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L'ère de la next gen' n'avait pas encore subit l'arrivée de vrais jeux bien mauvais. Golden Axe : Beast Riders en est l'un des émissaires les plus convaincants, réussissant le pari fou de décrédibiliser une bonne licence, de proposer l'un des gameplays les plus poussifs et illogiques de ces dernières années et de plonger tout cela dans un mauvais goût général visiblement de rigueur. Si vous ne voulez pas, vous aussi, rejoindre les troupes du chaos de Death Adder, tenez-vous éloigné de ce titre. Les légendes le disent maudit.
- Une ou deux montures sympathiques à essayer
- Les écrans de chargement sont assez jolis
- Graphiquement pauvre
- Un gameplay incohérent et laborieux
- Un level-design plat et très mal pensé
- Une absence totale d'évolution
- Les montures inutiles
- Un culte des aller-retours pénible
- La gestion grossière de la magie
- Golden Axe n'en sort pas grandi
Restant encore pour les amateurs l'une des séries de beat'em all les plus emblématiques de l'ère 16 bits, Golden Axe est une aventure épique dans un contexte Heroic-Fantasy à la Conan le Barbare dans laquelle votre but est de démembrer tout ce qui bouge ou presque. Mettant en avant la coopération, chaque titre reprend dans les grandes lignes le fonctionnement du précédent dans une joie du massacre en 2D qui était d'un autre temps. Pourtant, dans une société où rien n'arrête les progrès de la science, certains ont bafoué les règles de la vie-même en ramenant du royaume des morts pixélisés cette licence qui ne demandait qu'une chose : Qu'on lui foute la paix.
Il est vrai que ces derniers temps, grâce au succès des plates-formes de téléchargement, d'anciens ambassadeurs du pixel-roi, que ce soit sur le PlayStation Network ou Xbox Live Arcade, les licences un peu poussiéreuses connaissent des jours de gloire inespérés, nostalgie aidant. Voyant d'un oeil avide ce regain d'intérêt, certains éditeurs se sentent pousser des ailes et vont plus loin que la conception de "simples" remakes, allant davantage du côté de l'hommage mâtiné de "bloom" et de textures next gen'. C'est le chemin qu'emprunte Sega par l'intermédiaire de Secret Level Games, oubliant dans son empressement ce qui faisait l'intérêt de la saga. C'est donc sur une voie aux nombreux chaos et aux profondes flaques que tente de progresser un Golden Axe : Beast Riders qui ne s'attendait pas à rencontrer un environnement aussi hostile. Pourtant, lors des premiers pas dans cet univers gris/marron aux commandes de la légendaire rousse flamboyante Tyris Flare, on se dit que voilà un beat'em all sans prétention mais à l'ambition modérée et à l'ambiance sauvagement médiévale relativement prenante. Mais ce n'est là que la première étape d'une descente aux enfers vertigineuse.
L'axe du Mal
Après avoir assisté impuissante à la capture du dieu dragon par les créatures maléfiques de Death Adder, la jeune Tyris se donne alors la vertueuse mission de venger les siens et de faire payer à ce dernier son projet de déicide, projet pour lequel l'amazone à l'armure échancrée devra reforger la Golden Axe. Une trame des plus classiques qui ne changera bien évidemment pas tout au long du titre, dénuée de rebondissements, de force narrative et engluant le joueur dans une niaiserie pâteuse, lui ôtant dans le même mouvement toute motivation de progression. Décidément résolu à rester figé dans une espèce de marbre incolore, le titre ne modifiera pas non plus son gameplay, demeurant en tout point identique à sa présentation laborieuse au sein d'un tutorial peu engageant. Si les enchaînements font preuve d'une fluidité agréable, donnant à voir un certain dynamisme général, toutes les autres composantes du gameplay forment un drame interactif qui aurait pourtant pu s'avérer simplement avare en originalité. Alignant une gestion des collisions catastrophique d'imprécision, des sauts à la raideur surprenante et surtout un panel de coups ne dépassant par la barre fatidique d'ennui de six différents, Golden Axe : Beast Riders se réserve tout de même le droit de nous surprendre avec un principe de contres qui mériterait de figurer dans les précautions d'emploi du manuel tant il est époustouflant de surréalisme. En effet, selon le type d'attaque auquel vous faites face, vous devez presser une touche particulière. A coup puissant auréolé de jaune, une parade et à coup faible entouré d'un halo bleu, un contre. Pourquoi utiliser spécifiquement un moyen d'évitement pour un assaut précis, alors qu'un simple principe d'esquive de base aurait amplement suffit et surtout permis de rendre les duels moins sujets à des lacunes directement causées par ce choix de gameplay.
Alignant une gestion des collisions catastrophique d'imprécision, des sauts à la raideur surprenante et surtout un panel de coups ne dépassant par la barre fatidique d'ennui de six différents, Golden Axe : Beast Riders se réserve tout de même le droit de nous surprendre avec un principe de contres qui mériterait de figurer dans les précautions d'emploi du manuel tant il est époustouflant de surréalisme."
En effet, lorsque deux assaillants vous font face et que l'un vous porte un coup "bleu", tandis que son comparse à la laideur similaire vous assène un coup "jaune", il est très problématique d'esquiver les deux attaques, tant est si bien que l'on accepte de subir des assauts simplement pour ne plus avoir à accéder aux deux boutons dans l'affolement. Un affolement qui apparaît même une fois que l'on s'est habitué à la jouabilité, tant le principe de base est vicié. Pour arranger un tableau déjà bien sombre, la réponse des touches est complètement erratique et le véritable danger de cette histoire reste définitivement le gameplay. Mais, se dit alors le joueur habitué à la série Golden Axe, il reste tout de même le chevauchement de monstres cauchemardesques afin de briser les lignes ennemies. Si le principe est toujours au rendez-vous, l'utilité des créatures est la même que celle des personnages secondaires du titre, c'est à dire nulle. Possédant une jauge de santé ridiculement limitée, ces dernières ne résistent pas à plus de deux ou trois assauts violents, laissant Tyris bien seule face à des hordes d'ennemis au design plus effrayant que leur motivations. D'autant que le maniement des ces montures est en lui-même un challenge tant leur mollesse et leur inertie s'avèrent dignes de celles d'une tractopelle en petite forme. Il serait facile de lister ensuite les innombrables autres défauts du jeu, comme un level-design à base de copier-coller complètement stérile, un système de magie obligeant à de fréquents allers-retours vers des "puits d'alimentation" ou encore une animation image par image, mais ce serait jeter trop d'opprobre sur la pauvre saga Golden Axe, qui aurait sans doute préférée rester dans l'esprit amoureusement nostalgique de fans repensant à leurs heures de plaisir autant régressif que jouissif. Pour le prix de Golden Axe : Beast Riders, vous pouvez acquérir une Megadrive, Golden Axe premier du nom, au moins 20 titres et de l'amusement brut. Pensez-y.