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Tout comme son aîné, Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift deviendra vite incontournable chez les tacticiens en culottes courtes, ou encore chez les joueurs qui ne font pas de l’absence de scénario un facteur rédhibitoire dans le divertissement. Malgré les contours rose-bonbon de son intrigue, le titre se rattrape largement grâce à son game design parfaitement rodé qui le rend prenant, et de ces petits ajouts qui font toujours office d’argument de poids à l’heure de titiller les fans. Particulièrement long, le soft nous en donne pour notre argent, c’est une certitude, mais son manque d’ambition narrative le place à quelques bonnes longueurs du statut de légende.
- Game design maîtrisé
- Système de lois plus souple
- Toujours plus riche
- Durée de vie conséquente
- Aucune ambition scénaristique
- N'est qu'une suite un peu facile
Mythique s’il en est, l’univers d’Ivalice n’a eu besoin que d’une seule prestation pour s’élever au rang qui est le sien. Et à bien y regarder, cette prime apparition il y a plus de dix ans dans Final Fantasy Tactics demeure, même après la sortie de Final Fantasy XII, la seule dont l’aura paraît intouchable. Est-ce à dire que les autres jeux basés sur cette mythologie sont mauvais ? Pas du tout, évidemment.
Si vous fondiez encore quelques espoirs sur Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift pour espérer retrouver la patte noire et engagée de l’illustre premier, vous pouvez passer votre chemin, illico presto. Comme l’indique très justement son titre, le dernier Tactical-RPG sorti de l’écurie Square Enix s’appuie principalement sur les fondements de l’opus Gameboy Advance et de l’ambiance qui l’accompagne. Sans vouloir se montrer réducteur – le soft peut heureusement s’appuyer sur bien d’autres qualités –, dire que le scénario est infantilisant et niais au possible relèverait presque de l’euphémisme. Jugez plutôt. Devant le manque de rigueur qu’affiche Lusso, notre jeune héros, lors du dernier jour de classe de l’année, son professeur l’envoi en corvée à la bibliothèque qui, ça tombe bien, aurait besoin d’un peu de rangement. La cruelle punition qui amorce les vacances se révèlera finalement être le point de départ du plus grand périple de la vie du garçon lorsqu’en réponse à un appel mystique, il inscrit son nom sur les pages encore vierges d’un vieux grimoire. On ne s’étendra pas davantage sur ce qui ressemble à l’introduction d’un téléfilm diffusé un après-midi durant les vacances de Noël, le sel de la cartouche étant concentré ailleurs. Il reste cependant important de préciser que ce choix artistique est pleinement voulu et assumé.
Hors la loi
Difficile de ne pas se répéter lorsqu’on parle de Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift. L’essentiel du gameplay n’a pas bougé, et c’est toujours sur des cartes quadrillées que l’on aura à accomplir nos exploits. Tactical-RPG au tour par tour dans la plus pure tradition nippone, le jeu de Square Enix profite du passage à la DS pour nous offrir sur l’écran supérieur tout un tas d’informations bien utiles, comme les règles qui s’applique à la bataille ; ou encore l’ordre de passage de chacun des acteurs, ce qui est forcément une bonne chose au moment d’élaborer une stratégie ou de se fixer des priorités, comme balancer une potion de soin en urgence par exemple. Avec ses 300 missions, le titre a de quoi nous accompagner jusqu’à la fin de l’été, même s’il faut reconnaître qu’il propose le plus souvent des objectifs qui passeront par l’anéantissement du corps ennemi. Pour trouver un peu de variété, c’est du côté d’une spécificité propre à la série Final Fantasy Tactics Advance qu’il faut se tourner : les juges. Dans cette cuvée 2008, les lois qu’imposent ces derniers sont attribuées à une bataille, et non plus à une journée. Toujours aussi restrictives (interdiction d’utiliser une magie, de se déplacer de telle manière…), elles n’en demeurent pas moins clémentes, et pourront le cas échéant être outrepassées sans risque de sanctions trop sévères. Evidemment, les perfectionnistes tenteront toujours de conserver le petit bonus accordé à l’orée d’une bataille, ou de choper le petit item super rare, mais dans les faits, le système se veut assez plus souple pour ne frustrer personne.
Avec ses 300 missions, le titre a de quoi nous accompagner jusqu’à la fin de l’été, même s’il faut reconnaître qu’il propose le plus souvent des objectifs qui passeront par l’anéantissement du corps ennemi."
La grande réussite de Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift est qu’il arrive à imbriquer comme il le faut les différents aspects du gameplay, si bien que sa cohérence et sa logique agissent comme un véritable moteur dans la progression. A peine orienté pour les amateurs de levelling et de perfection absolue, il poussera toujours à engloutir les missions afin de récupérer le maximum de matériaux nécessaires à la confection de nouveaux équipements. Car ici, les approvisionnements en nouveautés et en items plus perfectionnés passeront pour une bonne partie par le butin rapporté du champ de bataille, après transformation au village. Plus que pour gonfler les statistiques, les armes et autres protections qui découlent de ces séances d’alchimie serviront également à apprendre de nouvelles techniques et étoffer ainsi les capacités de base des jobs. Passage obligé pour une bonne progression dans le jeu, leur acquisition déverrouillera quelques classes supplémentaires justement, avec un système en arborescence on ne peut plus logique. Difficile de faire de son mage noir un paladin par exemple, le bon sens voudrait qu’il soit d’une classe où l’épée est l’arme de prédilection. Pour ce qui est des métiers un peu plus exotiques, Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift étant un jeu savamment construit, il les rendra accessibles qu’à la conclusion de certaines missions spécifiques. Une manière comme une autre de boucler la boucle, afin que l’on ne délaisse rien dans cette longue aventure.