Test Far Cry 3 : Ubisoft signe l'un des meilleurs jeux de l'année !
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En reprenant les meilleurs aspects des deux premiers épisodes de la série, tout en venant à bout de leurs défauts respectifs et en y ajoutant de nouveaux éléments de gameplay, Far Cry 3 s'impose comme une réussite magistrale. Techniquement et artistiquement, le monde ouvert séduit autant qu'il impressionne. Les missions principales forment quant à elles une campagne solo à l'ambiance forte. Le mode coopératif a également fait l'objet d'un soin particulier. Et les affrontements multi sont suffisamment solides pour qu'on y perde quelques précieuses heures de notre vie. En dehors de quelques points de détails assez facilement pardonnables, la nouvelle production d'Ubisoft réussit quasiment un sans-faute. Elle rejoint même le rang des titres réellement marquants, qu'on a envie de faire découvrir aux autres et dans lesquels on sait qu'on se replongera régulièrement.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Far Cry 3
- Graphismes très plaisants
- Monde ouvert et vivant
- Parfaite synthèse de différents genres
- Quelques moments vraiment forts
- Solo, coop et multi tous solides
- Pas fait pour les amis des animaux...
- Indications visuelles non désactivables
- Encore quelques bugs
- Pas de "lean" ni de "prone"
- DLC de précommande
Retour aux sources pour ce Far Cry 3, qui abandonne l'Afrique du second épisode et nous offre à nouveau une île tropicale comme terrain de jeu. C'est donc avec plaisir qu'on retrouve des décors de rêve, dans lesquels on passerait volontiers des vacances. C'est d'ailleurs dans cette optique que Jason Brody et ses amis s'y rendent, à l'occasion d'un saut en parachute propice aux sensations fortes. Sur ce point, ils seront servis puisqu'ils vont se retrouver kidnappés par la bande de Vaas Montenegro, un pirate esclavagiste des temps modernes. Le rêve tourne alors au cauchemar et, sous votre contrôle, Jason va devoir passer du statut de vacancier insouciant à celui de héros sanguinaire. Le scénario fait la part belle à l'ultra-violence, non seulement pendant les combats mais également lors des scènes cinématiques. L'histoire avance le long de trente-huit missions principales, qu'on peut théoriquement boucler en une quinzaine d'heures (ne vous fiez d'ailleurs pas trop au temps indiqué dans les statistiques du jeu, il ne tient compte ni des tentatives ratées, ni du temps passé dans l'interface). Mais le jeu est bien plus riche et vaste que cela. L'action se déroule dans un monde totalement ouvert, qui regorge d'activités annexes. Avant toute chose, il est conseillé de grimper sur de gigantesques pylônes afin de désactiver des brouilleurs. Ce faisant, une nouvelle zone se dévoile sur la carte, ce qui facilite les déplacements. Accessoirement, cela permet également d'obtenir des armes gratuites dans les magasins. Le monde comprend dix-huit de ces pylônes, qu'on aborde comme autant de petites séquences de plateformes 3D. Toutes abîmées par le temps, aucune tour ne propose le même chemin qu'une autre. Pour le joueur, le plaisir est donc sans cesse renouvelé et ces séances d'escalade ne paraissent jamais rébarbatives ni répétitives. Il en va de même pour les trente-quatre avants-postes que l'on peut capturer. Cette fois, l'action est un peu plus intense puisqu'ils sont systématiquement gardés par une dizaine d'ennemis.
Chasse aux pirates !
Le monde ouvert autorise différentes approches, et le gameplay nous laisse le choix entre l'infiltration ou l'affrontement direct. Les bourrins se précipiteront dans le tas, quitte à déclencher l'alarme et à devoir affronter quelques renforts supplémentaires, tandis que les fourbes marqueront leurs ennemis à la jumelle puis chercheront à les éliminer un par un en passant dans leur dos. Les abattre de loin avec un fusil sniper muni d'un silencieux (ou non, si on préfère semer le chaos) est également une méthode envisageable. Encore mieux, certains de ces camps abritent un animal sauvage gardé en cage. En le libérant, il se chargera de décimer quelques ennemis qui, du coup, seront beaucoup moins attentifs à vos actions. Le fait de capturer ces camps diminue les patrouilles de pirates dans la zone et débloque par ailleurs des quêtes supplémentaires, afin de prolonger toujours plus la durée de vie du jeu. Au final, les activités optionnelles se répartissent en 24 missions d'assassinat au couteau, 19 petites courses de ravitaillement en véhicules, 23 quêtes de chasse, et 14 autres quêtes diverses. Il faut rajouter à cela de nombreux objets à collectionner, certains d'entre eux étant bien cachés, et 12 défis orientés vers le scoring (avec inscription dans le jeu solo des meilleurs scores réalisés par les joueurs du monde entier). Sans oublier quelques courses contre la montre, des concours de tir, un mini-jeu de lancer de couteau et une simulation de poker en vue subjective plutôt bien fichue.
Le monde ouvert autorise différentes approches, et le gameplay nous laisse le choix entre l'infiltration ou l'affrontement direct."
Avec tout cela, on ne s'ennuie jamais et la durée de vie totale du jeu grimpe en flèche. Toutes ces activités permettent non seulement de gagner de l'argent, mais également des points d'expérience. En grimpant de niveau, on peut dépenser des points de compétence dans trois arbres de talents différents (celui du héron, de l'araignée et du requin). En fin de partie, on arrive aisément à débloquer les 54 compétences, qui vont de la possibilité de tirer les cadavres des ennemis après une élimination à celle de de tuer en sautant depuis une hauteur, en passant par la capacité à courir plus vite, tenir plus longtemps sous l'eau ou se déplacer plus silencieusement. En plus du système d'expérience, on a droit à une autre mécanique de gameplay héritée des jeux de rôle : l'artisanat. Cueillir des plantes permet de concocter différentes seringues (pour se soigner, repousser les animaux, mieux résister aux flammes...) tandis que dépecer des animaux ouvre la voie à la confection de diverses besaces (pour pouvoir porter plus d'objets, d'armes ou de munitions). Mais que les monomaniaques du FPS se rassurent : les combats se taillent tout de même la part du lion dans le jeu. Les armes sont personnalisables (apparence et accessoires) et offrent toutes de très bonnes sensations. Mention spéciale au lance-flammes, qui donne l'occasion d'apprécier la gestion du feu héritée de Far Cry 2. Les incendies se propagent de manière crédible dans les herbes, et il faut prendre garde à ne pas se retrouver encerclé par les flammes. Même les ennemis se font parfois prendre à leur propre jeu !
Le nouveau monde
Arrivé à ce stade du test, vous devriez déjà être convaincus de la grande richesse de ce Far Cry 3. Mais ce que toutes ces fonctionnalités ne disent pas, c'est le plaisir qu'on ressent à parcourir l'île. Non seulement en raison du moteur graphique qui affiche des paysages étendus, mais également du fait de la liberté totale de mouvements. Oubliez les montagnes infranchissables de Far Cry 2, ici on peut réellement aller partout. A pied, en jeep, en jet-ski, en bateau, en quad ou encore en deltaplane. Passé la première moitié du jeu, on a même droit à une combinaison volante de type "wingsuit" et un parachute, qui décuplent la sensation de liberté. A ce titre, Far Cry 3 met une bonne claque à la wingsuit de Call of Duty : Black Ops 2. Alors que dans le titre d'Activision on ne s'en sert qu'à deux reprises, de manière scriptée et fortement limitée, dans Far Cry 3 on peut la déployer à volonté et naviguer sereinement dans les airs. Que ce soit celles imposées dans les missions principales ou celles laissées à l'envie du joueur, les phases d'exploration sont d'ailleurs toujours un régal, car nous avons droit à un level design de haute volée, ce qui est un petit miracle pour un monde ouvert.
Oubliez les montagnes infranchissables de Far Cry 2, ici on peut réellement aller partout. A pied, en jeep, en jet-ski, en bateau, en quad ou encore en deltaplane."
Suivre un cours d'eau souterrain juste parce qu'il est attirant peut ainsi mener à une crique surplombée par un échafaudage, qui lui-même permet d'accéder à un couloir de pierre qui débouche sur l'arrière d'un avant-poste, qu'on capture bien volontiers dans la foulée alors même qu'on cherchait seulement à se balader. De plus, le monde paraît particulièrement vivant grâce à la faune sauvage. Au cours de ses pérégrinations, le joueur tombera ici sur un crocodile happant un homme se tenant trop près de la rive, ou là sur un tigre coursant un troupeau d'herbivores. A ce propos, on regrette tout de même que le jeu nous pousse au massacre gratuit d'animaux. Passe encore d'abattre des bêtes sauvages quand il s'agit de récupérer du cuir, mais lorsqu'une mission nous impose de tuer des chiens au lance-roquettes, on ne peut que tiquer. Le pire est qu'il est obligatoire de massacrer un représentant de chaque espèce (y compris les petits singes mignons, les oiseaux de paradis, les sympathiques tortues ou les espèces protégées) si on veut voir apparaître l'animal en question dans la petite encyclopédie accessible depuis l'interface. Il aurait été plus judicieux que l'appareil photo de Jason (qui lui sert à marquer les ennemis) remplisse également cette fonction. C'est d'autant plus rageant que l'humour ravageur et politiquement incorrect de cette encyclopédie donne vraiment envie de la compléter.
Vers le multi et au-delà !
D'ailleurs, continuons à pinailler et évoquons les différents reproches que l'on peut faire à cet enthousiasmant Far Cry 3. La version PC que nous avons testée (quasi-définitive) souffre encore de plantages importants et réguliers en DirectX 11. Passer en DirectX 9 résout le problème (et le jeu reste magnifique) mais il subsiste tout de même quelques petits bugs. A deux ou trois reprises, notre héros est devenu invincible de manière inexplicable, et la sensibilité de la souris est mal gérée lors des phases de dialogues avec les donneurs de quêtes. On peut également regretter que le "lean" (se pencher sur les côtés) et le "prone" (se coucher à plat ventre) répondent aux abonnés absents, ce qui est toujours regrettable dans un jeu qui offre la possibilité de s'infiltrer et d'utiliser un fusil sniper. A l'inverse, on se serait volontiers passé des quelques séquences de QTE et, encore plus, des indications visuelles parfois redondantes. Puisque l'emplacement des coffres est indiqué sur la carte, pourquoi les faire en plus clignoter dans les décors, et nous asséner de surcroît un message "appuyer sur E pour ouvrir" quand on s'en approche ? Trois systèmes pour nous faire comprendre qu'un objet est interactif, c'est deux de trop ! On espère qu'un patch ou un mod permettra bientôt de désactiver cela. Idem pour les cadavres fluorescents qui clignotent de manière assez stupide et nuisent également à l'immersion.
Far Cry 3 est décidément une expérience complète, même si l'aventure solo reste bien sûr le morceau le plus gros et le plus enthousiasmant. A essayer impérativement !"
Et tiens, puisqu'on y est, pestons une dernière fois sur la politique de DLC qui réserve une part non négligeable de l'aventure (par exemple une heure de jeu si on en croit la pub du "Monkey Business Pack") à certaines pré-commandes et éditions collectors. Nos regrets étant exprimés, nous pouvons reprendre notre ode à Far Cry 3. Car au delà de l'aventure solo, il y a également du coop et du multi ! Le mode coopératif se joue à quatre et nous propose des maps et un scénario indépendants de la campagne solo. L'action, qui se déroule six mois avant l'arrivée de Jason sur l'île, est prétexte à une campagne à la Left 4 Dead qui réserve quelques sympathiques surprises. Comme par exemple ce passage en quad ou encore ces différentes séquences de tirs où les joueurs passent du statut d'alliés à celui d'amicaux compétiteurs. Phases d'attaque, de défense ou de pose d'explosifs, cris de bataille pour booster ses camarades, et système permettant d'attirer visuellement l'attention sur un lieu ou un ennemi sont également au programme de ce mode coopératif soigné, qui demande plusieurs heures pour être bouclé et se rejoue avec plaisir. Mais c'est naturellement grâce au mode multi qu'on passera le plus de temps en ligne. Dix cartes et quatre modes de jeu différents sont disponibles, dont les classiques "Match à mort" et "Domination". S'y ajoutent "Transmission" et "Brasier". Le premier demande de capturer et protéger des émetteurs potentiellement en surchauffe (ils rapportent alors plus de points) tandis que le second demande aux deux équipes d'incendier le dépôt adverse tout en protégeant le leur, puis de capturer une radio pour prolonger l'incendie. Il faut ajouter à cela tout un système d'expérience qui permet de débloquer progressivement des armes et accessoires supplémentaires. Far Cry 3 est décidément une expérience complète, même si l'aventure solo reste bien sûr le morceau le plus gros et le plus enthousiasmant. A essayer impérativement !