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Au final, FIFA Street 3 ne s'avère pas meilleur que ses prédécesseurs, même avec un habillage next-gen. En fait, à trop vouloir le rendre arcade et accessible à un large public, Electronic Arts en a oublié les fondamentaux, à savoir un minimum de skill pour sortir des dribbles fulgurants, et un placement des joueurs au poil pour permettre de construire des actions cohérentes. Non pas qu'elles soient désordonnées dans FIFA Street 3, mais on est souvent contraint de faire tourner le ballon dans le vide, alors qu'il était possible d'exécuter des passe-éclairs dans le dos de la défense il y a quelques années. Si l'on ne dispose pas d'un compte pour accéder au jeu en ligne, la durée de vie du titre se révèle assez courte, avec un mode Challenge FIFA Street répétitif. FIFA Street 3 a plutôt mal négocié son entrée dans l'ère next-gen, ce que l'on mettra sur le compte d'un simple claquage, en attendant la prochaine édition.
- Réalisation sympathique
- Character design original
- Prise en main rapide
- L'impression de jouer à un jeu de basket
- Beaucoup trop arcade
- Ambiance sonore soporifique
- Durée de vie limitée
Le label FIFA Street, c'est le pendant acrobatique de la marque FIFA tout court, là où les joueurs oublient les consignes restrictives du coach, pour exécuter dans les rues du quartier les tricks dissimulés lors des compétitions officielles. Tout en proposant un large panel de stars du football, FIFA Street 3 ne déroge pas à la règle appliquée par ses deux frangins, et propose une nouvelle fois d'enchaîner des matches où les ciseaux, roulettes, et autres râteaux sont l'unique moyen d'expression pour décrocher la victoire. Déjà orienté arcade, la franchise FIFA Street l'est encore plus avec ce troisième volet taillé dans la haute-définition, ce qui conviendra aux néophytes, mais pourrait paradoxalement faire grincer des dents les puristes du genre.
Electronic Arts ne l'a jamais vraiment caché, mais FIFA Street 3 utilise le même moteur graphique que NBA Street Homecourt, ce qui lui confère une réalisation soignée, avec un character design qui baigne dans la caricature. On reconnaît sans aucune difficulté la coupe de cheveux juvénile de Samir Nasri, la carrure imposante de Wayne Rooney, les dents de cheval de Ronaldinho, ou bien encore les gants percés de Mickaël Landreau. Bref, les développeurs ont affublé chaque joueur d'une particularité physique suffisamment distinctive pour que FIFA Street 3 colle toute de même avec l'actualité footballistique. L'animation des joueurs est, quant à elle, fluide, et propose une palette de feintes plutôt sympathiques à observer, allant de la simple frappe à mi-distance aux reprises de volée les plus explosives. Ici, on est loin de l'ambiance chaude qui anime les plus grands stades du monde (Stadio Delle Alpi, Le Velodrome, Santiago Bernabéu pour ne citer que ceux-là), et il va falloir composer avec des terrains de taille réduite, tracés de façon impeccable dans des environnements affichant un certain nombre de textures simplistes, mais manquant cruellement de supporters pour faire du bruit. C'est l'un des points noirs de FIFA Street 3, à savoir se contenter d'une tracklist mêlant rock et électro qui tourne en boucle pendant les rencontres, ce qui pourra en rebuter certains. D'un autre coté, c'est rare que l'on dispose d'une enceinte de 60 000 places pour un match de street soccer, mais pour le plaisir des oreilles...
Une-deux de laboratoire
Plus arcade que ses prédécesseurs - on le répète -, FIFA Street 3 ne noie pas le joueur dans des menus à multiples embranchements, et se contente d'aller droit à l'essentiel. On dispose ainsi d'un mode Entraînement, pas nécessairement inutile, puisque le jeu prend une toute nouvelle direction par rapport aux opus précédents. On n'ira pas jusqu'à dire que les anciens devront apprendre de nouveau leurs gammes, mais le gameplay a effectivement connu quelques modifications sensibles d'avoir leur importance dans les matches serrés. On pense notamment au placement des joueurs, qui paraît moins naturelle, et il n'est pas rare que l'on fasse une passe dans le vide alors qu'un partenaire étant censé se trouver au point de chute. Du coup, on se retrouve à abuser des passes courtes, ce qui limite forcément le champ d'action. Autre innovation majeure apportée par FIFA Street 3 : la gestion de la jauge Gamebreaker. Jusqu'à présent, on ne pouvait l'activer qu'à un endroit précis du terrain. Dorénavant, on peut s'en servir à n'importe quel moment de la partie via RB, à condition qu'elle soit pleine et validée. En effet, il ne suffit pas d'enchaîner les figures artistiques pour faire grimper la barre, il faut impérativement tenter un tir pour que tous les points Gamebreaker soient pris en compte. Par ailleurs, les buts dopés au Gamebreaker ne permettent plus de tripler le score, ou bien de pénaliser l'adversaire en lui enlevant des points. Cela dit, il demeure assez facile de se mettre en situation de Gamebreaker, étant donné que quelques jongles en tapotant Y font grimper la barre à une vitesse impressionnante. Encore plus que lorsque l'on se contente de presser le stick analogique droit, c'est dire.