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Test Final Fantasy XIV sur PC

Test Final Fantasy XIV
La Note
note Final Fantasy XIV 13 20

Dans quelques mois, après d'hypothétiques patches salvateurs, Final Fantasy XIV pourra peut-être exprimer tout son potentiel. D'ici là, le jeu souffre d'une prise en main vraiment trop délicate pour pouvoir remporter tous les suffrages. Peu engageant, peu ergonomique, et pas particulièrement passionnant, il ne peut compter que sur la bouille craquante des lalafells, l'originalité de certains concepts et la renommée de la saga pour séduire le joueur. Dans tous les cas, seuls les adeptes du monster bashing à outrance et les fans d'artisanat y trouveront leur compte. Le genre du MMORPG commence franchement à tourner en rond, et il serait temps de le renouveler. Sur ce point, Final Fantasy XIV loupe le coche malgré ses bonnes idées, et laisse le champ libre à la concurrence. Dites, il arrive quand Guild Wars 2 ?


Les plus
  • Belle cinématique d'intro
  • Races plus originales que la moyenne
  • Système de classes
  • Artisanat riche
  • Plutôt joli
Les moins
  • Peu didactique
  • Interface guère pratique
  • Temps de latence
  • Pas d'hôtel des ventes
  • Demande un PC puissant


Le Test

Comme le onzième épisode en son temps, Final Fantasy XIV se démarque franchement du reste de la saga puisqu'il prend la forme d'un jeu en ligne massivement multijoueur. A ce titre, il demande naturellement aux utilisateurs de verser une obole mensuelle et promet une durée de vie gigantesque. Mais possède-t-il suffisamment d'atouts pour attirer à lui et garder captifs les fans de la série ? Peut-il prétendre rivaliser avec l'incontournable World of Warcraft à l'heure où Cataclysm approche à grands pas ? Rien n'est moins sûr...


Moins d'un ans après la sortie japonaise de Final Fantasy XIII, voici donc déjà le quatorzième épisode de la saga. Cela laisse peu de temps pour se remettre de ses émotions mais, après tout, le public visé n'est pas forcément le même puisque nous avons désormais affaire à un jeu en ligne, qui sort également sur PC. Comme dans la plupart des MMORPG, l'histoire n'a finalement guère d'importance puisqu'elle sert surtout de prétexte à abattre des monstres à la chaîne. Ici, il s'agit essentiellement de protéger le monde d'Eorzea et les cités-états qui le composent, victimes il y quelques années d'une tentative d'invasion de la part de l'empire de Garlemald. S'il n'est pas possible d'incarner un méchant dans Final Fantasy XIV, on apprécie en revanche la diversité et la relative originalité des races proposées. Certes les Hyurs font figure d'humains et les Elezens ressemblent fortement à des elfes. Mais les Miqo'tes (femmes-chats), les Lalafells (peuple aux allures d'enfants) et les Roegadyns (grands, musculeux et charismatiques) apportent une indéniable fraîcheur à l'ensemble de l'aventure. La création de personnages n'est pas la plus poussée qu'il nous ait été donné de voir, mais on finit toujours par tomber sur une combinaison de caractéristiques morphologiques assez sympathique. De plus, il est possible de choisir parmi différentes villes de départ, ce qui a pour effet de faire varier l'introduction du personnage et la première série de quêtes. C'est donc confiant et plein de bonne volonté qu'on effectue ses premiers pas dans le monde d'Eorzea mais, très vite, la réalité vient freiner nos ardeurs. Tout d'abord, le jeu n'offre jamais de véritable didacticiel, qui permettrait au joueur d'appréhender au mieux les différentes spécificités du titre. Le manuel n'étant guère plus loquace, on apprend sur le tas et parfois dans la douleur. Il faut dire que l'interface, pensée pour fonctionner sur consoles, est une véritable plaie.

Consolez-moi

Il est par exemple impossible de déposer les sorts et les actions dans la barre de raccourcis par glisser/déplacer. Il faut passer par une série de menus totalement inutiles pour quiconque possède une souris. De même, pas question de se déplacer dans la carte des lieux en la tirant instinctivement avec le curseur. Il faut impérativement utiliser des touches. Non, pas les touches fléchées. Non, pas les touches utilisées pour déplacer le perso. Les touches I, J, K et L, "bien sûr" ! De manière plus générale, il manque un paquet de raccourcis clavier pour gérer plus finement cette interface pensée pour la manette. Et lorsqu'on peut interagir avec un objet, il ne faut pas espérer cliquer dessus pour l'activer, mais viser plutôt la petite icône qui apparaît subrepticement en haut de l'écran. Ce manque d'ergonomie se voit aggravé par la lenteur générale du jeu. Tout d'abord, il faut un PC très puissant pour pouvoir profiter pleinement des graphismes. Plus gênant : un temps de latence très perceptible vient ponctuer la majorité des actions, y compris lorsqu'il s'agit  seulement de faire apparaître la carte en plein écran ou de valider un dialogue. Le comble de la frustration est atteint avec l'apparition tardive des personnages, qui transforme régulièrement les zones les plus peuplées du MMO en étendues désertiques. C'est un problème qu'on peut apercevoir dans d'autres titres, mais il est ici décuplé puisqu'il faut parfois une minute pour que les autres joueurs apparaissent à l'écran. Pire encore, même les PNJ sont touchés par ce syndrome ! Devoir attendre de longues secondes qu'un marchand ou qu'un donneur de quêtes daigne se matérialiser à l'écran n'est évidemment ni pratique ni réjouissant. De manière plus anecdotique, on peut également déplorer le fait que le jeu plante dès qu'on utilise la combinaison de touches alt-tab (pour un MMO, ça fait tache) ainsi que l'absence de fonction de saut pour les personnages, cette dernière lacune impliquant la présence de murs invisibles au moindre dénivelé et l'obligation de contourner certains obstacles pourtant modestes.

Quelques grammes d'originalité

Tous ces problèmes techniques sont d'autant plus rageants que le jeu ne manque pas d'atouts sur le fond. Il tente notamment de se démarquer de la concurrence grâce à un lifting subtil des concepts fondamentaux du MMORPG. Ainsi, les quêtes portent le nom de mandats et sont représentées sous forme de cartes. On se les procure auprès d'un PNJ puis on les active auprès d'un cristal géant appelé Etheryte. L'avantage de ce système provient de la possibilité d'échanger les cartes, donc les quêtes. En revanche, on ne peut activer qu'un mandat à la fois ce qui rallonge artificiellement la durée de vie. Si un mandat vous demande de tuer dix monstres de type A, et un autre douze monstres de type B situés dans la même région, vous devrez exterminer uniquement les uns, retourner au cristal, puis revenir exterminer les autres. Impossible donc de réaliser différentes quêtes en parallèle. Les combats sortent également de l'ordinaire puisque les attaques ne sont pas réalisées en boucle une fois la commande pressée. Il faut les renouveler constamment, notamment en utilisant les points tactiques accumulés au fil de la bataille et nécessaires pour déclencher les coups les plus puissants. Le système de ventes d'objets fait quant à lui l'impasse sur tout hôtel de ventes aux enchères. C'est évidemment regrettable mais, en contrepartie, on peut engager des servants. Ces PNJ se chargent alors de présenter nos articles aux autres joueurs, même lorsqu'on est déconnecté. Encore plus inhabituel, le système de classes mélange combat (gladiateur, archer, occultiste...) et artisanat (pêcheur, forgeron, couturier...) pour un total de 18 catégories. Et quel que soit le choix retenu lors de la création du personnage, il est possible par la suite d'en changer à tout moment de classe puisque, en réalité, la classe ne dépend pas de l'avatar que l'on incarne mais de l'équipement qu'il porte.

Tout d'abord, il faut un PC très puissant pour pouvoir profiter pleinement des graphismes. Plus gênant : un temps de latence très perceptible vient ponctuer la majorité des actions, y compris lorsqu'il s'agit  seulement de faire apparaître la carte en plein écran ou de valider un dialogue."

En alternant les activités on peut donc facilement créer un héros multi-classes aussi apte dans le maniement de la magie que de l'épée ou de la pioche. Pour autant, l'artisanat se montre extrêmement riche, la création d'objets n'est jamais simpliste et elle exige de procéder à des échanges avec d'autres joueurs, à moins de vouloir passer sa vie entière à progresser dans tous les domaines. Mais comme rien n'est jamais totalement enthousiasmant dans ce Final Fantasy XIV, il convient de préciser que les opérations de récolte peuvent s'avérer assez fastidieuses. Leur déroulement part pourtant d'un bon sentiment : le réalisme et la volonté d'enrichir ces phases souvent trop banales.  Ainsi, la pêche demande dans un premier temps de choisir la profondeur à laquelle on veut envoyer l'hameçon, puis nous place face à un mini-jeu (voire un mini mini-jeu) qui demande de cliquer au bon moment pour simuler les mouvements de la canne. De même, pour la coupe du bois ou le minage, il faut choisir l'angle de frappe et ajuster la puissance du coup. Mais tout cela traîne en longueur et lasse assez rapidement. De bonnes idées mal appliquées, c'est d'ailleurs le meilleur résumé que l'on peut faire de ce Final Fantasy XIV, attachant par certains côtés et insupportable par d'autres.




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