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Malgré l'ajout des lutins, qui apportent une très légère aide dans l'expérience que propose Harvest Moon : L'Archipel du Soleil, le jeu de Natsume se montre aussi frustrant que son prédécesseur. La série du développeur japonais se montre régulièrement exigeante, mais tout en conservant une notion du temps qui passe cohérente et un gameplay en adéquation. Ici, le game-design se montre déséquilibré et le côté laborieux qui s'en dégage rend chaque journée passée de moins en moins amusante. Et si le titre conserve une durée de vie très conséquente et un concept de fond efficace, ce qu'il en fait risque de refroidir même les plus rudes fermiers.
- L'ambiance
- Le concept Harvest Moon
- Le retour de la croix multidirectionnelle
- La durée de vie
- Une courbe de progression très lente
- Une grande frustration
- Vite redondant
- Une maniabilité limite
- Manque de renouvellement
- Un cycle jour/nuit mal pensé
Visiblement à la peine sur DS, le pan central de la série Harvest Moon retente une approche ensoleillée dans ces mois hivernaux avec un Harvest Moon : L'Archipel du Soleil venant juste à la suite de Harvest Moon : Ile Sereine. Loin des spin-off Rune Factory plutôt originaux dans leur concept, ce nouvel épisode reste dans le classique avec la binette comme arme de poing et les pommes de terre comme Graal. Une quête potagère qui semble ne pas avoir de fin. Quoique...
Suivant la voie ouverte par Harvest Moon : Ile Sereine qui avait apporté une amélioration graphique certaine et un changement de contexte, Harvest Moon : L'Archipel du Soleil s'en tient donc aux nouveaux fondamentaux et se déroule également sur un ensemble d'îles en utilisant le même moteur graphique. Une succession immédiatement reconnaissable donc qui laisse toutefois planer un doute, celui de la prise en main. En effet, Harvest Moon : Ile Sereine avait opté pour un gameplay entièrement au stylet rivalisant d'imprécision à chaque mouvement. Un constat qui reste encore tristement valable si le joueur opte pour le tout tactile mais qui se montre un peu plus contrasté avec l'utilisation de la croix multidirectionnelle. Une bouée de sauvetage pas follement stable mais qui permet au moins de gérer son élevage et son potager avec un minimum de précision. Un progrès qui n'en est malgré tout pas vraiment un, tant la maniabilité de ce type de titre devrait logiquement aller de soi avec des actions lentes et ciblées. Une lourde carence qui sans plomber totalement le titre, retire tout confort de jeu. Une notion de bien-être ludique qui n'était visiblement pas la préoccupation principale de Natsume avec une construction souffrant de lourds problèmes d'équilibrage, déjà présents dans le précédent épisode.
Les carottes sont cuites
Car si l'accélération du déroulement des journées pouvait dans l'absolu apporter un peu de dynamisme pour les joueurs les plus impatients, elle devient rapidement une fausse bonne idée associée à la jauge de résistance ridicule du petit héros champêtre. Dans les faits, après quatre navets plantés et trois sillons creusés, vous commencerez à tourner de l'oeil et devrez ingurgiter l'une des plantes en forme de coeur trouvées au bord du chemin ou un bon petit plat, ce qui sera nettement plus rare. Une action qui n'aura au final que peu d'influence, étant donné que la fatigue et la faim se font d'une part très vite une nouvelle fois ressentir et que la nuit tombe après deux allers-retours de votre ferme à la ville la plus proche. Cette barrière temporelle et les limites physiques du jeune fermier impliquent donc une progression extrêmement lente qui non seulement s'avère frustrante mais ampute également l'aspect contemplatif qui est une des forces de la saga de Natsume. A cause de ce rythme plus rapide doublé du manque d'endurance de votre avatar, le jeu bénéficie désormais d'un système d'aide prenant la forme de lutins qu'il est possible d'envoyer effectuer certaines tâches ingrates comme collecter vos fruits et légumes, améliorer votre degré d'amitié avec les autres villageois, voire modifier les prix affichés dans différentes échoppes. Une dernière capacité qui s'avère loin d'être secondaire étant donné les tarifs terrifiants qui sont pratiqués sur l'Archipel du Soleil, surtout face au temps mis pour obtenir un maigre pécule. Ne sachant pas vraiment sur quelle pied de tomate danser, Harvest Moon : L'Archipel du Soleil tente malgré tout de diversifier son expérience de prolétaire du poireau en proposant au joueur de retrouver des Pierres Solaires, indispensables pour révéler les diverses îles englouties de l'archipel. Une activité secondaire loin d'être passionnante qui s'accompagne des sempiternelles phases de dating sim et de quelques mini-jeux jouables uniquement au stylet lors de la tonte des moutons ou de la traite des vaches. Quelques suppléments qui ne sont que des ajouts "cosmétiques" et ne modifient pas le fonctionnement de fond du jeu, qui souffre des mêmes tares que son prédécesseur sans jamais vraiment les corriger. Cette fois-ci, il n'y a pas que les outils qui resteront au placard.