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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Killer is Dead.
- Mondo Zappa, quelle classe !
- Des boss qui imposent le respect
- Une réalisation et une ambiance singulières
- La griffe Suda 51
- La qualité de la B.O.
- La caméra bancale
- Le level design pas vraiment au top
- Les défis de Scarlett trop difficiles
- Des personnages secondaires pas assez fouillés
Il n’y a pas à dire, Mondo Zappa, le héros du jeu, a vraiment une classe de malade mental. Il porte le costume comme un daron, travaille pour une agence gouvernementale, est détenteur du permis de tuer et enchaîne les conquêtes sans avoir le temps de remonter son boxer ; un peu comme James Bond, quoi. Sauf qu’au lieu de sortir un Walther PPK pour supprimer ses adversaires (les Wires), il préfère dégainer un katana dont la lame affûtée permet de trancher des gorges sans verser la moindre goutte de sueur. La classe on vous dit. On ne va pas vous dévoiler toute l’histoire de Killer is Dead ici, soyez rassurés, mais comme tout beau gosse qui se respecte, Mondo Zappa a besoin de panser des maux qui le hantent depuis des lustres. Cela ne l’empêche pas de remplir les différents contrats que lui confie son boss au gros cigare, Bryan, et de compter sur le soutien indéfectible de Vivienne avec laquelle il y a, par moments, un jeu de séduction. On n’oubliera pas non plus de parler de Takekawa, une jeune fille que Mondo Zappa a décidé de prendre sous son aile uniquement parce qu’elle sait cuisiner à la perfection les œufs au plat. Pour être honnête, hormis Zappa, on ne peut pas vraiment dire que ses alliés crèvent l’écran niveau charisme, et ils se contentent juste de donner la réplique pour rappeler qu’ils existent. Dommage, car il y avait vraiment moyen de leur donner un peu plus d’épaisseur. Tout le contraire des antagonistes qui, eux, ont de la gueule et sauvent le casting de Killer is Dead. Ils savent s’exprimer, claquent les oreilles avec des syllabes percutantes (surtout si l'on opte pour le doublage japonais), et combattent comme des chefs. Bref, sur cet aspect du jeu, les développeurs de Grasshopper Manufacture ont su faire preuve d’imagination et de finesse, en évitant les stéréotypes.
Il n’y a pas à dire, Mondo Zappa, le héros du jeu, a vraiment une classe de malade mental. Il porte le costume comme un daron, travaille pour une agence gouvernementale, est détenteur du permis de tuer et enchaîne les conquêtes sans avoir le temps de remonter son boxer ; un peu comme James Bond, quoi."
En tout cas, comme l’a répété Suda51 à maintes reprises, Killer is Dead ne se déguste pas d’une seule traite. L’aventure est en effet découpée en plusieurs épisodes – ou missions si vous préférez -, et même si l’on part à l’autre bout du monde se dorer la pilule pendant deux mois, on reprend l’aventure les doigts dans le nez. OK, il y a un semblant de fil conducteur à suivre mais le scénario de Killer is Dead tient quasiment sur deux lignes. D’ailleurs, la fin est archi prévisible ; sans doute le prix à payer pour proposer un script plus digeste. Grasshopper Manufacture oblige, Killer is Dead frappe avant tout par l’atmosphère unique qu’il propose. Si le cel-shading sert parfois à masquer des imperfections visuelles, ce n’est pas le cas ici et l’impact n’aurait sans doute pas été le même si le studio avait opté pour un rendu réaliste. Avec des graphismes beaucoup plus maniables, les développeurs peuvent ainsi se payer le luxe d’expédier le joueur où bon leur semble : un temple japonais qui donne envie de filer au Tokyo Game Show, un paysage lunaire où Mondo doit faire face à son destin, un building surprotégé par une armée de robots, un train lancé à grande vitesse pour mieux retourner l’estomac, chaque environnement exploré possède sa propre identité. Du coup, on peut très bien se coltiner un épisode aux teintes obscures, et enchainer sur un autre qui, lui, sera blindé de couleurs. Ce qui demeure constant en revanche, ce sont les énormes giclées de sang qui repeignent les niveaux, à chaque coup de lame meurtrier de Zappa. Ce n’est pas grossier mais parfaitement dosé, comme cette gestion des ombres hyper efficace. On pourra toujours trouver à redire sur certaines animations un peu douteuses, mais le tout s’imbrique sans le moindre accroc et à aucun moment on n'a mal aux yeux.
COEUR DE LION
En termes de gameplay, Killer is Dead nécessite un temps d’adaptation avant que l'on soit en mesure de placer des contres ravageurs par exemple. Ces derniers ne s’enclenchent qu’après avoir respecté un timing précis, ce qui rend les combats particulièrement techniques. Même topo pour les esquives, ce qui n’est pas plus mal dans le sens où, exécutées au millimètre près, elles offrent au héros l’occasion de lâcher ensuite une pluie de coups sur son adversaire, sans que celui-ci puisse réagir pendant ce laps de temps. En clair, il ne fallait surtout pas tuer le challenge dans Killer is Dead, d’autant que les combos de base sont on ne peut plus accessibles. Et puis, le compteur est là pour inciter le joueur à multiplier les attaques, au même titre que l’exécution suprême qui permet de choisir l’item que l’on récupérera sur le cadavre, en pressant l’une des quatre touches de façade. Car même si la production de Suda51 apporte une certaine fraîcheur au genre, elle n’en ignore pas pour autant certains codes. On pense notamment au sang sans lequel le bras armé (Musselbach pour les intimes) de Mondo ne peut pas fonctionner. L’hémoglobine est également précieuse pour régénérer la barre vitale du personnage, ou encore porter le coup fatal à un ennemi à l’article de la mort. Les diamants, quant à eux, renvoient à l’état de santé du beau gosse, tandis que les cristaux lunaires sont indispensables non seulement pour s'acheter des nouveaux objets à la boutique du coin, mais aussi et surtout améliorer les compétences du guerrier. Il y a possibilité de faire sans ces améliorations, mais c’est vraiment tendu. Et puis, parfaire son arsenal est un excellent moyen de venir à bout des objectifs annexes qui mettent à rude épreuve le skill du joueur. Le jeu en vaut la chandelle pour les adeptes de lingerie fine, puisque l’infirmière Scarlett remettra aux plus courageux une paire de lunettes permettant de voir à travers les vêtements. Pratique, hein Maxime ?
Plaisant à jouer, Killer is Dead n’est pas pour autant exempt de tout reproche. La caméra est souvent prise en défaut, et il n’est pas évident de suivre l’action du début à la fin, notamment lorsque les ennemis arrivent en masse."
Pour avoir droit à un vrai moment de détente entre deux chapitres donc, mieux vaut s’en remettre aux missions "Gigolo" dont le but est de séduire une plantureuse demoiselle. En fait, il faut se montrer suffisamment discret et futé pour mater la belle sans se faire griller, faute de quoi on risque de rentrer à la maison avec un râteau dans les dents, et les moqueries de Madame. Une fois la jauge de séduction pleine et Mondo Zappa excité comme une puce, c'est le moment de présenter un cadeau à notre proie pour la faire succomber, sans que la démarche n’aboutisse forcément sur une partie de jambes en l’air. En effet, il est possible qu’il faille répéter l’opération 2-3 fois avant que la cible ne craque, d’où l’importance d’avoir plusieurs offrandes en sa possession pour ne pas se retrouver les mains vides, et se taper la honte. Et lorsque l’on sait que le prix des articles du store augmente au fur et à mesure qu'on les achète, mieux vaut ne pas rater son coup. Plaisant à jouer, Killer is Dead n’est pas pour autant exempt de tout reproche. La caméra est souvent prise en défaut, et il n’est pas évident de suivre l’action du début à la fin, notamment lorsque les ennemis arrivent en masse. Malgré les upgrades, on aurait aimé que la palette de coups de Zappa soit plus étoffée, ce qui aurait sans doute rendu les défis de Scarlett moins insurmontables. Il y a aussi le level design qui est loin de faire rêver, et hormis quelques escaliers et ascenseurs ici et là, il faut bien admettre que Killer is Dead fait dans la pauvreté. Heureusement que les combats contre les boss valent le détour, et font oublier les désagréments rencontrés en route. Et puis, mention spéciale à la B.O. qui ne lasse jamais et colle parfaitement à l'ambiance du jeu, ce qui mérite d'être souligné.