Test King's Bounty : Armored Princess

Même si des références au jeu d'origine sont présentes, les novices de King's Bounty restent les bienvenus puisque c'est un nouveau héros que l'on contrôle. Et même une héroïne, en la personne de la princesse Amélie. Selon votre choix initial, elle entamera la carrière de guerrière, paladin ou mage. Dans tous les cas, le gameplay reste une affaire de déplacements en temps réel et de combats au tour par tour. Pour obtenir plus de détails sur cette formule dérivée des fameux Heroes of Might & Magic, nous vous renvoyons à notre test de King's Bounty : The Legend. Munis de ces informations de base, vous serez plus à même d'apprécier les changements apportés par ce nouveau volet. Le plus évident concerne l'apparition d'un petit dragon en guise de familier. Très semblable à Stitch par son apparence, il bénéficie heureusement d'une puissance bien supérieure à celle du héros de Disney. D'une aide extrêmement précieuse lors des combats, il peut piocher parmi neuf pouvoirs différents. Les invocations de fantômes ou de piliers de lave font partie des plus offensifs, mais il est également possible de jouer plus finement en faisant apparaître sur le terrain un mur de pierre long de trois cases ou en plaçant des charges de mana, qui octroient des points d'action supplémentaires aux troupes et rechargent l'énergie magique de l'héroïne. Mais la compétence la plus intéressante est certainement celle de l'œuf mystique, que notre dragon peut déposer au sol. S'il reste intact pendant un tour, une troupe choisie aléatoirement fend la coquille et vient rejoindre nos rangs. Très pratique pour réaliser des tactiques de sacrifice, puisque les nouvelles créatures n'ont pour ainsi dire rien coûté et seront de toutes manières perdues une fois le combat terminé ! Comptabilisées comme des forces à part entière, elles constituent également un bon moyen d'éviter in extremis une défaite, lorsque toutes les troupes initiales sont en voie d'être décimées. Sous ses airs de jeu "trop mignon", King's Bounty : Armored Princess cache donc en réalité un véritable challenge. A moins de jouer dans le niveau de difficulté le plus facile, il est impossible de survivre longtemps si l'on n'utilise pas à bon escient les différents pouvoirs du dragon, de l'héroïne et des nombreuses créatures mises à notre disposition.

Princesse sans peur et sans reproche

Extension oblige, le jeu apporte son lot de monstres inédits à contrôler ou affronter. On retiendra plus particulièrement les cinq boss qui peuplent le nouveau monde qui s'offre à nous. Particulièrement impressionnants de par leur taille et leurs styles de combat, ils constituent tous des morceaux de choix. Un crapaud géant, un robot contrôlé par un gnome, un mage transformé en créature monstrueuse, un roi lézard et l'archidémon Baal lui-même vous attendent. Et pour mieux vous rendre dans leurs tanières, vous n'aurez que l'embarras du choix. En effet, le monde de Teana étant constitué de nombreuses îles, une fonction de navigation maritime sur longues distances fait son apparition. Elle est secondée par la possibilité de chevaucher un cheval ailé, idéal pour prendre de la hauteur et  mieux apprécier la beauté des lieux. Toutefois, les premiers déplacements s'effectuent de manière classique, à dos de monture 100% terrestre. On notera d'ailleurs que l'héroïne évolue désormais à pied dans les environnements intérieurs. C'est un poil plus réaliste, et certainement beaucoup moins salissant pour les propriétaires des donjons. Le rayon des nouveautés accueille également des "succès" (remporter dix combats sans perte, découvrir quarante coffres au trésor, dépenser mille points de rage en invocation du familier...) qui prennent la forme de médailles octroyant des bonus. Et dorénavant, les groupes d'ennemis trop faibles tentent de s'enfuir au lieu de livrer un combat inutile. A vous de les attaquer malgré tout, ou de les laisser partir et d'empocher les quelques pièces qu'ils ne manqueront pas de perdre dans leur précipitation. Dans un jeu qui multiplie les affrontements presque à l'excès, il est toujours bon de pouvoir en éviter quelques-uns.

Extension oblige, le jeu apporte son lot de monstres inédits à contrôler ou affronter. On retiendra plus particulièrement les cinq boss qui peuplent le nouveau monde qui s'offre à nous."

Le seul véritable défaut réside en effet dans l'aspect inévitablement répétitif de l'action. Il faut donc savoir jouer à petites doses (même si le syndrome de la nuit blanche involontaire frappe très souvent) pour éviter la lassitude. De même, il est conseillé de couper la musique au bout de quelques heures, sous peine de l'entendre en boucle dans le peu de sommeil qui nous reste par la suite. Hypnotique et addictif comme savent l'être les bons MMORPG, le paiement récurrent en moins, King's Bounty : Armored Princess évite par ailleurs les problèmes de localisation de l'épisode précédent (depuis la sortie, ces soucis ont d'ailleurs été résolus grâce à différents patchs). Ici ou là, on trouve bien quelques coquilles résiduelles dans les différents descriptifs de quêtes et dialogues, mais c'est un moindre mal tellement ils sont riches et plaisants. Le seul véritable écueil de localisation concerne la cinématique d'introduction. Le propos est correctement traduit mais, bizarrement, il est énoncé par une voix féminine alors que la version anglaise utilise une voix masculine (nous n'avons pas poussé le vice jusqu'à vérifier sur la véritable VO, en russe). C'est anecdotique mais cela va de pair avec la disparition de la musique et des bruitages dans cette vidéo. Seul le hennissement d'un cheval a survécu à ce doublage un peu expéditif, allez savoir pourquoi ! Hormis cela, il faut souligner l'excellence technique et artistique du jeu dans son ensemble. Pas de plantages ni de ralentissements, des commandes qui répondent parfaitement, et le souci du détail poussé jusque dans l'interface, particulièrement soignée. Un vrai bijou !