Test ESPN NHL 2K5

Les petits tracas des stars américaines étant bien loin de nos soucis quotidiens, le conflit qui oppose actuellement les joueurs de hockey aux propriétaires de clubs ne doit pas vous être d’une grande familiarité. Petite explication. En Amérique du Nord (Etats-Unis + Canada), les équipes sportives, que ce soit en Hockey, Foot US, Baseball ou Basket, ne sont pas liées à des villes, mais à des investisseurs. On les appelle des Franchises. Ces équipes, qui sont « accueillies » par les villes peuvent donc être amenées à changer de nom et d’appellation au bon vouloir de leur propriétaire. C’est ainsi que ces dernières années, les Nordiques de Québec sont devenus les Colorado Avalanche (1995), les Jets de Winnipeg sont devenus les Phoenix Coyotes (1996), et les Whalers de Hartford sont devenus les Carolina Hurricanes (1997). Chaque année, ou presque, des conflits interviennent entre les associations de joueurs et les propriétaires des clubs, à qui on reproche de se faire trop d’argent sur le dos des joueurs. Cette saison, le conflit qui les oppose est dû au plafonnement des salaires voulu par les patrons (comme c’est le cas en NBA depuis quelques années) et blackboulé par les joueurs. Les patrons excluent de payer les joueurs plus qu’ils ne le valent réellement (selon eux, bien sûr) et les joueurs refusent de jouer. Conclusion, nous sommes en février et la saison 2004/2005 n’a toujours pas débutée. C’est la troisième fois, en seulement douze ans, que de tels incidents ont lieu entre joueurs et patrons en NHL. En 1992, cela avait duré un mois, mais la saison avait finalement été maintenue. Lors de la saison 1994-1995, le conflit avait duré 103 jours et la saison avait été tronquée, passant de 84 matchs à seulement 48 matchs. Cette année, cela dure depuis le mois de septembre, et d’ici quelques jours, la saison devrait être purement et simplement annulée ! Une grande première.

EA, c’est plus fort que toi

Si vous avez suivi l’actualité du site et jeté un œil aux tests de ESPN NBA et ESPN NFL, vous devez également savoir que ces trois épisodes sont les derniers à sortir d’une part sous label Sega, et d’autre part de chez Visual Concept. Et ce, pour deux raisons. La première, vient du fait que Sega a vendu son studio Visual Concept à Take Two Interactive, la seconde, est due au rachat de la licence ESPN par Electronic Arts. Ce qui fait de ces éditions "2K5", en quelque sorte, des collectors. On reverra bien évidemment des jeux de sport chez Visual Concept, mais édités par Take Two, et on reverra aussi sans aucun doute la licence ESPN, mais chez EA. Une bonne manière pour le numéro un mondial de l’industrie de s’accaparer de nouvelles parts de marché, précisément là où il en perdait le plus. Comme c’est déjà le cas avec les licences FIFA et UEFA, posséder les licences NHL et ESPN lui permettra d’obtenir plus de 90% de part de marché sur ce domaine précis et surtout sortir deux jeux dans l’année, à quelques mois d’intervalle. Stratégiquement, c’est très très fort !

Moins de chichis, plus de réalisme, moins cher

Maintenant que vous savez à peu près tout, revenons en à nos patins. Comme ses petits camarades, ESPN NHL 2K5 a deux particularités. La première étant de n’être absolument pas traduit en français (hormis le manuel tout de même) et la seconde étant de ne coûter que 30 misérables petits euros. Si, sur le marché du PC, sortir un jeu à moins de 45 euros fait peur et fait immédiatement penser que l’on a à faire à une sombre daube, sur le marché des consoles, c’est tellement rare que les a priori ne sont pas les mêmes. Techniquement, musicalement et au niveau des modes de jeux, il s’agit d’une copie conforme de ce que peut proposer EA avec son NHL 2005. Tout à fait dans les capacités actuelles des machines, c’est ni plus ni moins ce que l’on attend en terme de réalisation de la part d’un jeu de sport en 2005. C’est beau, c’est fluide, l’ambiance est telle qu’avec un bon système sonore, on se croirait dans une patinoire (le froid en moins) et on peut faire tout ce qu’on a l’habitude de voir, à savoir des matchs d’exhibition, des tournois, une saison régulière, et même un mode "Franchise", dans lequel vous endosserez le rôle de manager. A vous de gérer votre portefeuille, de faire les choix tactiques et techniques nécessaires et de recruter les personnes adéquates. Enfin, si le système "Upper-Deck" de EA n’est bien évidemment pas de la partie, on se contentera sans problème de l’aspect plus réaliste de ESPN NHL 2K5 et on ira volontiers défier les équipes de All-Stars dans le mode Dream-Team Challenge.

Pour le moment sur le même pied d’égalité que NHL 2005, ESPN NHL 2K5 se détache tout de fois légèrement de son concurrent direct grâce à une jouabilité plus accessible et surtout bien plus fluide. Là où NHL donne parfois l’impression que les joueurs glissent sur la patinoire, ici on sent vraiment l’équipe patiner. De plus, l’intelligence artificielle de vos coéquipiers est bien plus travaillée et ils réfléchiront un peu plus à ne pas se faire piéger par le piège du "offside". Les bastons, même si cela reste totalement accessoire, sont aussi bien plus intéressantes, puisque vous avez la possibilité de bloquer, de parer ou de contrer les coups adverses. Un simili jeu de boxe en somme. Sympa, fun, beau, complet et à seulement 30 €, ESPN NHL 2005 est incontournable pour les nombreux fans de hockey, malgré l’absence de mode Xbox Live.