Test Just Dance 2017 : plus sérieux, plus exigeant et du coup moins fun
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L’année dernière, Ubisoft Paris avait réussi l’exploit de relancer la licence Just Dance avec une cuvée 2016 particulièrement réussie. Qu’il s’agisse de la tracklist, des chorés, des modes de jeu et du contenu de manière globale, le jeu avait fait preuve d’une qualité irréprochable et assez inespérée. Tout l’inverse de ce Just Dance 2017 qui retombe aussitôt dans ses travers, avec un choix dans les musiques très contestables, des pas de danse qui manquent clairement d’inspiration, des modes de jeux qui ont disparu au détriment de nouveaux moins intéressants, sans parler du recyclage du menu qui prouve que les développeurs étaient moins motivés cette année. En revanche, l’une des bonnes nouvelles de cet épisode, c’est qu’il devient moins laxiste qu’auparavant, avec une meilleure reconnaissance des mouvements. L’envie peut-être de devenir une figure incontournable de la scène eSport et ainsi gagner de nouveaux galons. La raison pour laquelle on a grave perdu en fun. Et ça, c’est un gros problème…
- L’habillage lollipop qui en met toujours plein la gueule
- Moins laxiste, plus exigeant
- Les morceaux japonais sont hypnotisants
- Dragostea Din Tei d’O-Zone
- La tracklist est clairement décevante cette année
- Les chorés également
- Nouveautés faméliques
- Le mode "Showtime" a dégagé…
- …pour un mode "Just Dance Machine" vite ennuyant
- Les menus identiques à ceux de Just Dance 2016
- Plus sérieux et moins fun que d’habitude
L’année dernière, Ubisoft avait frappé fort avec Just Dance 2016 que nous avions considéré comme étant l’un des meilleurs épisodes de la franchise. Playlist de qualité, chorés très inspirées, intégration du service Just Dance Unlimited, utilisation du smartphone et contenu pour le moins complet, on s’était même étonné de la masse de nouveautés proposées en un seul épisode. Douze mois plus tard, les développeurs d’Ubisoft Paris remettent le couvert avec une cuvée 2017 qui va tenter de faire aussi bien que son prédécesseur. Mais comme chacun sait, le génie ne dure jamais bien longtemps…
Le problème lorsqu’un éditeur décide d’annualiser une série, c’est l’absence de véritables nouveautés qu’il peut y avoir d’un épisode à un autre. Entre des délais de développement trop courts, le manque de créativité ou tout simplement la baisse de motivation, il est toujours très compliqué pour les développeurs d’être inventifs et compétitifs. Et quand on se rappelle à quel point Just Dance 2016 était bourré de nouveautés, on ne pouvait que craindre le pire avec l’épisode suivant. Et effectivement, dès la navigation dans les menus, on constate le peu d’évolutions qu’il y a eu ces douze derniers mois. Il suffit même de relancer Just Dance 2016 pour se rendre compte que les menus sont ni plus ni moins qu’une photocopie de ceux qui étaient proposés l’année dernière. Evidemment, on n’ira pas jusqu’à faire un procès aux développeurs qui ont tout simplement repris une structure claire et fluide, mais on aurait quand même aimé un peu plus d’inventivité de leur part. Mais passons. Comme d’habitude, avant de lancer les premières chansons, il va falloir choisir sa configuration. Smartphone, PlayStation Camera / Kinect ou PlayStation Move, à vous de choisir comment vous voulez que le jeu reconnaisse vos meilleurs déhanchés, d’autant que cette année, le jeu sera moins laxiste qu’auparavant. On en reparle en détails quelques centaines de signes plus bas.
DANSE AVEC LES AMATEURS
Autrement, on retrouve peu ou prou les mêmes modes proposés que l’an passé, avec pour commencer le mode "Just Dance" qui donne accès à l’ensemble des 40 nouvelles chansons qui sont proposées sur le disque. C’est moins que les années précédentes (43 en 2016, 47 en 2014), mais on peut toujours accéder au service "Just Dance Unlimited" introduit pour la première fois l’année dernière et qui permet de bénéficier des 200 morceaux regroupés dans la bibliothèque online (moyennant finance), et donc de retrouver des chansons sur lesquelles on avait poncé notre parquet. Les modes "Dance Quest" (on enchaîne les chorés selon des thèmes bien précis), "Sweat and Playlists" (pour savoir le nombre de calories qu’on peut perdre en dansant) et le World Dance Floor (affronter en ligne d’autres personnes de la communauté) sont toujours de la partie, tandis que le sympathique mode "Showtime" de Just Dance 2016 a été remplacé par l’anecdotique mode "Just Dance Machine" où il est question d’enchaîner des chorégraphies sur des styles atypiques. L’idée est en effet de reproduire des mouvements qui sortent des sentiers battus en se prenant pour un chef d’orchestre, une danseuse étoile (avec tutu), un rugbyman Néo-Zélandais faisant son Haka, un musicien en plein air guitar, une danseuse de French Cancan. Pourquoi autant de WTF ? Pour fournir de l’énergie à des extraterrestres en panne de carburant pardi ! Comme d’habitude, si le jeu ne se prend pas au sérieux une seule seconde, les chorés du mode "Just Dance Machine" demeurent in fine assez limitées pour ne pas dire très vite lassantes.
Il y peut être une raison à ce manque de fun cette année : l’envie de faire de Just Dance un jeu plus élitiste, moins populaire en augmentant la difficulté, exigeant des mouvements plus précis de la part des danseurs.
Malheureusement, ce côté un peu rébarbatif, on le retrouve dans l’ensemble des morceaux du jeu. Clairement cette année, la playlist est l’une des moins inspirées et inspirantes depuis Just Dance 2015 (le pire épisode selon nous). Hormis le Singles Ladies de Beyoncé, le Sorry de Justin Bieber, le Don’t Stop Me Now de Queen, le très amusant Dragostea Din Tei d’O-Zone et les deux morceaux japonais complètement psychédéliques (Oishii Oishii de Wanko Ni Mero Mero et PoPiPo de Hatsune Miku), le choix des musiques de Just Dance 2017 ne respire guère la joie et la camaraderie. Même la chanson de Natoo qu'on espérait sympathique se révèle être l'une des pires en termes de chansons et de choré. Preuve que le morceau a été intégré à la dernière minute, voire à l'arrache. Et il n’y a pas que la tracklist qui déçoit, les chorégraphies manquent elles aussi de saveur pour qu’on donne véritablement de sa personne. Il y peut être une raison à ce manque de fun cette année : l’envie de faire de Just Dance un jeu plus élitiste, moins populaire en augmentant la difficulté, exigeant des mouvements plus précis de la part des danseurs. Et cette envie de faire de la série un jeu plus précis, c’est quelque chose qui est réclamé depuis belle lurette. Attention tout de même, on reste loin de l’exigence d’un Dance Central, mais cette année, il ne suffira pas seulement de bouger son poignet pour enchaîner les Good et les Perfect. Disons que dorénavant, il va falloir donner un peu plus de sa personne puisque Just Dance 2017 prend mieux en compte toute la partie du corps, ce qui oblige les timides (ou les tricheurs) de se mettre dedans et d’être plus déterminés dans leurs mouvements. Les fainéants par exemple ne pourront plus danser en étant assis sur leur canapé, ils devront désormais se lever et faire face à leurs responsabilité.
Et il n’y a pas que la tracklist qui déçoit, les chorégraphies manquent elles aussi de saveur pour qu’on donne véritablement de sa personne.
Pour ce qui de la partie graphique, Just Dance 2017 s’en sort plutôt bien, avec son style très pop, très fluo que l’on commence à connaître par cœur. A l’instar de l’épisode précédent, Just Dance 2017 propose des décors dynamiques et très animés, qui retranscrivent parfaitement l’ambiance délurée et festive de cette série qui n’a pas son pareil pour réunir famille et copain autour d’un même jeu. Dommage que la playlist soit décevante et les nouveautés faméliques, car il y avait moyen de rester sur la bonne dynamique initiée par l’excellent Just Dance 2016. Y a plus qu’à se donner rendez-vous l’année prochaine.