Test Juiced 2 : Hot Import Nights sur PS3
10 20 3 5
Juiced 2 : Hot Import Nights jongle avec le bon et le moins bon. Si le gameplay offre une prise en main immédiate et un système de paris sympathique, on regrette que le principe de l’ADN n’ait pas été mieux exploité. Son coté arbitraire empêche le joueur de choisir réellement son style de pilotage. Par ailleurs, on ne peut pas dire que le jeu jouisse d’une réalisation hors du commun. Les effets de lumière sont plutôt timides, la modélisation des véhicules fade, et les décors regorgent d’aliasing et d’un – léger – clipping. Juiced 2 : Hot Import Nights doit finalement son salut au jeu en ligne qui autorise aux férus de tuning de s’échanger leurs plus belles créations. Mais cela ne sera pas suffisant pour lutter contre les Need For Speed : ProStreet et
- Une prise en main immédiate
- Bande son impeccable
- Mauvaise impression de vitesse
- Réalisation de qualité moyenne
- Manque de variété dans les tracés
- Le système ADN mal exploité
- Mode Carrière rébarbatif
Hot Import Nights, voilà le suffixe choisi par Juiced 2 pour justifier les courses nocturnes que semble désormais prôner la série. Un changement de direction qui contraste diamétralement avec la timidité du premier opus, et ses rayons de soleil de jeune premier. Oui, Juiced 2 : Hot Import Nights est moins coincé des fesses que son frangin, et se rapproche nettement de ce que peut nous offrir un Need For Speed. Reste maintenant à savoir si le titre de THQ parviendra à devenir le roi du tuning tout en négociant parfaitement son entrée dans l'ère next-gen. La survie du drift en dépend.
Juiced 2 : Hot Import Nights affiche d'entrée ses intentions : offrir du spectacle au public à travers des compétitions automobiles au clair de lune. D’ailleurs, on retrouve ce goût prononcé pour le show pendant toute la partie, en commençant par les menus qui dynamitent l'écran avec des backgrounds aux couleurs pétillantes. Les rubriques sont plutôt chargées, mais le tout demeure lisible. En fait, ce n'est pas l'interface qui déçoit le plus dans Juiced 2 : Hot Import Nights, mais la modélisation des véhicules qui s'avère franchement légère, surtout lorsque l'on voit ce qui se fait chez la concurrence. Après avoir mangé et bu du Sega Rally, la rétine a un peu de mal à s'habituer à un tel manque de finesse. Les traits de l'Audi TT, par exemple, ne sont pas rigoureusement fidèles à l'originale, et restent dans l'approximatif. Même constat pour la Golf GTi avec un design nettement moins agressif que chez Volkswagen. Heureusement que les quelques stickers que l'on peut coller ici et là sur les caisses permettent de leur donner un semblant de personnalité. D'un point de vue général, les bolides de Juiced 2 : Hot Import Nights manquent de gueule et ne sont pas bourrés de détails, ce qui permet pourtant de faire la différence à l'heure où la plupart des simulations automobiles actuelles s'adonnent à la HD. Même la brillance des carrosseries ne crève pas les yeux, c'est dire. Les quelques effets de lumière que l’on parvient à attraper en cours de route, n'arrivent pas à masquer suffisamment l'aliasing présent dans certains environnements. Et pour couronner le tout, l'impression de vitesse est mal retranscrite. Par contre, le jeu ne lésine pas sur les effets pyrotechniques au moment de remettre les récompenses au vainqueur. Babes affalées sur les capots, DJ qui éclate les tympans avec ses décibels, speaker qui donne de la voix pour enflammer le public, tout un programme.
Juiced do it
Par rapport à Juiced premier du nom, Juiced 2 : Hot Import Nights propose un mode Carrière allégé au maximum. En effet, il n'est plus nécessaire de dépenser une fortune pour réparer son véhicule suite à des dommages subis pendant une course; un facteur qui ajoutait indéniablement de la profondeur au gameplay de Juiced. Au lieu de claquer ses billets chez le carrossier du coin, Juiced 2 : Hot Import Nights incite le joueur à défier ses adversaires. En fonction du statut du concurrent que l'on provoque, il se peut que la mise initiale soit augmentée ou diminuée. Généralement, les pilotes bénéficiant d'une excellente cote de popularité dans le milieu n'hésitent pas à hausser le prix de départ. A coté de ça, il faut savoir que la course en elle-même permet également de se remplir les poches, puisque les spectateurs misent aussi sur les pilotes. Tous ces dollars engrangés donnent accès au garage dans lequel on peut s'acheter de nouveaux véhicules, mais aussi customiser ses montures. Phare, jante, aileron, volant, toit ouvrant, portière, capot, la majeure partie des pièces détachées qui composent la voiture peut être modifiée. Après, tout est une histoire de goût, le tuning ne pardonnant pas les fautes d’accord. Du coté des performances pures de l'engin par contre, les possibilités sont moins nombreuses. Les améliorations porteront surtout sur la puissance du moteur, le poids du véhicule, sa direction ainsi que la nitro. Il faut savoir que l'accès à une ligue supérieure nécessite obligatoirement des changements sur la voiture.
Chaque championnat du mode Carrière comporte plusieurs courses, mais également plusieurs objectifs à accomplir. Gagner une course Eliminator, terminer un challenge de Drift Solo, terminer troisième dans une épreuve de Drift King, vaincre un pilote en particulier, rester trois secondes dans les airs - sauts cumulés -, voilà un exemple des défis à relever durant la compétition. Les courses jouent également la carte de la variété, avec la course Eliminator par exemple, dans laquelle le concurrent placé en dernière position est systématiquement éliminé à chaque tour. La course dite classique est bien sûr de la partie, et il faut simplement se contenter de finir premier. Le challenge Drift King, quant à lui, consiste à déraper tout le long d'un circuit avec les autres concurrents sur la piste. Il faut réaliser le meilleur score possible dans le temps imparti. A vrai dire, le drift de Juiced 2 : Hot Import Nights ne nous a pas totalement convaincus. Tout d'abord parce que ce n'est pas le joueur qui amorce le drift; il suffit de braquer le volant pour que la voiture se mette à déraper toute seule. Assez troublant au départ. Une fois la manoeuvre parfaitement assimilée, on réalise que le drift de Juiced 2 : Hot Import Nights ne prend pas suffisamment en compte le fait de doser l'accélération. Plus concrètement, jouer avec le stick suffit pour bien négocier les virages, sans forcément se focaliser sur la pédale d'accélération. On doit seulement remettre un coup d’accélérateur lorsque le véhicule ne dérape plus suffisamment. En course, le drift est utile pour gonfler sa jauge de nitro, atout indispensable pour distancer ses adversaires.
The King of Drift
Indulgent comme jamais, Juiced 2 : Hot Import Nights n'oblige pas le joueur à finir toutes les épreuves d'un même championnat, de même qu'il n'est pas obligatoire d'accomplir tous les objectifs pour accéder à la ligue suivante. Au bout d'un certain nombre d'objectifs atteints, une épreuve de progression est débloquée, ce qui permet, si on la remporte, de grimper d'un étage dans la hiérarchie mondiale. Le jeu adopte une conduite arcade un poil abusive lorsque l'on constate que certains chocs frontaux ont du mal à ralentir la voiture. Il faut vraiment percuter le muret de plein fouet pour avoir du mal à repartir; et encore... La négociation des virages, même en épingle, se fait avec une facilité déconcertante. Il arrive même qu'un coup de stick à droite ou à gauche bien appuyé suffise pour les dresser. Les sensations de conduite sont plutôt correctes, sans pour autant être exceptionnelles. Juiced 2 : Hot Import Nights tente tout de même d'offrir une conduite différente d'un set up à un autre, ce qui est appréciable. Adepte de la gruge à outrance, l'I.A. se laisse parfois déborder comme un conducteur flanqué d'un A à l'arrière de son véhicule. Et ce, même dans les ligues les plus coriaces. Une incohérence qui a de quoi déstabiliser les esprits les plus rigoureux. La barre de stress est l'une des nouvelles composantes du jeu, et qui n'est pas sans rappeler un certain R: Racing où le concept était déjà présent. En fait, l'idée est d'exercer une pression continue sur son concurrent en le collant au train arrière. Bleue au départ, la jauge vire alors progressivement au rouge, et le pilote finit par craquer en allant fracasser sa voiture contre les murs de pneus.
L'ADN est l'autre innovation apportée par Juiced 2 : Hot Import Nights. Votre carte d’identité biologique reprend tous les aspects qui caractérisent votre conduite : dépassement, drift, pression psychologique exercée sur les concurrents, paris remportés, tout est passé au crible. Le jeu différencie les pilotes à la conduite douce (cool) à ceux qui adoptent un style beaucoup plus nerveux (surexcité). Bien évidemment, on peut aussi faire en sorte d’acquérir un type de pilotage plus équilibré (sain) pour concilier agressivité et finesse. Le suivi de l’évolution du pilote n’est pas toujours très claire, et on aurait préféré un système plus basique dans lequel il aurait été possible, par exemple, de répartir dans des rubriques bien distinctes des points d’expérience récoltés à la fin du course. Là, le procédé est assez arbitraire car on n’affine pas sa conduite comme on le souhaiterait, l’ADN évoluant automatiquement en fonction du déroulement de la course. Frustrant. On pourra toujours se tourner vers le multi, celui de de Juiced 2 : Hot Import Nights proposant de l’écran splité – à deux – en offline. Le Xbox Live est bien évidemment de mise, et offre même la possibilité d’entamer une Carrière en online, en plus du versus traditionnel ; on peut donc parier directement avec les joueurs présents sur le réseau. Sans oublier la possibilité d’échanger ses créations et exhiber ses tutures sur la place publique.