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Fatal Inertia n'a pas la carrure d'un WipEout, c'est indéniable. Il a beau lui reprendre ses bonnes idées, il est incapable de s'en servir avec la même classe. Les circuits sont soporifiques, les armes manquent de punch, et la réalisation est bancale. Même à plus de 400 km/h, l’impression de vitesse n’est pas à la hauteur. Dommage, car la prise en main est plutôt bonne et ne nécessite pas des heures d’entraînement. Finalement, peut-être que l’on en attendait trop de Fatal Inertia.
- Prise en main immédiate
- Les "conditions"
- Réalisation bancale
- Bande-son médiocre
- Tracés sans intérêt
- Pilotage pas assez technique
- Mauvaise impression de vitesse
Actuellement, aucun concurrent n'est capable de rivaliser avec le colosse WipEout. Le titre de Psygnosis / Studio Liverpool est à l'origine de nombreuses normes qui régissent désormais le genre, et il est difficile d'innover sans être accusé de plagiat détourné. C'est pourtant dans cet exercice périlleux et délicat qu'à décidé de se lancer KOEI, convaincu de tenir avec Fatal Inertia un challenger suffisamment armé pour casser les reins du maître. Mais au bout de quelques tours, c'est la grande désillusion.
Fatal Error !
Fatal Inertia ne prône absolument pas la simulation, et adopte une conduite arcade qui facilite la prise en main. Toutefois, certains critères permettent de différencier les bolides : vitesse de pointe, accélération, maniabilité, freinage, poids, et puissance. Pour les novices, un engin avec une bonne maniabilité, ainsi qu'une accélération et une vitesse de pointe dans la moyenne, est la monture idéale pour se faire les dents. Une fois rodé, on peut varier son style de conduite en favorisant des critères qui nécessitent un peu plus de skill. On pense notamment au poids de la machine, et au freinage également. La connaissance des circuits joue aussi un rôle important dans le choix de l’appareil, car une piste dotée de larges virages autorise un freinage et une maniabilité moindres. A l'instar d'un WipEout Pure, Fatal Inertia essaie de mettre le pilote au centre des débats, et ne fait pas de la sélection de la machine une étape décisive dans la victoire finale. Pour preuve, le joueur doit contrôler en permanence l'altitude de sa machine, l'idéal étant bien évidemment de conserver une ligne stable pour éviter de perdre de la vitesse. Lorsque l'on doit négocier des sauts vertigineux, il faut vraiment s'appliquer pour atterrir le plus efficacement possible, un art déjà vu dans F-Zero. Dans le cas d’un véhicule particulièrement lourd, on doit doser avec RT et LT pour accentuer le coup de volant, et ne pas terminer dans le mur. C’est vrai qu’il ne faut pas être non plus un cador du volant pour squatter Fatal Inertia, mais on dispose au moins du minimum.
Autre subtilité de Fatal Inertia : les départs-canon. Juste avant l’extinction des feux, il faut maintenir A et X appuyés. A droite de l’écran, on aperçoit alors une jauge qui mesure la surchauffe des réacteurs. Le but du jeu est de relâcher les boutons avant que le niveau n'atteigne la zone rouge, sinon c’est l’explosion assurée. Il faut donc appuyer suffisamment tôt pour que la jauge parvienne à un niveau de boost satisfaisant, mais faire également attention au décompte. La même manipulation peut être réalisée en pleine course pour s’offrir un turbo, mais l’effet est ridicule. En fait, la machine perd de la vitesse, comme pour faire un départ arrêté. Chapeau. Il aurait sans doute été préférable d'intégrer des turbos tout le long du circuit; une méthode vieille comme le monde mais qui a fait ses preuves. L’occasion de souligner le design désastreux des circuits qui manquent cruellement de gueule. Certaines pistes se la jouent même NASCAR avec des circuits ovales sans intérêt. Certains passages demandent de la dextérité, mais on regrette qu’il n’y ait pas LES circuits techniques que l’on doit refaire à plusieurs reprises avant d’accéder à la manche suivante. L'arsenal de Fatal Inertia se compose d’une dizaine d'armes environ, qui se divisent en quatre catégories. La première concerne les Aimants, dont l'objectif premier est d’affecter le centre de gravité de l’adversaire. Dans la deuxième catégorie, on retrouve la Fusée, le Fumigène et l'Explosion. En utilisation standard, la Fusée permet de tirer sur un ennemi, alors qu'en mode secondaire elle active un turbo de qualité moyenne. L'Explosion est aussi une arme intéressante, car elle dispose d'un effet de blast suffisamment puissant pour repousser tous les autres adversaires qui se situent aux alentours. Par ailleurs, son blast peut également servir de turbo. Dans la troisième catégorie sont rassemblés les items qui offrent plus ou moins une protection par rapport aux adversaires. On pense notamment à l'EMP qui neutralise toutes les armes éléctromagnétiques des environ, ou bien à la dilatation temporelle qui ralentit tous les concurrents. Enfin, la quatrième et dernière catégorie contient le câble, un accessoire pas évident à maîtriser mais bougrement efficace pour s’accrocher aux carlingues.
Le Météore de Pégase
Le tutorial de Fatal Inertia est plutôt bien ficelé, et tente de rester le plus clair possible. Une fois les préliminaires achevés, on peut réellement se lancer dans le mode Carrière pour défier les lois de la gravité. On débute son cursus par une section exhibition réservée aux newbies, ne nous voilons pas la face. La difficulté progressive est à peine perceptible, et on a tôt fait de balayer cette classe pour les nuls. Néanmoins, elle permet de voir comment se déroule la compétition vue par Fatal Inertia. Ici, l'objectif sera, certes, de terminer premier, mais dans des conditions fixées au préalable par la Ligue. Ces conditions sont au nombre de quatre : Course de Combat, Aimants en Folie, Vitesse, et Elimination. En Course de Combat, le joueur doit terminer premier de façon classique, en utilisant toutes les armes qui lui tombent sous la main. Aimants en Folie, lui, préconise une utilisation abusive des aimants qui se régénèrent automatiquement. On ne dispose d'aucune arme, et il faut donc repousser ses adversaires en les blindant le plus possible d'aimants. Vient ensuite Vitesse, où il faut aller le plus vite possible en récoltant les items - Fusée et Explosion - qui offrent un turbo. Dès que l'on a l'un ou l'autre en poche, il faut l'utiliser immédiatement car l’I.A. met une sacrée pression. En fonction de sa position, on devra choisir entre l'offensive pour se débarrasser d’un parasite, ou le turbo pour distancer les concurrents. Pour finir, Elimination supprime à chaque tour le pilote qui se trouve en dernière position. Classique. Le titre jongle donc avec ces différentes configurations un brin originales, c'est vrai, mais pas suffisamment pour faire oublier la réalisation fragile de Fatal Inertia.
Un constat étonnant lorsque l'on sait que le titre a été construit autour du fameux Unreal Engine 3, le moteur graphique d'Epic capable de gérer des effets graphiques complexes. C'est vrai que les environnements ont pas mal de relief, et que certains passages plongés dans l'obscurité mettent en valeur les faisceaux lumineux projetés par les bolides. Mais rien d'exceptionnel cependant, d'autant plus que le jeu affiche des bugs tout simplement honteux. Clipping, bugs de collision, 3D hasardeuse par moments, ça commence à faire beaucoup. Quant à la modélisation des engins, elle manque singulièrement de caractère. Que ce soit en piste ou dans le garage, le design est à revoir. D'un point de vue technique, on retiendra que le framerate ne subit aucune baisse de régime, mais le nombre de polygones affichés à l’écran n’atteint pas le milliard non plus. De l'exotisme, Fatal Inertia tente d'en importer avec Ile Paradisiaque et ses circuits situés au en bord de mer. Rocher du Diable et ses volcans enragés est mignon, tandis que Canyon Perdu s’inspire de Star Wars Episode I : la Menace Fantôme. Les modes de jeu auxiliaires ne sont pas nombreux dans Fatal Inertia qui n'intègre même pas un mode Time Trial. Ridicule pour un jeu de course. On pourra toujours se rabattre sur le garage dans un premier temps, endroit sacré pour tuner ses véhicules. Presque toutes les parties peuvent être refaites. Une fois terminé, il sera toujours temps d'aller montrer ses engins customisés sur le Xbox Live, où un ladder est évidemment de mise.