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Complémentaire et indispensable à l’épisode originel, The Ballad of Gay Tony est en quelque sorte une façon de renouer avec le passé. Loin de l’ambiance biker de The Lost and Damned, cette seconde extension permet de retrouver des habitudes ancestrales perdues avec l’arrivée de Niko Bellic. Faire du base jumping depuis les toits de Liberty City, croiser des personnages caractériels ou bien encore faire quelques pas sur le dancefloor, même en compagnie de la clique gay et fier de l’être de ce New York virtuel n’aura jamais été aussi jouissif ! Qu’on se le dise !
- Toujours aussi bien écrit
- Des dialogues percutants
- Luis Lopez a de la gueule
- Rythme soutenu
- On ne s'ennuie jamais
- Des missions improbables
- Liberty City by night
- Système de couverture qui commence à se faire vieux
- Les croisements avec Bellic ne sont pas si nombreux
- Pilotage confus de l'hélico
Plus de six mois après la sortie très remarquée de The Lost and Damned, Rockstar Games livre comme promis à Microsoft le second épisode téléchargeable dédié à GTA IV. Changement total d’univers cette fois-ci puisque des gangs de bikers bien virils du premier épisode, nous voilà plongés dans le monde très hype et sélect’ des boîtes de nuit. Johnny Klebitz a laissé sa place à un certain Luis Lopez qui n’a pas son pareil pour protéger les intérêts de son boss mais aussi ami Tony Prince, alias Gay Tony. Prêts pour une balade ?
On connaît le talent des scénaristes qui bossent pour le compte de Rockstar Games, capables de créer un univers tout entier autour d’un seul et unique personnage. Autrefois muets, ces protagonistes affichent aujourd’hui une loquacité sans frontières qui font d’eux de véritables stars virtuelles, le summum ayant été atteint par un certain Niko Bellic, qui reste à ce jour l’un des héros les plus charismatiques de la série GTA, et peut-être même du jeu vidéo tout court. Johnny Klebitz avait de l’allure aussi, mais à trop vouloir suivre un code d’honneur régit par des motards parfois hagards et souvent ringards, notre biker est resté dans l’ombre de son partenaire de fortune : Niko. Avec The Ballad of Gay Tony, c’est à un tout nouveau héros que nous avons affaire. Ce Dominicain à la gueule bien marquée, qui voue un culte sans borne à Tony Prince, rappelle par moments Carl Johnson, le héros de GTA : San Andreas. Simple ressemblance physique. Mais ce qui est plutôt chouette avec Luis Lopez, c’est qu’on ne sera pas obligé de subir le langage châtier des cités de San Andreas, notre bonhomme côtoyant la haute-société de Liberty City. VIP et autres célébrités sont en effet les personnes avec qui ils passent les trois-quarts de ses journées et forcément, notre héros a appris à se comporter comme il se doit lors des soirées mondaines. Obéissant à Tony Prince comme un bon soldat, Lopes est chargé de faire en sorte que les affaires de Monsieur, ou plutôt Madame, restent fructueuses. La tâche pour notre héros ne sera pas de tout repos car Tony Prince est en passe de ne plus rester the king of the night, depuis qu’il a tenté de revendre ses parts à des créanciers sans scrupules. Sauver Maisonnette 9 et Hercules, les deux nightclubs les plus prisés de Liberty City, est donc une mission de la plus haute importance. Evidemment, l’usage de la force, mais aussi de la persuasion, est plus que recommandée.
On a walkabout
Avec son ambiance complètement déjantée, ses couleurs chatoyantes et ses personnages hauts en couleurs, The Ballad of Gay Tony nous rappelle à quel point Vice City collait à merveille à la saga GTA. Rockstar North ne l’a jamais caché : avec cette deuxième extension, l’idée était de retrouver le côté plus festif, plus second degré qui avait forgé la réputation de la franchise. C’est vrai, avec l’arrivée de Niko Bellic et de Johnny Klebitz, GTA avait sacrément gagné en réalisme pour ne pas dire maturité, au grand dam de certains. Par ailleurs, pour marquer quelque part ce retour aux sources bienvenu, les concepteurs ont réintroduit le base jump, une activité ô combien appréciée par les adeptes de la voltige et qui s’intègre parfaitement à l’univers que souhaitait dépeindre Rockstar North. Ceux qui aiment se jeter dans le vide depuis le toit d’un building ne devraient donc pas être déçus tant les missions qui nécessitent l’ouverture du parachute sont légions. Forcément, qui dit altitude, dit hélicoptère et plus que jamais l’utilisation de ces engins n’aura été légitime dans un épisode de GTA. Les développeurs se sont en effet fait plaisir, laissant leur imagination prendre le dessus, ce qui permet d’obtenir des situations parfois grotesques, souvent improbables mais toujours très fun à jouer. C’est d’ailleurs le mot d’ordre qui caractérise cet épisode qui impose un rythme soutenu, tenant le joueur en haleine de manière quasi permanente. C’est un luxe qu’on ne se refuse pas, surtout quand on sait que cette aventure parallèle dure une bonne douzaine d’heures de jeu, missions facultatives ou annexes non comprises.
Rockstar North ne l’a jamais caché : avec cette deuxième extension, l’idée était de retrouver le côté plus festif, plus second degré qui avait forgé la réputation de la franchise."
A l’instar donc de The Lost and Damned, The Ballad of Gay Tony conserve les éléments clefs qui ont fait le succès de GTA IV, à commencer par une mise en scène qui force toujours le respect. Les cinématiques, nombreuses, permettent toujours de s’imprégner du caractère de chaque personnage, mais aussi de mieux comprendre les liens de connexion qui existent entre Lopez et Bellic. Graphiquement, le moteur propriétaire de Rockstar North tient toujours la route, offrant des graphismes toujours aussi classes, même si certaines textures mériteraient aujourd’hui un petit coup de dépoussiérant. Quant au gameplay, il se montre toujours aussi efficace, alternant conduite de bolides aussi variés que différents et séquences de gunfights. On remarque d’ailleurs que l’inertie du système de couverture se montre moins souple qu’elle n’y paraissait au moment de la sortie du premier GTA IV. Forcément, avec la multiplicité des jeux de shoot à la troisième personne et leur cover system toujours plus inventif, celui de GTA IV allait légitimement prendre un coup de vieux. Rien d’alarmant non plus, on reste bien loin de la période PS2 où les mains de nos héros étaient encore fait de moufles polygonaux. Une époque bien révolue.