus importants. Les plus fainéants préfèreront voler directement une arme à l’ennemi après l’avoir agrippé. L’empoignade est l’une des techniques les plus brutales dans le jeu et qui permet d’achever un ennemi de manière efficace, mais surtout en gros plan. Il existe d’ailleurs plusieurs manières d’achever son adversaire, proposées en fonction des touches qui apparaissent à l’écran. Affaiblir, lancer, écraser, tous les moyens sont bons pour que chaque affrontement finisse dans un bain de sang ou dans un requiem d’os brisés. Kiffant. Coup de chapeau d’ailleurs aux développeurs qui sont parvenus avec brio à retranscrire toute la force et la lutte que l’on peut ressentir au moment de ces empoignades.

 

Pour festoyer et forniquer

 

Comme tout héros un peu torturé et aux activités parallèles douteuses, Beowulf peut faire exploser sa rage, ce qui lui permet de gagner en puissance. En effet, à chaque empoignade et à chaque fois qu’il reçoit des coups, Beowulf reçoit des points Berserk, qui se traduisent à l’écran par cette jauge circulaire rouge qui augmente en fonction des combats. Plus notre héros dispose de points Berserk et plus il est facile pour lui de passer dans cet état second. L’écran vire alors au rouge, le jeu passe subitement en slow motion et Beowulf est capable de terrasser ses adversaires avec plus d’efficacité. Idéal quand il faut éliminer quelques trolls et autres Boss résistants. Attention tout de même à respecter les soldats qui accompagnent généralement Beowulf, car s’ils ne sont pas sujets aux attaques de notre barbare de façon générale, ils deviennent subitement vulnérables à ses coups en mode Berserk. C’est la contre-balance qui limite l’utilisation de cette rage puisque massacrer sa troupe entraîne un "Game Over" systématique. Vous êtres prévenus !

Si Beowulf est le genre de héros à se battre seul, il n’en reste pas moins généralement accompagné de plusieurs soldats, de 1 à 12 qu’il faut constamment surveiller donc. S’ils sont autonomes, Beowulf peut leur assigner des ordres mais aussi des tâches bien utiles. Par le biais d’une interface de commande, il est possible de leur demander par exemple de tourner une manivelle, de déplacer des rondins de pierre ou bien encore activer des mécanismes. Tout cela se fait en rythme et en chanson, où le joueur y participe à travers une séquence musicale qui n’est pas sans rappeler Oendan, l’utilisation du stylet en moins. Lors d’affrontements importants, Beowulf peut être amené à encourager ses troupes dans un élan d’héroïsme. Cela se traduit à l’écran par un halo bleu qui entoure chaque guerrier, affublé à ce moment précis d’une hargne au combat bienvenue.

  

De manière générale, les jeux tirés de licences cinématographiques ne jouissent jamais d’une réalisation à la hauteur des espérances. Fort heureusement, il existe quelques exceptions qui confirment la règle et La Légende de Beowulf : Le Jeu en fait indéniablement partie. Si les premiers niveaux manquent singulièrement d’originalité, la suite des événements ne fait que s’améliorer en proposant parfois des décors assez splendides, notamment vers la fin du jeu. Certes, on est loin encore de ce qui se fait de mieux sur Xbox 360 et PlayStation 3 mais l’ensemble reste suffisamment convenable, surtout quand on sait qu’un titre de cette trempe est généralement sujet à des contraintes budgétaires et de temps assez drastiques. Les développeurs s’en sortent plutôt bien de ce côté-là. Ce n’est malheureusement pas le cas en ce qui concerne l’animation de Beowulf, assez ratée dans son ensemble et qui donne l’impression que le héros traîne sa carcasse pendant toute l’aventure. Le genre de désagréments qui ne l’aident pas forcément à grimper sur les murs, même s’il en est capable dans le fond. Si le jeu parvient à retranscrire une certaine barbarie fort agréable, les situations manquent souvent de variété et ne font qu’enchaîner combats sur combats, ce qui risque d’en refroidir plus d’un. A cela s’ajoute un certain challenge que nous sommes en mesure d’apprécier, ce qui évite de terminer le jeu en une après-midi seulement. Cela dit, La Légende de Beowulf : Le Jeu ne possède pas non plus une durée de vie éternelle et il ne faut pas plus de 6 heures pour venir à bout de cette épique aventure.





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