12 20
Alors que l’on espérait secrètement que Katamari Forever redonne des couleurs à une série terne et vieillie, c’est presque tout le contraire qui se passe au final. En reprenant à son compte une grosse tripotée de niveaux déjà vus il y a quelques années, ce premier opus PlayStation 3 ne se pose finalement qu’en anthologie qui ne ravira que les joueurs curieux qui n’ont jamais eu la chance d’essayer le concept imaginé par Keita Takahashi. Les grosses carences techniques qui plombent la prise en main depuis la création de la série ne donneront pas envie aux anciens de se replonger à nouveau dans l’univers du Roi du Cosmos. Une série qui tourne en rond.
- Plaisir débile et immédiat
- Forte identité artistique
- Compile quelques jolis moment de la série…
- …mais ne propose pas de missions inédites
- N'apporte rien de révolutionnaire
- Ajout du saut inutile
- Quelques soucis techniques
- Gestion de la caméra difficile
- Aurait pu être proposé en téléchargement
Si Nintendo et Capcom sont souvent cités comme référence dans le domaine du recyclage, il en est un que l’on oublie souvent : Bandai Namco Games. Que ce soit pour les licences qu’il détient ou les concepts qu’il trouve, l’éditeur japonais n’hésite jamais à produire des suites à un rythme industriel, quitte à rendre moisi même les softs les plus frais de la dernière décennie. Katamari Damacy est malheureusement de ceux-là.
Si les têtes pensantes de la branche européenne de Bandai Namco Games ont plus ou moins réussi à endormir l’affaire, les initiés, eux, ne s’y tromperont pas. Il faut dire qu’en renommant Katamari Damacy Tribute en Katamari Forever, ils ont plus ou moins fait disparaître le caractère “hommage” de ce premier épisode PlayStation 3. Katamari Forever n’a de ce fait pas grand-chose d’exclusif à proposer aux joueurs qui suivent la saga depuis ses débuts sur PlayStation 2. Scénario faussement drôle, principe d’accumulation boulimique d’objets en tout genre autour d’une sphère adhésive, univers sorti tout droit d’un cerveau sous acides, rien n’est fait pour nous surprendre. Pire, le titre va même jusqu’à repomper une grande majorité de ses missions chez ses illustres prédécesseurs. Citons par exemple le niveau nocturne de We Love Katamari, où il faut engloutir un maximum de lucioles pour faire à nouveau éclater le jour. Certes, on notera bien quelques resucées qui prennent vie dans des décors en noir et blanc pour essayer de renouveler l’expérience, mais très franchement, Katamari Forever s’adresse avant tout à ceux qui n’ont pas encore pu goûter à cette friandise made in Japan. Si l’aspect technique avait profité des capacités de la PlayStation 3 pour donner une nouvelle dimension au concept, peut-être qu’il aurait été plus facile de replonger dans les folies du Roi du Cosmos et de son fiston. Mais hélas, nous la rangerons une fois de plus au rayon de la reprise facile, de l'adaptation que l’on qualifiera même de bête et méchante. Caméra qui se coince dans les espaces confinés, pop-up disgracieux, quelques ralentissements, on ne peut pas dire qu’honneur soit fait au monolithe de Sony. Devant cette production trop rapidement sortie, on se demande pourquoi le titre n’a pas été directement proposé sur le PlayStation Network, à un tarif décent. La possibilité de sauter grâce à un bref mouvement du Sixaxis ne changera rien à ce Katamari Forever, le concept a pris la poussière, la mécanique a rouillé. La dimension artistique, elle, est toujours aussi forte et attractive grâce notamment au nouvel aspect cel-shadé de la réalisation et à une bande-son qui donne la banane. On reconnaît volontiers que le principe totalement débile de faire rouler une boule pour amasser tout ce qui se trouve sur son passage a un je-ne-sais-quoi d’addictif, mais à l’unique condition que ce soit une découverte.