Test FIFA 07 sur GameCube

Depuis plusieurs années, la licence FIFA a perdu incontestablement en charisme face à son adversaire de toujours, Pro Evolution Soccer. La faute à des sensations de jeu inégale entre le titre d’EA Sports et celui de Konami. Mais une chose est restée fidèle à la simulation de football d’Electronic Arts : son contenu. Grâce à ses nombreuses ligues, FIFA 07 séduira n’importe quel amateur du ballon rond qu’il soit un inconditionnel des stades de foot ou simple téléspectateur du dimanche. 20 divisions, 7 championnats annexes, 41 sélections nationales, 3 équipes de légendes et 14 clubs détachés de leur ligue, il n’y a pas à dire ça fait tourner la tête tout ce beau monde surtout que les effectifs sont à jour depuis les derniers transferts du mois d’août. Et Electronic Arts a décidemment pensé à tout grâce à l’option online de FIFA 07. Désormais, vos équipes seront à jour jusqu’en janvier 2007 grâce à l’option Ligues Interactives, première grosses nouveauté du jeu. Vous avez toujours rêvé de défendre votre club à travers un championnat mondial virtuel même si celui-ci est lanterne rouge de la ligue ? Electronic Arts vous donne cette opportunité grâce au Mode Ligues Interactives qui consiste à jouer sur le service de jeu en ligne de l’éditeur les matchs des vrais championnats. Autrement dit, imaginons que se joue le match Toulouse contre le FCNA samedi prochain et bien vous êtes invité à prendre la manette en main et à défendre les couleurs de votre club contre un supporter de l’équipe adverse.

Défends tes chances !

Le résultat, en cas de victoire, défaite ou match nul, sera combiné aux autres rencontres identiques qui se sont déroulées ce même jour. Et au final, en cumulant tous les scores de toutes les plates-formes sur lesquelles tourne FIFA 07, vous parviendrez à faire monter votre club jusqu’aux hautes sphères du championnat. Un principe follement accrocheur pour les mordus du ballon rond qui soutiennent la Ligue 1, la Premier League, la Bundesliga ou la D1 Mexicaine. On aurait aimé que toutes les ligues bénéficient de ce gros avantage mais il faudra attendre sûrement les prochaines versions et connaître le succès de ce nouveau mode de jeu pour que le Calcio, la Liga ou l’Euredivise rejoignent la course au titre. En ce qui concerne les autres modes de jeu, on reste dans le classique mais l’efficace avec les matchs en ligue, les compétitions offline réelles et fictives, les défis, le mode fiesta jouable à plusieurs et enfin le mode Carrière plus complet que jamais. Du fait que LFP Manager 07 ne soit pas adapté sur consoles, Electronic Arts s’est efforcé de proposer une carrière plus longue, plus complète qui prend désormais en compte la progression des footballeurs au fur et à mesure des rencontres et qui vous permet d’assister au match depuis le banc de touche après avoir peaufiner les derniers réglages tactiques et techniques.

Ombres et lumières

Si j’ai commencé par les modes de jeu, c’est bien évidemment pour garder le suspens entier quant à la réalisation générale de FIFA 07 qui pourrait bien en surprendre plus d’un, moi le premier. Après une version preview pas franchement fameuse et qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à FIFA 06, Electronic Arts nous a concocté une édition current gen’ finalisée très intéressante, une fois la manette en main. Bien évidemment, le moteur graphique n’a pas vraiment changé depuis un an. Seules certaines modélisations faciales ont été améliorées depuis, même si on regrettera toujours que les joueurs de moindre importance ne soient pas choyés comme un Ronaldinho, Beckham, Henry, Shevchenko ou Kaka. Mais les petits nouveaux, tel que Ribéry et sa balafre, ressemblent à s’y méprendre à la copie originale, la brillantine en plus. Une fois encore, les joueurs brillent de mille feux et c’est le moins que l’on puise dire lors des premières parties. Mais du fait que les couleurs soient beaucoup plus pâles, cette impression est à nuancer depuis FIFA 06. C’est quand même un petit peu dommage que l’ensemble soit si palichon lorsqu’on regarde en arrière et qu’on avait l’habitude de visionner des matchs hauts en couleurs. Mais ça n’enlève rien à l’ambiance délicieuse des rencontres recrée par les chants des supporters et les commentaires au poil de Paul Le Guen et Hervé Matoux en parfaite symbiose avec l’action du jeu même s’il arrive qu’ils soient en retard lorsqu’on zappe l’intro de match ou certains replays.

Une saison pleine de surprises

Mais passons au gros du sujet : le gameplay. Comme en 2006, vous avez la possibilité de modifier les paramètres de configuration de la manette. Que vous soyez pro-FIFA ou pro-PES, vous trouverez une maniabilité adéquate à votre jeu en changeant les boutons de tirs de centre ou en préférant la croix multidirectionnelle au stick analogique. Désormais vous n’avez presque plus aucune raison de vous plaindre des réactions des joueurs et de leur jeu de jambes car EA Canada s’est efforcé de corriger toutes les erreurs de l’an passé et Dieu sait qu’elles étaient nombreuses. La première, et assurément la plus désagréable de FIFA 06, était la gestion alambiquée de l’Intelligence Artificielle de l’ordinateur et notamment de ses ligues défensives. Souvenez-vous à l’époque, au moindre pressing, les défenseurs mouillaient leur culotte avant de dégager illico presto la balle en touche ou en corner. Désormais, c’est fini. Même s’ils ont tendance à conserver le ballon plus que de raison, usant et abusant de certains grigris pour se démarquer de vos joueurs, ils s’en sortent avec les honneurs et n’hésitent plus à faire circuler le ballon pour étirer vos lignes. Résultat : des matchs beaucoup plus passionnants qui nécessitent une bonne approche d’avant match dans le menu des formations et des techniques. Une fois en jeu, vous remarquerez que l’adversaire parvient rapidement à remonter le terrain et à alerter votre gardien par quelques frappes sournoises et souvent cadrées. Et c’est là, la deuxième amélioration de FIFA 06 : la gestion des gardien. Oubliez les gants en peau de pêche de l’édition 2006, ici le goal réagit comme il faut selon les actions de jeu. Une « patator ca’huète » en dehors de la surface et il n’hésitera pas à la boxer en corner plutôt que de tenter le diable en la captant au risque de la laisser échapper dans les pieds de l’adversaire. Si on contraire, vous partez en solitaire pour un duel attaquant / gardien, il ne restera pas planté devant ses cages mais avancera avec intelligence dans vos pieds pour choper le ballon.

Do it !

Grâce aux réactions plus réalistes du gardien, votre système d’attaque doit être modifié et ne pensez plus marquer des buts en plaçant correctement la balle au ras du poteau lors de votre face-à-face avec le gardien. Désormais, il faudra également tirer en dehors de la surface surtout que la physique de la balle a nettement été améliorée depuis 2006 et même depuis les années précédentes. Première constatation avec FIFA 07, on n’a plus l’impression que le ballon est relié au joueur par un fil invisible mais bien que le footballeur coure derrière la balle. Mais cette évolution se ressent aussi sur les frappes et les centres bien plus péchus qu’auparavant. La circulation du ballon et les actions de jeu sont bien plus dynamiques tant et si bien qu’on se surprend à faire tourner le ballon plutôt qu’à frapper instantanément à l’approche des 16 mètres 50. Les centres ne se terminent pas en cloche et les tirs gagnent en puissance jusqu’à faire trembler le cadre lorsque ces derniers touchent les poteaux ou la barre transversale. Mais alors, le tableau serait idyllique pour FIFA 07 ? Et bien non, ce ne sera pas cette année que le titre d’Electronic Arts détrônera celui de Konami car il y a tout de même quelques défauts ici ou là, à commencer par les frappes. Malgré toute la bonne volonté des équipes de développement internes d’EA Sports, on a toujours du mal à deviner les trajectoires que sa balle va prendre ce qui fait qu’il n’est pas rare de rater le cadre plusieurs fois de suite. Autre soucis d’un point de vue défensif, votre équipe. Les défenseurs de votre team doivent avoir des fourmis dans les jambes et ne peuvent s’empêcher d’aller galoper à droite et à gauche oubliant leur positionnement original et par conséquent une contre-attaque adverse peut être dramatique. On pourrait également critiquer certaines séquences brouillonnes où les joueurs se percutent comme des dominos et où les contres favorables sont légions. Et puis comme toujours, les coups de pieds arrêtés (coups francs ou corners) ne sont pas super intuitifs.