Test Forced Showdown : le jeu indé qui joue cartes sur table

Une chose est sûre : ce n'est pas dans le scénario que réside l'intérêt de Forced Showdown. Grosso modo, vous incarnez un champion médiévalo-fantastico-futuriste devant survivre à des séries de combats se déroulant dans des arènes générées aléatoirement, pour le seul plaisir des téléspectateurs, ainsi que celui de l'organisateur du tournoi, une intelligence artificielle nommée C-SAR (prononcez "César"). Et... c'est tout ! Cela peut sembler bien pauvre, notamment pour un jeu solo. Mais voilà, l'habillage général du jeu suffit à nous transporter dans l'univers proposé, et l'absence de réelle histoire passe finalement comme une lettre à La Poste. La personnalité de C-SAR se fait immédiatement remarquer, les commentaires audio qui ponctuent les combats sont marquants, les bruitages bien pêchus, les musiques entraînantes, la prise en main immédiate, l'interface très lisible… Bref, on prend du plaisir dès les premières parties, grâce à une finition de haute volée.

Les graphismes ne sont pas en reste, puisque la direction artistique rappelle fortement celle des jeux Blizzard, que ce soit au niveau des personnages, des effets spéciaux, des décors, des couleurs éclatantes ou même de l'interface.

Les graphismes ne sont pas en reste, puisque la direction artistique rappelle fortement celle des jeux Blizzard, que ce soit au niveau des personnages, des effets spéciaux, des décors, des couleurs éclatantes ou même de l'interface. Tout cela sert un gameplay de combat éprouvé, de type "top-down twin-stick shooter". Comprenez par là : une caméra virtuelle offrant une vue de dessus, et une visée indépendante des déplacements du personnage. Au passage, on notera que le jeu se contrôle aussi bien avec une manette qu'avec le combo clavier/souris. Chaque partie commence par le choix du personnage à incarner, chacun des quatre héros disponibles étant naturellement équipé de talents spécifiques. L'écuyer de Lumière dispose d'une attaque sous forme de rayon, dont la puissance augmente au fil des secondes, et peut régulièrement devenir invincible pendant deux secondes. Le rougeoyant Volco est équipé d'une énorme masse capable de frapper plusieurs ennemis simultanément, qu'ils soient disposés en ligne droite ou en cercle. Stormbringer est un archer dont les flèches électriques peuvent se propager d'un ennemi à un autre, et qui peut se protéger à l'aide d'un champ de force. Enfin, Ravager privilégie le combat rapproché, ses griffes et sa capacité de propulsion vers les adversaires utilisant un système de rage. Chacun de ces quatre personnages doit faire équipe avec un compagnon plus ou moins animalier, à choisir parmi trois. Indépendant, ce dernier est toujours bon à prendre pour occasionner ou encaisser quelques dégâts supplémentaires, et divertir un peu les nombreux ennemis présents dans chaque arène.

UNE FORMULE À LA CARTE
 

Si les caractéristiques évoquées ci-dessus sont sympathiques, elles sont tout de fois un peu trop classiques pour soulever un réel enthousiasme. Mais heureusement, Forced Showdown a plus d'un tour dans son sac ! En l’occurrence, il s'agit même de tours de cartes, puisque le jeu n'hésite pas à s'inspirer des Hearthstone et autres Magic. Au gameplay principal orienté vers l'action s'ajoute donc une couche stratégique lorsque l'on crée son deck de cartes, et une couche tactique lorsqu'on les choisit à chaque nouvelle arène, un match étant généralement composé d'une dizaine d'arènes successives. Certaines de ces cartes prennent la forme d''améliorations qui durent tout le long de la partie, d'autres sont des sorts aux effets généralement ponctuels, et d'autres enfin donnent accès à des consommables à utiliser quand on le souhaite lors des matchs. Extrêmement variés, les effets des diverses cartes peuvent être de modifier les caractéristiques du héros (santé, vitesse de déplacement, chances de bloquer, bonus de dommages, vitesse d'attaque, chances de coups critiques) ou celles du compagnon, d'invoquer un bouclier, de régénérer la santé, de réduire le temps d'attente des talents actifs, de modifier les attaques des héros, d'invoquer des alliés, ou même de tirer une nouvelle carte tout en réduisant son coût en mana. Il serait fastidieux de tout détailler, mais sachez que la liste est longue, et que les possibilités sont innombrables. D'autant plus que tout cela se combine avec des arènes générées aléatoirement, des ennemis eux aussi choisis aléatoirement, et des règles de jeu sans cesse changeantes. Avant d'atteindre le boss final de chaque compétition, il faut en effet choisir parmi plusieurs modifications de règles à chaque étape. Certaines de ces règles vous facilitent la vie, auquel cas plus d'ennemis apparaîtront sur la carte. D'autres sont pénalisantes, auquel cas vous affronterez moins d'adversaires.

Lors de chaque match, il faut également surveiller les cartes tirées par les boss, et en tenir compte lorsqu'on choisir les siennes. Grâce à tout ce qui concerne les cartes et à tout l'aspect aléatoire, on passe donc d'un jeu d'action agréable mais classique, à un titre relativement novateur, très stratégique, et bien plus riche qu'il n'y paraît au premier abord. A la liste des fonctionnalités proposées, on peut également ajouter une roue de la fortune permettant de gagner régulièrement des nouvelles cartes, la possibilité d'en crafter d'autres grâce aux cristaux récoltés lorsqu'on possède trop de fois une même carte, des mini-quêtes cachées (quasiment des succès en fait) qui débloquent différents bonus permanents, ou encore l'onglet Saison qui donne régulièrement accès à une compétition différente, basée sur des règles particulières. Par exemple : deck choisi aléatoirement, cartes basées sur les effets explosifs, et deux alliés invoqués au début de chaque round. Une fois la partie remportée, vous pourrez comparer vos scores avec ceux des autres joueurs grâce à un classement en ligne. Pour le moment, c'est d'ailleurs la seule fonctionnalité "multi" du jeu qui, étonnamment, fait l'impasse sur le coop ou l'affrontement direct entre joueurs. Mais le prix modique (moins de 20€) tient compte de cet état de fait et, de plus, le suivi des développeurs promet d'être exemplaire. Ils ont déjà montré à plusieurs reprises qu'ils étaient à l'écoute de leur communauté, fournissent régulièrement des mises à jour, et donnent même librement accès à leur tableau de travail, qui détaille les tâches de développement en cours. Des bons gars, et un très bon jeu !