Test J-Stars Victory VS+ : le test sur PS4 sur PS3
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Le Weekly Shonen Jump, qui pour son 45ème anniversaire décide de réunir à nouveau tous ses plus grands héros de manga, on ne pouvait que s’en réjouir ! Déjà parce qu’on avait tous à l’esprit les merveilleux Jump Super Stars et Jump Ultimate Stars sortis il y a 10 ans, mais aussi parce que Spike Chunsoft était aux commandes de ce projet. Et bien quelle fut notre désillusion les amis ! Visuellement daté (modélisation des persos cheap, graphismes faibles et animations qui manquent de souplesse), J-Stars Victory VS+ cumule les défauts en proposant en plus un gameplay qui manque sérieusement de profondeur. Si le jeu a le mérite d’être facile d’accès, il se contente du strict minimum sans jamais utiliser le potentiel de chacun des héros qu’il a entre les mains. Les combats sont brouillons, la caméra jamais au bon endroit et les affrontements finalement assez mous. La faute à des arènes trop grandes où l’on passe le plus clair de son temps à courir derrière ses adversaires, sans compter certaines absurdités dans le système de combat. Nul besoin de vous faire un dessin, J-Stars Victory VS+ fait davantage office de jeu fanservice opportuniste que d’un vrai hommage à ces légendes du manga. #tristesse
- Pléthore de combattants avec leurs assists
- Des attaques en duo qui arrivent parfois à faire mouche
- Du fanservice à gogo
- Facile de prise en main
- Les voix jap’ bien sûr !
- Graphiquement, c’est faible
- Le chara-design est quand même assez laid
- La caméra qui ne sait jamais où se foutre
- Gameplay qui manque de profondeur
- Arènes trop grandes
- Déplacements pachydermiques
- La mollesse des combats
- L’aventure par bateau, quelle mauvaise idée !
Le Weekly Shonen Jump, communément appelé Jump, est un célèbre magazine japonais créée par l’éditeur Shueisha en 1968 et à qui l’on doit les plus grands mangas de la planète Terre. Dr Slump, Dragonball, Slam Dunk, Yu-Gi-Oh, Hokuto no Ken, Saint Seiya, One Piece, Bleach, Death Note, Naruto, Hunter X Hunter, voici en vrac les noms de certaines des publications qui ont vu le jour dans la revue nippone. Tous les 10 ans environ, Jump décide de rendre hommage à tous ces héros en les réunissant dans un jeu de baston, afin de les départager et connaître le potentiel de chacun. Après GANBARION en 2005 et 2006, c’est au tour de Spike Chunsoft de relever le défi : nous proposer un jeu de baston digne de ce nom, sans trop tomber dans la facilité et le fanservice à outrance, ou du moins maîtrisé. Pas de bol, c’est raté.
Il y a 10 ans tout juste, Bandai Namco Games et GANBARION nous livraient un Jump Super Stars qui avait trouvé un bon équilibre entre bon jeu de baston et fanservice. Le choix de la plateforme, la DS à l’époque, et sa réalisation en 2D, avaient réussi à faire chavirer le cœur des fanboys et des adeptes de versus fighting, qui ont eu le droit à une suite l’année suivante, encore plus complète. Depuis, plus rien. Mais à l’aube du 45ème anniversaire de Jump, l’envie de faire remonter sur le ring tous ces héros a germé de nouveau et c’est le studio Spike Chunsoft qui a hérité de cette lourde tâche. Forcément, avec des millions de lecteurs à travers le monde, la pression sur les épaules du jeune studio (dont la fusion a été effective en 2012) est plus qu’importante, mais il faut savoir que ce dernier ne part pas sans la moindre expérience. Car avant de devenir une seule et même entité, Spike Chunsoft a œuvré pour de nombreux titres phares, notamment du côté de chez Spike, responsable d’une bonne tripotée de jeux DBZ, les meilleurs d’ailleurs de l’ère PS2. Une époque bien révolue, surtout quand on met la main sur J-Stars Victory VS+ dont le premier contact visuel n’est guère positif…
DREAM MATCH CANCEL
Outre un chara-design assez quelconque et qui fait débat depuis l’annonce du jeu, c’est la réalisation au global qui déçoit. Testé sur PS4, J-Stars Victory VS+ n’a évidemment pas l’aura d’un jeu next gen’ qu’on est en droit d’attendre sur cette huitième génération de consoles. Disponible aussi sur PS3 et PS Vita, le titre a clairement été victime d’un développement multi-support, ayant pour base la précédente console de Sony. Mais qu’importe, même sur PS3, J-Stars Victory Versus + est une déception, qu’il s’agisse de la modélisation ultra cheap des personnages, ses décors vides aux bâtiments cubiques et aux textures venues d’un autre temps, ses animations mécaniques aux mouvements hachées et sa mise en scène au ras des pâquerettes. A l’image du studio Dimps, Spike Chunsoft est bloqué dans des process de développement archaïques où tout se fait encore à la main, tandis que d’autres font appel à la motion capture depuis plus de 10 ans. Même les choix de game design ne sont guère pertinents et cette obsession de vouloir à tout prix proposer des affrontements dans des arènes ouvertes semble être un problème purement japonais. Certes CyberConnect2 s’en sort parfaitement avec la série des Naruto Ultimate Ninja Storm, mais le studio basé à Fukuoka est bien l’exception qui confirme la règle. Non seulement, la firme dirigée par Hiroshi Matsuyama a compris l’importance de l’impact visuel et de la mise en scène dynamique, mais en plus, elle utilise avec intelligence et finesse le cel-shading, certainement la meilleure technologie pour rendre hommage aux dessins animés de notre enfance.
Mais qu’importe, même sur PS3, J-Stars Victory Versus + est une déception, qu’il s’agisse de la modélisation ultra cheap des personnages, ses décors vides aux bâtiments cubiques et aux textures venues d’un autre temps, ses animations mécaniques aux mouvements hachées et sa mise en scène au ras des pâquerettes.
Visuellement faible, J-Stars Victory VS+ ne brille pas non plus par son gameplay. Loin d’être catastrophique, ce dernier fait dans le classicisme pur avec des affrontements en arènes fermées où l’on passe le plus clair de son temps à courir derrière son adversaire. Sur le papier, il faut parvenir à enchaîner 3 KO pour sortir vainqueur d’un match, avec en sus l’aide d’un personnage assist, histoire de doubler les attaques et augmenter les dégâts. L’idée est donc de réussir à le coincer quelque part pour ensuite le marteler de coups le plus rapidement possible. Seulement voilà, en mélangeant autant de personnages différents dans un même jeu, les développeurs ont dû opter pour un gameplay équilibré et supprimer des options pour certains combattants. Ne cherchez pas à vous envoler avec les personnages de DBZ ou vous téléporter dans le dos avec ceux de Naruto, seules vos guiboles seront vos atouts. Alors certes, en maintenant le bouton R2, il est possible de réaliser un sprint pour foncer plus rapidement vers l’adversaire, mais ce dernier est tellement limité et les arènes archi grandes qu’il faut s’y reprendre à plusieurs reprises pour tenter d’approcher son antagoniste. C’est d’autant plus pénible quand l’adversaire en face joue la montre après avoir pris l’ascendant et ne fait qu’enchaîner les esquives pour remporter un match comme un vieux lâche.
USELESS VICTORY
De même, face à la quantité importante de combattants, il aurait été bienvenu de proposer un mode Training, la base pour tout bon jeu de baston qui se respecte. Que chi ! Pour pouvoir déceler les – quelques – subtilités de gameplay de J-Stars Victory VS+, il va falloir lancer le mode "Versus" et s’adapter pour tester les différentes combinaisons et autres priorités possibles et absurdes, comme celles qui rend invincible n’importe quel personne à la relevée. Du délire. De même, l’utilisation des Assists a aussi ses variantes et le choix de faire appel à tel ou tel striker aurait aussi nécessité quelques heures d’entraînement. Mais dans J-Stars Victory VS+, on se démerde façon système B, ce qui dénote d’un manque certain de sérieux dans le développement du titre. Tout est fouillis, des écrans de sélection au gameplay aux modes de jeu, en passant par le jeu online, on a comme le sentiment de revenir 10 ans en arrière, aux balbutiements du service. Néanmoins, dans ce florilège de défauts énumérés, J-Stars Victory VS+ a au moins le mérite de proposer une jouabilité facile d’accès. Clairement développé pour le grand public et les jeunes joueurs, le titre de Spike Chunsoft est encore plus simple d’accès qu’un Naruto Ultimate Ninja Storm, avec des combinaisons de touches d’une simplicité enfantine. Mais là où le jeu de CyberConnect2 se montre plus technique en allant plus loin dans le gameplay, celui de Spike Chunsoft s’arrête là, frustrant au passage les amateurs de versus fighting biberonnés aux Street Fighter, KOF et consorts que nous sommes. Nous sommes conscients que la cible n’est pas la même et que J-Stars Victory VS+ n’est pas fait pour eux, mais on aurait aimé des combos plus subtils que tapoter 36 000 fois la même touche.
Car très rapidement, la caméra vous ramènera à la dure réalité, celle où en 2015, chez certains studios, on n’a toujours pas trouvé comment dompter l’action dans une zone ouverte.
Bien entendu, le graal suprême de ce genre de jeu, c’est de pouvoir déclencher les attaques ultimes de chacun de ces grands héros. Genkidama pour Goku, Rasengan pour Naruto, les Météores de Pégase pour Seiya, la fibre nostalgique est bel et bien présente, même si dans le fond, elle manque toujours de variété. Pour ce faire, il est demandé de bien repérer la jauge située en haut de l’écran et que chaque équipe se partage. Plus une team enchaînera les attaques comptabilisées, plus elle prendra l’ascendant sur ses adversaires. Une fois pleine, cette jauge permet de lancer l’attaque ultime, la fameuse "Victory Burst", qui permet à nos héros de combiner leurs attaques, et ce quelles que soient leurs origines. C’est la petite sucrerie offerte par les développeurs, et qu’on n’hésite à faire craquer sous la dent au lieu de la sucer pour en profiter sur la longueur, tellement les qualités sont rares. Car très rapidement, la caméra vous ramènera à la dure réalité, celle où en 2015, chez certains studios, on n’a toujours pas trouvé comment dompter l’action dans une zone ouverte. Pourtant, chez CyberConnect2, pour les citer une fois encore, ce n’est plus un problème depuis belle lurette… Il y a certes une option pour cibler son adversaire, mais il faut très souvent penser à la recentrer pour ne pas se retrouver dans la mauvaise direction et être ainsi vulnérable sans le savoir.
SANS LES HONNEURS
L’autre grande qualité de J-Stars Victory VS+, c’est son roster généreux. Avec pas moins de 52 personnages au compteur, il y a de quoi se faire plaisir. Cependant, avant de pouvoir en profiter, même en mode Versus, il est obligatoire de passer par la case "J-Adventure" qui n’est autre que le mode solo pour pouvoir les débloquer. Un classique du jeu de baston japonais qui nous oblige à nous farcir ces interminables séquences de discussion entre personnages lors de saynètes fixes. Les propos de nos héros préférés sont d’ailleurs tellement insignifiants, et le scénario frôlant l’indifférence la plus totale qu’il n’est pas handicapant de les zapper. Mieux, vous gagnerez du temps car comme chacun sait, le but est d’enchaîner les missions pour combattre tel ou tel personnage pour que ce dernier vienne rejoindre nos rangs. Quant au reste de l’aventure, elle va se faire sur les eaux internationales de l’univers Jump, capable d’unifier la Tour Karine de DBZ, le Grèce de Saint Seiya à la jungle de Toriko. On navigue de points en points avec une certaine lourdeur afin de compléter les missions qui popent au fur et à mesure de l’avancée. Entre missions principales pour faire avancer l’histoire et quêtes annexes, l’aventure solo occupera votre temps pendant plusieurs heures. On ne vous cachera pas qu’on n’est pas allé au-delà des 4 heures, mais une chose est sûre, la structure narrative reste la même, avec des mécaniques bien connues et assez ennuyeuses. Aux commandes d’un bateau, on passe d’îles en îles pour récupérer les partenaires, mais aussi discuter avec eux, les affronter etc. Bien sûr, fanservice oblige, J-Stars Victory VS+ regorge d’items à récupérer, histoire de gonfler artificiellement la durée de vie. Mais ça, c’est inhérent à beaucoup d’autres jeux, surtout à monde ouvert. La raison pour laquelle on n’en tient pas rigueur.