Test Eledees : The Adventures of Kai and Zero

Dans un certain sens, oui. Comme son prédécesseur en son temps, Eledees : The Adventures of Kai and Zero nous conte les aventures de Kai, un jeune garçon que l’on avait abandonné après sa rencontre avec Zero - l’Eledee responsable de la panne de courant généralisée du premier opus. Copains comme cochons, ils passent désormais le plus clair de leur temps ensemble, à s’aventurer dans des lieux toujours plus obscurs et reculés. C’est ainsi qu’ils découvrent un bus abandonné, semble-t-il hors d’état. Mais Zero n’en étant pas à sa première gaffe, il va vite redonner vie, au sens propre comme au figuré, à la vieille carcasse, cette dernière se chargeant ensuite de transporter tout ce beau monde dans un portail spatio-temporel.

Electric Feel

A l’instar de son aîné, Eledees : The Adventures of Kai and Zero ne renversera personne par la teneur de son propos. Ni infantilisante, mais pas d’une grande profondeur également, l’évocation de la trame sera l’occasion pour les jeunes joueurs de se sensibiliser à des problèmes très actuels, avec en fil rouge l’utilisation abusive des ressources naturelles, ici caractérisées par les Eledees. Les plus grands, eux, se contenteront d’admirer le soin apporté aux différents artworks drapant l’introduction ou la moindre fenêtre de dialogue, un vestige quasi-unique des origines de cette toute jeune série. En effet, dans les faits, cette suite directe n’a plus grand-chose à voir avec l’épisode fondateur. Konami a pris la décision d’opérer un virage à 180 degrés pour s’aventurer sur les terres de l’Action-RPG ; ou plutôt de l’Action/Aventure en vue aérienne, un genre dans lequel Zelda fait figure d’épouvantail. Sans surprise et avec un certain bon goût, le soft reprend dans ses grandes lignes l’architecture de la légendaire saga de Nintendo. Plutôt qu’une succession de donjons emboîtés un à un dans un monde plein et lié, Eledees : The Adventures of Kai and Zero tire parti des voyages inter-dimensionnels pour découper son déroulement en longs chapitres, assurant par la même occasion un dépaysement total à chaque voyage. Forêts, mines, île tropicale ou encore contrée enneigées nous oblige donc à composer avec des contraintes liées à la flore locale, ou aux conditions météorologiques.

...dans les faits, cette suite directe n’a plus grand-chose à voir avec l’épisode fondateur. Konami a pris la décision d’opérer à un virage à 180 degrés pour s’aventurer sur les terres de l’Action-RPG ; ou plutôt de l’Action/Aventure en vue aérienne, un genre dans lequel Zelda fait figure d’épouvantail."

Pour en venir à bout, le titre délivre à intervalle régulier de nouveaux pouvoirs au jeune Kai, sous la forme d’Eledees Omega, une variété inédite déclinée sous de multiples formes - une quarantaine au total. Véritables sidekicks que l’on change à loisir, ils se démarquent des Eledees les plus basiques, les réserves de watts sur pattes, par leur aptitudes qui permettent d’évoluer sans trop d’encombre dans les niveaux. Mettre le feu à une liane pour libérer un passage, faire fondre un bloc de glace, aimanter des sphères métalliques bouchant le passage, ou encore assécher un lac sont quelques-unes des nombreuses possibilités offertes par les Eledees Omega. Conjuguée à un level design astucieux et particulièrement travaillé, leur utilisation fait bénéficier au titre d’une non-linéarité plus qu’appréciable, que l’on prend plaisir à savourer un temps. Malheureusement, le titre sombre en effet très vite dans une sorte de monotonie en raison de la longueur de ses phases d’exploration. Dénué de toute forme d’affrontement la majeure partie du temps, Eledees : The Adventures of Kai and Zero est un modèle de monotonie que les rencontres avec les sacro-saints boss ne parviennent à éviter. Bien qu’exploitant intelligemment le double-écran et l’aspect tactile de la DS, il n’offre que trop peu de challenge pour épicer un plat certes appétissant, mais légèrement écœurant sur la longueur. Ce constat est d’autant plus regrettable que Eledees : The Adventures of Kai and Zero disposait d’une prise en main instinctive, d’une durée de vie assez confortable et d’une réalisation plutôt soignée, fine et colorée, augurant une expérience un peu plus sympathique. Pour rehausser le tout, les fans de la première heure pourront remarquer que le jeu ne renie pas totalement ses origines, le gameplay ayant gardé de fortes familiarités comme l’utilisation du Pistolet de Capture qui permet de déplacer ou de secouer certains objets, et évidemment de faire le plein de watts (ceux-ci servant à l’utilisation des pouvoirs des Omegas, ou pour libérer un passage en ouvrant une porte ou en alimentant un ascenseur, par exemple) en assimilant les petits Eledees planqués dans le décor. Les jusqu’au-boutistes ayant accroché à la structure anesthésiante du soft prendront également un malin plaisir à gaver chacun leurs Omegas de watts pour les élever au rang d’adulte, mais pas sûr que la rétribution soit à la hauteur de tous les efforts consentis.