Test également disponible sur : PS3

Test Folklore

La Note
note Folklore 14 20

Pour leur deuxième titre dans l’ère haute définition, les gars de Game Republic ne sont toujours pas parvenus à trouver la bonne formule. Derrière un univers qui a tout pour nous charmer et une narration qui aurait pu être une vraie bonne idée, certains ne sauront que trouver répétitions et imperfections. Si cette vision de Folklore est également viable, y adhérer serait se couper de ce fantastique appel au dépaysement et vous ferait manquer un très bon polar fantasmagorique. Pour les raisons déjà invoquées, Folklore ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais il mérite néanmoins que l’on s’y attarde. Il ne tient qu’à vous de vous laisser happer par le Netherworld.


Les plus
  • Une fantasmagorie enchanteresse
  • Personnalité narrative affirmée
  • Scénario particulièrement efficace
Les moins
  • Quelques approximations techniques
  • Système de caméra agaçant
  • Action beaucoup trop présente
  • Game design qui prête à la répétitivité


Le Test

Après des débuts pourtant prometteurs, Game Republic – le jeune studio fondé par Yoshiki Okamoto – peine toujours à confirmer le potentiel entrevu. Malgré un Genji savoureux, sa suite largement moins digeste apparue dans la foulée a suffi pour convaincre l’ancienne ponte de Capcom de délaisser le temps de cette nouvelle production l’histoire japonaise et ses samurais. Pour cette nouvelle exclusivité PlayStation 3, c’est du côté de l’Irlande qui va falloir se tourner, et croyez moi, là-bas il n’y a pas que la Guinness dont l’aspect et le goût sont si particuliers.


Quelque part sur les eaux, entre l’Océan Atlantique et la mer d’Irlande, se trouve une petite île accueillant un étrange patelin oublié, Doolin. Peu ouvert sur les étrangers, ce village semble avoir été, il y a 17 ans, le théâtre d’événements pour le moins obscures. Ce sont d’ailleurs ces histoires que l’on pensait oubliées qui vont ressurgir et rattraper les protagonistes de cette fantasmagorique aventure. Ellen, orpheline de sa mère depuis cette date, reçoit un beau jour une missive – qu’elle pense provenir de sa génitrice – la sommant de se rendre dans cette bourgade perdue. Parallèlement, Keats, reporter pour une revue spécialisée dans les sciences occultes est contacté par une femme le suppliant de la rejoindre en ce même lieu. Sur place, plutôt qu’à des retrouvailles chaudement attendues ou à un rendez-vous sans explication, c’est à un meurtre que sont confrontés Ellen et Keats. Etant d’illustres inconnus l’un pour l’autre, ils vont malgré tout devoir apprendre à s’entraider, d’autant plus que cette enquête les mènera au-delà des frontières de la vie et du réel. Apprêtez-vous à découvrir Netherworld, le Royaume des Morts.

 

Déchiffre et des bêtes

 

Vous l’aurez compris, pour démêler les fils de l’intrigue que renferme Folklore, il va falloir enquêter au plus près de ces êtres tragiquement disparus. Il semblerait que certains morts laissent au moment de leur disparition un objet chargé de sentiments. Cette relique attestant d’un décès douloureux s’appelle un Memento, et permettra à une catégorie d’élus de voyager dans le Netherworld. Les choses étant généralement bien faites dans un jeu vidéo, il se trouve que nos deux héros aient les prédispositions requises pour se lancer dans des investigations surnaturelles. Le déroulement se fait donc en deux temps, un premier dans notre monde, où il faudra mener une toute petite enquête vous menant vers l’item qui vous ouvrira à la nuit tombée les voies pour le Royaume des Morts. Si par les phases dans Doolin, l’aspect aventure/enquête est bien présent, on ne peut cependant que regretter qu’il se cantonne à la recherche d’un simple item. L’essentiel de l’aventure se fait donc dans un monde fantasmagorique inspiré du folklore irlandais, bien évidemment servit par une vision japonisante. Ne vous laissez donc pas berner par la grisaille et la pauvreté du village de Doolin, la majorité des heures passées ici auront un cadre autrement plus enchanteur. Un peu dans l’idée des travaux effectués par Tim Burton, l’aspect cartoonesque en moins, le Netherworld vous en fera voir de toutes les couleurs, avec des décors aux inspirations atypiques, pour un résultat souvent réussi. Mention spéciale pour le monde aquatique.

 

Le bestiaire n’est évidemment pas en reste, puisqu’il est particulièrement conséquent et se taille une place de choix dans le gameplay de Folklore. En effet, une fois plongé dans le Netherworld, Ellen et Keats se découvrent des capacités mystiques les rendant capables d’absorber l’âme mourante de leurs ennemis. Ces ennemis, les folks, permettent en fait à nos deux héros de se défendre dans ce monde hostile. Une fois absorbées, ces âmes, qu’il faudra attribuer à chacune des touches principales de la manette, seront invocables et vous feront bénéficier de leurs attributs. Attaque de proximité, attaque verticale, attaque à distance, protection, effets élémentaires etc. La panoplie est large, à condition de se donner la peine de rechercher ces folks et de les affaiblir avec les bonnes attaques. En effet, certains monstres ont une âme qui n’est vulnérable que face à un type d’attaque, ce qui signifie qu’il faut trouver le bon folks pour les affaiblir et ne pas les détruire en même temps que leur enveloppe corporelle. Heureusement, vous n’aurez pas à expérimenter chacun des folks capturer sur les nouveaux rencontrés ; un album dont les pages sont éparpillées dans le jeu vous donnera les informations nécessaires à leur affaiblissement. A noter que la capture des âmes se fait par un bref mouvement du Sixaxis, sympa mais sans plus. Au-delà de leurs capacités offensives et défensives, les bestioles seront également nécessaires pour avancer dans le jeu. Des barrières se dresseront régulièrement sur votre route, et qu’il faudra détruire grâce à la bonne attaque. Le concept de Folklore est en lui-même très intéressant, cependant, il est assez répétitif, la faute à une action un peu trop présente. Et si le titre se définit comme un Action-RPG, préparez-vous à oublier cette seconde partie, tant on passe son temps à déglinguer de la créature irlandaise. Ces phases ne sont d’ailleurs pas vraiment agréables, la faute à une caméra qui peine à suivre convenablement l’action. Dommage.

 

Autre joueur joue encore

 

Dis comme ça, le titre de Game Republic semble avoir suffisamment d’atouts dans sa manche pour convenir au plus grand nombre, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Pour commencer, le style narratif ne plaira pas à tout le monde ici. Plutôt que de miser sur une avalanche de cinématiques et de cut-scenes comme la majorité des productions actuelles, Folklore se permet de reléguer ces élans de modernité au second plan, et prône un retour à une mise en scène plus décousue. Ici, tout se passe dans des simili-BD assez rythmées pour ne pas endormir les allergiques de la lecture. Si ce choix rétrograde au résultat quelque peu statique ne fait qu’affirmer la personnalité de cette production hors-norme, il n’est pas sûr que les amateurs de grand spectacle apprécient un tel choix. Vous voilà prévenu. L’autre grand point noir de Folklore se situe dans son game design qui laissera par contre une majorité de joueurs dubitatifs. Si l’idée d’être aux commandes d’un binôme n’a en soi rien de bien originale, le découpage de l’aventure l’est par contre beaucoup plus. Ici, plutôt que d’engloutir d’une traite l’aventure avec un seul personnage, puis de confronter le point de vue obtenu en finissant le jeu une seconde fois avec l’autre héros, il nous est proposé de vivre l’enquête alternativement, de vivre les mêmes évènements d’un point de vue différent donc. L’idée pouvait sembler ingénieuse, mais elle ne l’est, hélas, pas tout à fait. Car qui dit revivre les mêmes événements, dit également rejouer les mêmes phases de jeu, ce qui, vous me l’accorderez, n’a rien de bien excitant. Il y a bien cette possibilité qui voudrait que l’on enchaîne quelques chapitres avec Ellen, puis qu’on les refasse avec Keats pour casser l’effet d’immédiateté de cette répétition, mais cette option brise malheureusement tout le concept de point de vue alternatif, d’autant plus que le gameplay de nos deux héros est parfaitement identique. Dommage. Toujours au chapitre des reproches, on pourra toujours souligner un level design parfois peu inspiré, ou une mécanique de jeu quelque peu redondante, mais soyons sûr que les joueurs ayant cédés à cet appel au fantastique et au dépaysement n’en auront cure.






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Hung Nguyen

le lundi 5 novembre 2007, 20:01




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