Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Homefront sur PC

Test Homefront
Les Notes
note Homefront 14 20 note multi-utilisateurs Homefront 4 5

Aussi agréable à parcourir soit-elle, la campagne solo de Homefront n'est pas suffisamment fournie pour justifier à elle seule l'achat du jeu à plein tarif. Pour réaliser un bon investissement, il faut impérativement passer par l'option multijoueur qui, elle, possède de quoi nous occuper pendant des dizaines d'heures. Les quelques spécificités de gameplay qu'on y trouve sont fortement bienvenues même si, au final, on n'éprouve pas de sensations réellement nouvelles par rapport à un Battlefield ou un Call of Duty. Si le jeu force la sympathie par bien des aspects, il lui manque le petit quelque chose en plus qui fait les véritables hits. Pas indispensable, mais tout de même appréciable !


Les plus
  • Scénario inhabituel
  • Ambiance réussie
  • Le Goliath
  • Le Commandant en multi
Les moins
  • Campagne qui se termine entre 4h et 5h...
  • L'aliasing sur consoles
  • Les problèmes de visée
  • Parfois trop inspiré par la concurrence


Le Test

Après nous avoir délivré un Frontlines : Fuel of War en demi-teinte, Kaos Studios et THQ changent leur fusil d'épaule et tentent d'imposer une nouvelle licence. A vrai dire, avec un solo hollywoodien et un multi relativement ambitieux, Homefront vise carrément la référence Call of Duty. Mais l'élève a-t-il les moyens d'égaler le maître ? Ou peut-il s'en éloigner suffisamment pour acquérir une véritable personnalité ? Enfilez vos casques et vos tenues de combat, nous allons vérifier cela tout de suite avec ce test !


Si l'on en croit le travail de John Millius (le scénariste d'Apocalypse Now tout de même...) sur Homefront, l'avenir ne s'annonce pas franchement rose. En 2013, la Corée du Nord et la Corée du Sud seront réunifiées. En 2018, cette République populaire démocratique de Corée envahira le Japon. En 2021, elle s'étendra à la majorité des pays asiatiques et deviendra la Grande République de Corée. Et en 2025, elle envahira carrément les Etats-Unis ! Dès lors, le pays de l'oncle Sam vivra dans la terreur et sous le joug d'une répression sanglante. C'est dans ce contexte qu'une patrouille de l'armée coréenne vient réveiller le pilote d'hélicoptère Robert Jacobs, afin de s'offrir ses services. Un rebondissement plus tard, notre homme passe du côté de la résistance et, fusil en main, commence à canarder de l'envahisseur bridé. Nous sommes au Colorado, dans la ville de Montrose, et vous incarnez naturellement ce Robert Jacobs. Plus compréhensible et plus original que celui du Call of Duty moyen, le scénario de Homefront a de plus le mérite de nous faire combattre sur le sol américain. Exactions policières en pleine rue, quartiers résidentiels dévastés, stades transformés en charniers, exécutions publiques voire familiales... le jeu n'hésite pas titiller la fibre sensitive du joueur. Les ficelles sont parfois un peu grosses, mais si l'on n'y met pas trop de mauvaise volonté,  on peut se laisser gagner ici ou là par l'émotion. Quant au gameplay, il est des plus classiques pour un FPS, donc simple et efficace. Portons au crédit du jeu le comportement de nos coéquipiers, bien plus réactifs qu'à l'accoutumée. Alors que dans la plupart des FPS ils ne font que de la figuration, ils sont ici réellement pris pour cibles par les ennemis et, à leur tour, ne font pas seulement semblant de tirer. L'ambiance y gagne en crédibilité, même si on ne se débarrasse pas non plus de tous les autres défauts inhérents au genre. Ainsi, ces coéquipiers si sympathiques deviennent rapidement pénibles lorsqu'on doit les laisser passer devant nous avant d'avoir le droit, à notre tour, d'emprunter une échelle ou un passage qui sort de l'ordinaire.

Homefront, dégarni ?

Homefront reste en permanence très scripté, avec tout ce que cela peut comporter de positif (mise en scène contrôlée, action sans temps morts...) comme de négatif (jeu-couloir, objectifs parfois aussi ridicules que "enfoncer la porte", "viser cet ennemi"....). Déterminé à souffler le chaud et le froid, le jeu se dote d'une version française vraiment appréciable, mais se montre négligeant sur certains détails de jouabilité. Ainsi, les lignes de visée sont mal gérées dès lors qu'on place le personnage derrière un élément de couverture. Même en alignant parfaitement le viseur avec la tête d'une cible, le tir se termine parfois en étincelles contre la tôle de la voiture derrière laquelle on était abrité. Heureusement, cela reste anecdotique et n'entache en rien les séquences les plus impressionnantes du jeu. A commencer par les quelques passages où Goliath – un véhicule tout-terrain à six roues qui ne manque pas de personnalité – fait des siennes. Partiellement autonome, ce blindé sans conducteur déboule comme un chien fou sur les cibles qu'on lui a précédemment indiqué, et leur balance sans ménagement quelques missiles bien placés. Totalement défoulant ! Le niveau final, particulièrement explosif et assourdissant, vaut lui aussi le détour, même s'il ne révolutionne en rien le genre. C'est d'ailleurs l'un des défauts du jeu qui, malgré un scénario qui sort de l'ordinaire, peine à se démarquer des FPS dont il s'inspire. Rianna, la jeune femme de la résistance avec qui on partage l'aventure, rappelle Alyx d'Half-Life 2. Les séquences mettant en scène des civils évoquent fortement celles de Metro 2033. Et, d'une manière générale, on n'est jamais très loin des Call of Duty. Ainsi lorsqu'on grimpe à bord d'un hélico et qu'une musique rock très sixties démarre, les frissons de plaisir qu'on ressent immanquablement entrent en concurrence avec une impression de déjà-vu, Black Ops nous ayant offert peu ou prou la même chose il y a quelques mois. Mais le plus gros défaut de la campagne concerne sa durée de vie qui rappelle, elle, celle du dernier Medal of Honor. Comptez entre quatre et cinq heures seulement pour boucler les sept chapitres du jeu (voire même un peu moins pour un joueur chevronné...).

Homefront reste en permanence très scripté, avec tout ce que cela peut comporter de positif (mise en scène contrôlée, action sans temps morts...) comme de négatif (jeu-couloir, objectifs parfois aussi ridicules que "enfoncer la porte", "viser cet ennemi"....)."

Heureusement, l'option multijoueur est suffisamment développée pour prendre efficacement le relais du mode solo. Jusqu'à 32 joueurs peuvent se rejoindre sur les sept cartes proposées, en mode match à morts ou contrôle au sol. Le premier se passe de tout commentaire, tandis que le second demande aux équipes de capturer et de tenir des points spécifiques afin de remporter la victoire. Ces deux modes peuvent être lancés avec ou sans l'option Commandant. Contrairement à ce qu'on pourrait penser au premier abord, il ne s'agit pas pour un joueur d'incarner un donneur d'ordres. Il faut au contraire suivre les recommandations d'un commandant virtuel, qui nous indique quel joueur éliminer afin de recevoir des primes. Les malheureuses cibles en question, qui voient même parfois leur position révélée à tout le monde, sont tout simplement les meilleurs joueurs du moment. Enchaînez les kills comme un goret, et vous deviendrez rapidement l'homme à abattre ! En parallèle de cette innovation, on trouve bien évidemment un classique système de points d'expérience, qui permettent de débloquer différents équipements. Mais aussi un système de points de combat, que l'on remporte au fil de nos succès (ennemi abattu, point de contrôle à capturer...) et qui peuvent être dépensés immédiatement pour activer des équipements spéciaux ou respawner dans un puissant véhicule. On peut ainsi contrôler des tanks ou des hélicoptères, afin de mieux écraser l'ennemi. On trouve également des drones terrestres ou aériens, pour tuer sans risque... hormis celui d'être abattu bêtement la télécommande à la main. Petit détail qui fait plaisir : on peut réapparaître directement sur le siège passager d'un véhicule conduit par un allié. Tout cela nous donne un mode multi très dynamique, et donc franchement plaisant. Un mot sur l'aspect graphique pour terminer : si la version PC s'en sort avec les honneurs et que la direction artistique est réussie dans son ensemble, les versions consoles pâtissent en revanche d'un fort aliasing qui vient quelque peu gâcher le plaisir. Pour le reste, on  vous laisse juger sur pièce grâce à nos captures d'écran (réalisées en détails maximum, sur PC).

NB : A noter que ce test de Homefront sera bientôt suivi d'un test vidéo.





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