Test La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor sur PS4 et Xbox One sur X360
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Pour être totalement transparent avec vous, on n’attendait pas grand-chose, voire quasiment rien, de cet énième jeu basé sur la licence du Seigneur des Anneaux. Au final, c’est certainement l'une des plus belles surprises de l'année que nous avons là entre nos mains, et qui risque de séduire les amateurs de bons jeux d'action. Très plaisant et divertissant, La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor parvient grâce au système de Nemesis à renouveler lui-même son contenu sans perdre forcément d’intérêt. Il est cependant plus facile d’attaquer de front que de se la jouer infiltration, ce qui est assez répétitif à la longue, et quelque part décevant quand on sait que l'une des principales inspirations du jeu n'est autre que la saga Assassin’s Creed. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour bouder notre plaisir, et la beauté graphique associée à l’histoire sombre et macabre de Talion, le héros du jeu, font de L’Ombre du Mordor un bon jeu et une agréable surprise. Comme quoi...
Retrouvez plus bas la suite de notre test de La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor
- Le système Nemesis original et bien articulé
- Graphiquement à la hauteur de la next gen'
- Une histoire digne d'intérêt
- La puissance de Talion
- L'arbre de compétences fourni
- Des personnages secondaires attachants
- Des combats sanglants à souhait
- Répétitif au bout d'un moment
- De légers bugs de collision
- Le côté infiltration qui ne sert presque à rien
- Un monde qui aurait mérité d'être un peu plus grand
Parmi la grande fournée des titres d’octobre, la Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor est loin d’être le jeu le plus attendu. Mais le jeu de Warner Bros. Interactive a néanmoins le mérite d’être un bon outsider – voire le meilleur – du mois à venir. Avec des inspirations partagées entre Assassin’s Creed, la série des Batman Arkham et l’univers plus qu’appréciable du Seigneur des Anneaux, L’Ombre du Mordor propose une épopée digne d’intérêt dans une univers où les Orcs font la loi. Et vous allez voir qu'ils ne rigolent pas...
La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor pourrait bien être la surprise de ce mois d’octobre chargé en blockbusters. S’il aura du mal à faire de l'ombre aux différents Assassin’s Creed, auquel il ressemble d’ailleurs beaucoup, ce jeu d’action offre une expérience plus qu’appréciable, qui devrait satisfaire plus d’un joueur. Si vous aimez les classiques du fantastique, c’est un plus puisque comme son nom l’indique, l’histoire se déroule dans le Mordor, et est temporellement situé entre les événements de Bilbo le Hobbit et ceux du Seigneur des Anneaux. L’inspiration ne s’arrête d’ailleurs pas qu’à l’univers de J.J.R. Tolkien, puisque le jeu emprunte des codes vidéoludiques à d’autres séries, entre autres Batman Arkham, ne serait-ce que dans la méthode de combattre ou bien avec les paroles des orques durant une infiltration. En ce qui concerne l’histoire, nous incarnons Talion, un ancien capitaine de la Porte Noire qui a vu sa femme et son fils se faire assassiner devant ses yeux. Lui aussi tué lors d’un rituel, il a cependant été banni de la mort et est revenu à la vie avec des pouvoirs, grâce au second esprit qui partage son corps depuis, à savoir un elfe appelé Celebrimbor. Il part alors en quête de vengeance contre les Seigneurs Noirs, qui ne sont autre que des serviteurs de Sauron. Original lorsque l’on sait que Talion peut avoir comme signification Vengeance.
LA VENGEANCE DANS LA PEAU
Première étape de sa vendetta donc, il va se mettre en quête d’identifier ceux qui lui ont fait du mal. Une chose peu aisée dans un open-world aussi vaste que celui proposé par Monolith Software. La carte du jeu est en effet suffisamment grande pour que l’on s’y perde tout en appréciant s’égarer, elle ne l’est cependant pas assez pour que l’on ait le sentiment de s’évader complètement à dos de Caragors ou de Crogs (si si, c’est possible). Mais revenons à nos moutons. Pour identifier ses bourreaux, Talion va devoir obtenir des informations qu’il collecte en terrassant des orques, le plus souvent des chefs. Les renseignements peuvent être obtenus soit en réalisant des missions, soit en se baladant et en tombant nez-à-nez avec une meute d’orcs. C’est là le premier gros point fort du jeu : il n’y a absolument pas besoin de lancer une mission pour avancer dans l’aventure. Bon bien sûr, il y aura forcément un moment où il faudra bien avancer, mais sur certaines périodes, il suffit parfois de se promener pour trouver ce que l’on cherche, en l’occurrence des noms. Cette possibilité de liberté est permise par le Nemesis, un système encore jamais vu jusque-là. Il classe par importance les chefs Orcs, et mieux encore, les remplace lorsque l’une des figures de l’armée meurt. Cette performance rajoute de la longévité au jeu, puisque lorsqu’un Orc vous tue, il devient plus puissant et monte en grade, ce qui nous incite fortement à aller nous venger, juste pour éviter d’avoir des ennemis trop forts (et également parce que c’est énervant de rester sur une défaite). Mieux encore, n’importe quel capitaine orc peut être tenté d’attaquer l’un des cinq chefs de guerre, ce qui consiste à garder l’univers vivant, même lorsque Talion n’est pas impliqué. Il n’est donc pas rare de voir un orque en attaquer un autre pour lui prendre sa place, et donc récupérer son pouvoir et son influence.
LE PROCÈS DU BIG-TALION
L’influence proviendra également de Talion. Au fil de l’aventure, les pouvoirs du "Rôdeur" vont s’accroître, et il sera en mesure de prendre le contrôle des orques aux esprits les plus faibles. Une capacité idéale lorsqu’il s’agit de s’attaquer à une forteresse grouillante de monde, et qui permet d’organiser son attaque dans le but de tendre une embuscade. Au terme de combats, il est également possible de marquer de son emprunte psychique des capitaines, ce qui s’avère très utile dans l’objectif de les retourner contre les chefs de guerre. Attention cependant à ne pas choisir des orques trop faibles, sous peine de les voir se faire massacrer très rapidement. Le contrôle mental n’est pas le seul pouvoir de Talion, qui possède un arbre de compétences bien fourni. Entre ses capacités physiques propres et les pouvoirs de l’ombre, il faudra du temps pour révéler totalement la force incroyable de Talion et de son double spirituel. Mais ses capacités posent le problème majeur de l’Ombre du Mordor. Comme dans la plupart, certains pouvoirs sont plus puissants ou plus facilement utilisables que d’autres. C’est là que se trouve le principal défaut du jeu. Ce dernier devient facilement répétitif lorsque l’on ne prend pas la peine de diversifier ses coups. En combat notamment, il devient aisé de s’en sortir en utilisant un sort qui étourdit et éloigne les ennemis, juste histoire de reprendre sa respiration avant d’y retourner. Les conseils du jeu n’aident en plus pas franchement à varier ses attaques, puisqu’il conseille la plupart du temps les deux mêmes coups. La répétitivité, il en est également question dans le jeu en lui-même, puisqu’au bout d’un moment les missions se ressemblent toutes, et l’objectif ne se résume vite qu’à déglinguer de l’orque à tort et à travers. Heureusement, l’aventure de Talion est suffisamment intéressante pour que l’on passe outre ce défaut, et les personnages qu’ils croisent ont des caractères bien assez trempés pour que l’on ait envie de s’y intéresser.
Le jeu offre également une beauté graphique saisissante, proposant deux parties d’un même monde totalement différentes. L’une est en effet habitée et presque désolée, tandis que l’autre, composée de quelques ruines, est verdoyante et beaucoup plus naturelle. Que ce soit de nuit ou de jour, L’Ombre du Mordor affiche une esthétique irréprochable, ce qui n’est forcément pas pour déplaire à ceux qui demandent des jeux toujours plus détaillés. Mais ne nous méprenons pas, le jeu n’est pas le plus beau jamais sorti et affiche même certaines limites, comme quelques bugs où Talion se bloque dans le décor et met deux à trois secondes pour s’en sortir. De quoi péter un câble quand une horde d'orcs nous attaquent sans prévenir. Enfin, le jeu possède une excellente durée de vie, puisqu’il nécessite une quinzaine d’heures pour finaliser le mode "Histoire", peut-être le double pour débloquer tous les bonus supplémentaires. Mieux, le système de Nemesis permet de rajouter des combats de boss un peu partout et assez souvent, même s'il faut bien avouer que cela devient très vite barbant lorsqu’il n’y a pas de vrai objectif derrière tout ça. Il est également possible de s'aérer l'esprit en partant à la chasse aux Caragors ou aux Crogs, ou en complétant les missions secondaires. De belles qualités pour un jeu dont on n'attendait pas grand-chose et qui se révèle être jouissif dans sa réalisation et son gameplay, même si des améliorations permettraient de faire de lui une référence du genre. D'ici là, impossible de bouder son plaisir, La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor est une très bonne affaire. Ne la manquez pas.