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Balbutiante à ses débuts, la faute aux limites techniques imposées par la PlayStation 2, la série Killzone a pris du poil de la bête en 2009 grâce à un deuxième épisode époustouflant de qualités. Deux ans après, le studio Guerrilla corrige les approximations de ce dernier pour nous offrir un spectacle tonitruant, certes court, mais à l’expérience vraiment grisante et ce du début jusqu’à la toute fin. Quoiqu’il arrive, Killzone 3 continuera à vivre à travers le PlayStation Network puisque le mode multi, toujours aussi complet, continue de s’étoffer et prouve qu’on peut compter sur lui pour enchaîner les nuits blanches. Oui, Call of Duty a du souci à se faire…
- Réalisation et graphismes époustouflants
- Gameplay ultra rodé
- La grande variété des décors et des actions
- Jouabilité d'une grande souplesse
- Fluide de bout en bout
- La séquence finale !
- Multi complet et solide
- Botzone : du multi offline pour les solitaires
- Ils ont vraiment la classe ces Helghast
- Jouable en coop'...
- ...uniquement en écran splitté
- Seulement 6/7 pour finir le jeu
- Jouabilité au PS Move anecdotique
- Certaines maps multi manquent d'inventivité
- Mixage audio 5.1 catastrophique
Entamée sur PlayStation 2 il y a plus de six ans, la série Killzone n’a que réellement explosé il y a deux ans lorsque le deuxième épisode a révélé au grand public les grandes capacités techniques de la PlayStation 3. Conscients d’avoir entre leurs mains une licence qui peut cartonner, et pourquoi pas faire trembler les caïds du genre, le studio Guerrilla corrige les quelques erreurs de Killzone 2 pour nous livrer aujourd’hui une copie qui peut véritablement faire office de référence. Call of Duty peut trembler…
Figure emblématique du peuple Helghast, Scolar Visari n’est plus. Abattu par les forces de l’ISA à la toute fin de Killzone 2, le dictateur chauve n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mais abattre l’empereur n’est malheureusement pas suffisant pour que les Helghasts rendent les armes. C’était en effet oublier le Sénat et les quelques généraux pressés de récupérer la couronne perdue et de s’installer sur un trône désormais vacant. Mais s’il y a bien une personne dont l’ISA doit se méfier, c’est bien Jorhan Stahl, un scientifique ambitieux et aux dents très longues, capable même de trahir les siens pour mieux prendre le pouvoir. C’est lui qui va d’ailleurs mener la vie dure à nos soldats prêts à mourir sur le front. A l’instar des deux premiers épisodes, Killzone 3 va permettre au joueur d’endosser le rôle de Tomas Shevchenko, communément appelé Shev par ses camarades de guerre et facilement reconnaissable par sa coupe à l’iroquoise, ou presque. En effet, notre héros sera épaulé par d’autres soldats aussi fougueux que lui, voire plus, tels que Rico Velasquez, le black de service, ou bien encore Jammer, la seule nana de ce groupe de têtes brûlées. En effet, très rapidement, on se rend compte à quel point nous avons affaire à des soldats dont la seule motivation est d’éliminer coûte que coûte la menace helghaste et de rentrer chez eux. Car une fois encore, c’est sur la planète Helghan que l’action va se dérouler. Une action omniprésente qui n’est pas sans rappeler certains FPS de guerre, devenus aujourd’hui une référence pour le grand public.
Derrière les lignes ennemies
Ce n’est un scoop pour personne, la série Killzone a toujours lorgner vers le grand spectacle et la comparaison avec Call of Duty est aujourd’hui plus que légitime. Killzone 3 n’a d’ailleurs pas à rougir face aux meilleurs épisodes de la franchise d’Activision, à savoir les opus Modern Warfare. De nos premiers pas dans le jeu jusqu’à la séquence finale, absolument magistrale, le joueur n’aura quasiment aucun temps mort pour se remettre de ses émotions. C’est d’autant plus grisant que le studio Guerrilla a revu ses ambitions à la hausse, en prenant en compte les erreurs de Killzone 2. Terminée la répétitivité des environnements, dans Killzone 3, vous allez voyager, et pas qu’un peu ! Si l’on débute l’aventure parmi les ruines de la forteresse de Visari, très vite, on est propulsé dans une jungle pour le moins hostile où le mot d’ordre sera la discrétion. Ensuite, vous serez sublimé par les montagnes enneigées où il sera possible d’utiliser pour la première fois dans la série un jetpack, offrant ainsi des séquences de plates-formes très sympathiques, tout en proposant des affrontements aux sensations différentes. En avançant dans le jeu, vous pourrez découvrir les couloirs métalliques d’une station spatiale où la notion de gravité à purement et simplement disparu ; et enfin, vous pourrez tutoyer les étoiles dans la séquence finale qui n’est pas sans rappeler Star Wars. La variété sera donc de mise dans Killzone 3, d’autant qu’il sera possible de prendre le contrôle de différents engins motorisés tels qu’un exo-squelette (très agréable à manupuler), un brise-glace, un jet-pack donc mais aussi un vaisseau spatial, sans oublier les séquences de tirs aux pigeons à bord des plates-formes volantes. C’est aussi ça la grande force du FPS de Guerrilla, la variété de ses actions. A cette multiplicité des situations vient se greffer un gameplay qui n’a eu de cesse de s’améliorer au fil des épisodes. Si l’on a pu apprécier le hide and shoot hérité des Third Person Shooter, ce dernier est nettement mieux géré dans ce troisième épisode. Combinez donc cette action avec une petite glissade exécutée au préalable et votre personnage pourra zigzaguer parmi les balles ennemies et les tirs de mortier. Mieux encore, au corps-à-corps, il est même possible de déclencher une petite animation qui fait office d’exécution silencieuse. Le résultat est parfois surprenant, mais reste toujours grisant. Côté graphismes et réalisation de manière générale, on tutoie la perfection avec une mise en scène toujours aussi cinématographique, accumulant les séquences d’anthologie. Pour ceux qui ne jurent que par la beauté d’un jeu, soyez rassurés, Killzone 3 fait partie des plus beaux FPS du moment, voire même des plus beaux jeux à l’heure actuelle. Il ne sera en effet pas rare de s’arrêter pour contempler les environnements ou ces petits détails qui font souvent la différence.
La variété sera donc de mise dans Killzone 3, d’autant qu’il sera possible de prendre le contrôle de différents engins motorisés [...]. A cette multiplicité des situations vient se greffer un gameplay qui n’a eu de cesse de s’améliorer au fil des épisodes."
S’il ne faudra pas plus de 6/7 heures pour venir à bout de la campagne solo, sachez que vous pouvez la refaire accompagné de votre colocataire ou d’un copain de passage à la maison. Le jeu gère en effet le coop’ mais uniquement en écran splitté, ce qui risque de décevoir quelques joueurs, émoustillés à l’idée de fragguer du Helghast en tandem. Pour se faire plaisir à plusieurs, il faudra se diriger vers le mode multijoueur, lui aussi bien calibré et qui pourrait même être une très belle alternative à celui de Call of Duty : Black Ops. Si l’on retrouve les modes classiques, c’est avant tout les modes Guerrilla Warfare et Operation qui devrait attirer l’attention. Ces derniers permettent d’adopter des techniques différentes des autres modes de jeu, que l’on soit seul ou par équipe. Ajoutez à cela la possibilité de faire usage du jet-pack et de prendre le contrôle des exosquelettes, et c’est de longues soirées connectées en ligne qui vous attendent. Seul bémol, le level design de certaines maps manquent parfois d’ingéniosité, ce qui a tendance à favoriser certaines cartes au détriment d’autres, limitant ainsi le choix des terrains de jeu. Ceux qui ont suivi l’actualité pour le moins fournie du jeu savent que Killzone 3 est compatible avec le PlayStation Move. Un ajout sympathique sur le papier mais qui se révèle être assez anecdotique au final. Les actions étant pour le moins importantes et le jeu privilégiant des réflexes parfois accrues, difficile de trouver son bonheur avec le sextoy de Sony qui est certes précis dans ses mouvements, mais manquent surtout de réactivité dans les moments chauds. Rien ne vaut donc la bonne vieille DualShock 3. Autre point fâcheux : le mixage audio. On ne sait pas vraiment s’il s’agit uniquement de la version française, mais la répartition des sons en 5.1 est tout bonnement mal gérée pour ne pas dire catastrophique. On se retrouve alors souvent avec des explosions minimalistes tandis que les dialogues nous agressent les tympans. Mais face à tant de qualités et de l’évolution positive de la série, ce défaut en devient presque mineur et l’on ne peut que vous conseiller de vous jeter dessus au moment de sa sortie. Ca sera sans regret, on vous le promet !
En plus du test de Killzone 3, n'oubliez pas de visionner notre test vidéo !