Test FIFA Street sur Xbox

Créé en 2000 à l’occasion de la sortie du jeu de snowboard SSX, le label EA Big s’est depuis spécialisé dans les sports extrêmes, ou tout simplement décalés. Outre les séries SSX, Def Jam Vandetta, NFL Street, NBA Street ou encore FIFA Street qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui, le label EA Big nous a aussi offert quelques ovnis comme Shox, Freekstyle ou le mémorable Sled Storm, un jeu de scooter des neiges sorti tout droit des plaines enneigées du fin fond du Canada. Du bon et du moins bon donc, mais des jeux qui répondent toujours à une certaine demande du marché (quoique pour le scooter des neiges, j’hésite…). Depuis la sortie de FIFA en 1994, et jusqu’à l’arrivée de PES il y a quatre ans, tous les autres jeux de foot, ou presque, sont aujourd’hui tombés dans l’oubli le plus total. Toutefois, peu avant cette prise de pouvoir, la vie était plutôt paisible pour les jeux de foot et à l’époque on jouait à un certain Eric Cantona Football Challenge sur Super Nes. Si je remonte aussi loin dans le temps, c’est pour retrouver trace d’un jeu de foot peu conventionnel, puisque l’on pouvait jouer ici au foot en salle. C’était laid, totalement surréaliste, presque injouable, mais qu’est-ce qu’on s’amusait ! Plus récemment, on aurait aimé connaître la même sensation avec l’original Pro Beach Soccer, malheureusement les standards ont depuis mis la barre bien trop haute pour qu’un petit jeu qui débarque ne puisse faire irruption dans cette hiérarchie bien ancrée.

Ta mère à poil devant le Prisu

FIFA Street est donc la version "underground" du célèbre FIFA, où les stars du foot se retrouvent dans la rue pour enchaîner tricks en tout genre et tacles assassins en baskets et en survet’. Si voir Ronaldinho tenter un retourné avec un sweat à capuche et un baggy sur du bitume est rigolo cinq minutes, voir ses tirs arrêtés neuf fois sur dix par les gardiens l’est tout de suite beaucoup moins. Comme dans NBA Street, vous devez réaliser des tricks (figures acrobatiques) en tout genre pour faire monter votre barre de Combo et ainsi réaliser des Gamebreaker qui vous permettront ensuite de lancer des tirs surpuissants. Malgré les nombreuses possibilités (plus de 50 tricks différents), il est toutefois impossible de tous les retenir et on emploiera au final bien plus souvent la touche permettant de réaliser des tricks au hasard, en priant pour que ce ne soit pas trop mauvais. Ensuite, il faudra compter sur des improbables défaillances du gardien adverse pour tenter de marquer des buts. Le terrain étant honteusement minuscule, en une passe ou deux vous vous retrouverez face à face avec le gardien adverse. Enfin, plutôt avec le mur adverse. Je ne sais pas où ils les ont trouvés, mais rien ne passe. En niveau de difficulté moyenne, dans des matchs disputés en cinq buts, il m’est arrivé de faire des parties de plus de 25 minutes, avec quelques 50 tirs de part et d’autres, horrible !!! Car si le mode multijoueur se déroule sous forme de mi-temps classique, la partie "défi" du mode "La loi de la rue" vous invite à participer à des matchs en 5 buts contre des équipes locales. Non paramétrable bien entendu. Cœur du jeu en solo, le mode « La Loi de la Rue » vous permet de créer votre propre équipe avec vos propres joueurs, auxquels vous attribuez des points de compétences en fonction de vos victoires dans les différents tournois de rues du monde. En défiant certaines équipes, vous pouvez également mettre de l’argent en jeu afin de recruter d’autres joueurs prestigieux comme Rivaldo, Crespo et toutes les autres stars du jeu. Le but étant de remporter tous les tournois afin de devenir le roi de la rue.

Yo yo, wesh wesh

Vous l’aurez sans doute remarqué, si pour vous le foot rime avec PES, FIFA Street ne risque pas d’être votre copain. Présenté comme une alternative ou un complément aux simulations traditionnelles, FIFA Street n’arrive jamais à remplir son rôle. Tout est fait au hasard, du trick à la reprise de volée en passant par le but, on a sans cesse l’impression de regarder jouer l’I.A. comme elle l’entend. Visuellement, que ce soit sur PS2, Xbox ou GameCube, la différence n’est pas énorme et surtout, ça n’a rien de transcendant. Mais le pire de tout, à mon sens, ce sont les commentaires de Kool Shen qui ont réussi à saouler toute la rédac en quelques minutes. Certes, ils collent parfaitement à l’esprit du jeu et sont étonnamment toujours bien en rapport avec l’action effectuée, mais entendre une voix-off t’appeler "Mon frère" toutes les 30 secondes et dire "wesh" ou "z’y va" à tour de bras n’a rien d’amusant. Peut-être un simple problème culturel, certainement le même qui a donné 4 Césars au film l’Esquive, mais ici on n’accroche pas du tout.