Test EA Sports UFC 4 : l’épisode qui met les poings sur les i ? sur PC
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- Un gameplay toujours aussi complet
- Le combat au sol est allégé et plus intuitif
- Des effets visuels qui font mouches pour des sensations brutales
- Des modes arcades secondaires savoureux
- Un mode carrière immersif et plutôt soigné
- Toujours un aussi gros casting
- Le mode en ligne Combats Éclair, sacrément stimulant
- Certains coups relèvent d'un mapping vraiment peu intuitif
- Encore des petits problèmes d'animations et de collisions
- Un mode Carrière toujours un peu répétitif
- Une écriture abandonnée en cours de route dans le mode Carrière, dommage
- On n'aurait pas craché contre plus de modes et d'environnements
- Des temps de chargement nombreux en Carrière (assez rapides néanmoins)
- Une bande-son de qualité mais répétitive
- Des commentaires eux-aussi très répétitifs
Initiée il y a onze ans (déjà !) avec UFC 2009 Undisputed, la franchise officielle tirée de l’Ultimate Figthing Championship a largement eu le temps de se développer et de huiler ses mécanismes : résolument tournée vers la simulation, la saga atteignait son paroxysme en 2018 avec UFC 3, un opus au gameplay ultra-complet, fidèle et même déstabilisant pour les non-initiés ou les simples joueurs du dimanche. Si cela faisait aussi sa force - difficile de dire le contraire, surtout quand on maitrise tous les rouages de la jouabilité - son accessibilité n’en restait pas moins diminuée, au grand dam d’un éditeur voué aux très grosses audiences. Avec UFC 4, EA Vancouvert a donc revu pas mal de choses afin d’ouvrir l’expérience à davantage de personnes, à commencer à la façon de jouer elle-même. Rassurez-vous, les joueurs fidèles y retrouveront leur compte.
MMA (MOULT MOUVEMENTS À APPRENDRE)
Comme son nom l’indique, le MMA (Mixed Martial Arts) est un sport de combat sacrément complet. Pour ainsi dire, il s’agit là d’une discipline aux variétés extraordinaires et, assurément, en retranscrire toutes les subtilités dans un jeu vidéo et sur une manette est un challenge de premier ordre. Chaque touche - Cercle, Croix, Carré, Triangle ou X, Y, B, A selon la plateforme - correspond donc à un membre du corps, tandis que les gâchettes, une fois maintenues, activeront certains mouvements spécifiques comme les crochets, des coups au corps ou à la tête, des frappes plus puissantes, des gardes hautes et basses ainsi que toutes les techniques offensives en clinch (quand on saisit ou est saisi debout par un adversaire). Puis, en combinant un nombre incalculable de boutons, il est possible d’effectuer une très, très large panoplie de gestes représentatifs de multiples sports de combat. Autant vous le dire de suite : à ce niveau-là UFC 4 ne change pas vraiment la donne et il n’y a qu’en mettant les mains dans le cambouis que l’on n’en comprendra le fonctionnement. Il va falloir forcer, apprendre, jouer de longues heures et aussi faire fis de certaines associations de touches souvent peu instinctives qui, une fois cumulées, deviennent vite nébuleuses à retenir. Hard to play, hard to master.
Il y a toute cette authenticité qui caractérise tant les jeux de la série. Ici, cette nouvelle itération ne déroge pas à la règle et offre une expérience très immersive.
Néanmoins, comme nous vous le disions plus haut, UFC 4 a su s’alléger sur d’autres points qui le rendent plus ouvert et ça, c’est un fait intéressant. Tout d’abord, le système de grappling (au sol, donc) a été totalement revu pour laisser place à une série de choix simples à effectuer grâce au joystick gauche : en donnant une direction toute bête vers le haut, la gauche ou la droite, on peut ainsi opter entre l’évasion (pour quitter une situation fâcheuse, par exemple, et se remettre debout), le grabb & pound (qui permet de prendre le dessus et de frapper délibérément son adversaire) et la soumission. Il n’y a pas à dire, ce système fluide et plutôt naturel est le bienvenu : concernant la dernière option citée, notons également que les mini-jeux permettant d’effectuer ou d’échapper à une quelconque prise ont été revus pour laisser place à un système de chat et de la souris (on image un poil, bien sûr) aussi très efficace. La cerise sur le gâteau ? Il est possible d’opter, au sol, pour le système “avancé” directement issu d’UFC 3 afin de combler les joueurs méticuleux. De manière générale, UFC 4 met en avant un gameplay extrêmement complet, qui s’épaule de multiples possibilités et d’une profondeur extravagante pour les plus courageux, tout en invitant davantage les amateurs à prendre la manette.
Puis, il y a toute cette authenticité qui caractérise tant les jeux de la série. Ici, cette nouvelle itération ne déroge pas à la règle et offre une expérience très immersive : il faut constamment surveiller sa jauge d’endurance - qui s’épuisera différemment selon les coups donnés et ceux reçus, elle-même dépendant des caractéristiques des combattants - et notre personnage esquintera ses jambes, son corps ou sa tête à plusieurs degrés de gravité au fil du combat. De ce point de vue-là, la “santé” de chacune de ces parties est affichée par une petite jauge dédiée quand on reçoit des dégâts : c’est simple, clair, précis. En résulte souvent des combats endiablés, des coups bas sauvages et des knock outs tonitruants, le tout franchement bien retranscrits grâce à des ralentis retravaillés, des effets de sueur et de sang impeccables ou des effets visuels et de caméras pertinents. Après, si l’on veut aussi se montrer pointilleux, il persiste toujours pas mal de petits bugs de collision, des animations encore saccadées par moment et un manque de fluidité évident pour se rapprocher du réalisme parfait. Qu’à cela ne tienne, UFC 4 n’en demeure pas moins un très joli jeu, soigné et délibérément de haute qualité, tant dans son approche des combats purs que de leur plastique. Il y a encore un peu de progrès à faire - peut-être en offrant davantage de combos - mais c’est déjà franchement, franchement honorable.
ÇA C’EST MON CHAMPION !
S'ensuit le fameux mode Carrière qui permettra, comme à son habitude, de se prendre pour une star de l’UFC grâce à un personnage créé de toute pièce. Légèrement scénarisé, celui-ci nous placera sous l’aile du coach Davis, un mentor plutôt sympathique mais n’apparaissant finalement que très peu, uniquement lors du prologue et des remises de ceintures. C’est un poil dommage car pour une fois, on pensait que cette campagne serait plus scénarisée : notre combattant n’est par exemple plus muet et l’ambiance immersive aurait pu apporter un petit plus d’écriture bienvenu… qui n’aura malheureusement pas lieu. Qu’importe, le reste de la Carrière s’avère revu et bien fichu : après s’être fait démonter dans les règles lors de combats amateurs, on aura le choix d’intégrer la WFA, une première ligue de combats MMA histoire de continuer à se faire la main (et un nom) avant d’effectuer son entrée, plus tard, dans la très prisée UFC. Ici, tout un système complexe de contrats, de fame et d’entraînement est instauré : on peut accepter un combat ou non, un refus entraînant potentiellement une rivalité que l’on pourra entretenir grâce à des réseaux sociaux virtuels, et en fonction choisir le nombre de semaines d’entraînement nécessaires pour se préparer au mieux à la victoire.
UFC 4 va loin, très loin dans l’atmosphère pré-show des combats, que ce soit dans l’entraînement physique ou de la préparation du spectacle lui-même. Si l’on se prend véritablement au jeu, et c’est plutôt conseillé, on peut alors passer beaucoup de temps entre chaque échauffourée.
Lors de ces semaines, de nombreuses options sont mises à disposition, toutes ayant un coût de points hebdomadaires : on peut ainsi s’entraîner avec des partenaires spécialisés en boxe, kick boxing, lutte ou jujitsu (mais attention au risque de blessure accidentel) ou sur le sac de frappe, un défi nous étant alors octroyé à chaque séance qui, si réussi, nous rapportera des points d’évolution à dépenser pour augmenter nos compétences. De même, plus l’on pratiquera un mouvement en particulier (en entraînement ou en combat) et plus celui-ci montera en niveau et en efficacité : une manière particulièrement pertinente de faire évoluer notre bonhomme, se basant alors, comme dans la vraie vie, sur la répétition incessante d’un geste pour le maîtriser parfaitement. En dehors de ces entraînements sur le terrain, il est également possible d’inviter un combattant renommé pour apprendre l’une de ses techniques et ainsi l’ajouter à notre panoplie de coups (que l’on pourra éditer) : cet apprentissage coûtera des sous (gagnés après les combats), plus ou moins cher en fonction de votre relation avec le personnage en question. Il y aura aussi la possibilité de dépenser des points hebdomadaires dans de fausses vidéos à regarder sur votre prochain adversaire, afin d’en apprendre plus sur lui et de vous préparer en fonction de son style de combat et de sa dangerosité. Enfin, la dernière option réside en la possibilité de promouvoir votre combat grâce à de nombreuses manières : un post sur les réseaux sociaux, un contrat de sponsoring, une séance photo, une interview au journal en prime-time et l’on en passe. Le but ? Faire monter le “hype” autour du combat : plus une baston est attendue, plus il y aura de monde, plus il sera difficile et plus il y aura de fans à gagner à la clé. Une jauge de popularité est d’ailleurs mise en place de façon à vous façonner une image grandissante auprès du public.
Vous l’aurez compris : UFC 4 va loin, très loin dans l’atmosphère pré-show des combats, que ce soit dans l’entraînement physique ou de la préparation du spectacle lui-même. Si l’on se prend véritablement au jeu - et c’est plutôt conseillé pour faire progresser notre héros ou, simplement, arriver au rendez-vous au meilleur de sa forme sous peine de malus in-game - on peut alors passer beaucoup de temps entre chaque échauffourée. Cela renforce l’immersion, l’ébullition et rallonge évidemment une durée de vie qui frôle une bien bonne quinzaine d’heures de jeu pour devenir le meilleur Combattant de tous les Temps, et davantage pour défendre sa Ceinture jusqu’à la fin de la longévité (compatibilisée elle aussi, notre combattant vieillissant comme tous les êtres humains). Au final, ce mode Carrière est-il réussi ? Plutôt, oui, dire le contraire serait bouder son plaisir. Néanmoins, on insiste aussi sur certains manques à gagner comme une histoire absente (en termes de sport, FIFA ou NBA savent bien mieux y faire) et une répétitivité loin d’être disparue, tenez-le-vous pour dit.
CASSER L’ARCADE
En dehors de cette campagne, UFC 4 propose bien évidemment quelques modes immédiats qui méritent tout à fait le coup d’œil. Tout d’abord, dans la partie Hors-Ligne, il est possible de perfectionner son style avec le combattant de notre choix - vous vous en doutez, le casting est dense - grâce au mode Exercice, où l’on travaille ce que l’on veut tranquillement, aux didacticiels fournis ou au manuel d’entraînement. L’air de rien, avoir plusieurs choix dans cette catégorie est franchement appréciable pour mieux cerner tous les pans d’un gameplay ultra-dense. Puis, il est possible de créer son propre événement ou tournois UFC en choisissant le lieu, le nombre de combats, les paramètres précis de l’IA et tout un tas de paramètres pour un défi sur mesure. C’est classique mais plutôt obligatoire dans un jeu du genre.
Surtout, il y a la section “Combat immédiat” qui, forcément, a retenu notre attention. Hormis le traditionnel fight basique qu’il est possible d’effectuer contre l’intelligence artificielle ou son propre pote en local, deux autres modes beaucoup plus distincts ont fait leur apparition. Le premier se nomme “Debout pour frapper” et prend place dans un octogone illégal, en plein jardin, façon “combat clandestin”. Ici, il n’y a pas de grappling, pas de lutte, pas de sol : que de la bonne grosse baston debout, sèche et grasse, entourée d’une meute de spectateurs avides de sang. Une approche plus percutante de la baston et, surtout, beaucoup plus accessible… et encore, c’était sans compter sur le “Mode KO” qui, lui, aborde directement le genre arcade ! Dans un cadre faisant hommage aux grands films d’arts-martiaux des années 80/90 (coucou Jean-Claude Van-Damne) et une ambiance délicieusement kitch, le jeu s’épaule alors de véritables barres de vie qui s’épuiseront au fil des coups, comme n’importe quel jeu de combat traditionnel. Pour le coup, UFC 4 rentre dans le vif du sujet, soit un mode extrêmement simple d’accès, diablement efficace et ravira les premiers venus : assurément un point qui allège l’esprit du titre et qui, possiblement, fera grincer des dents les puristes. Surtout qu’il est désormais possible de personnaliser nos propres personnages avec des tenues farfelues… Que ceux-ci ne se rassurent : ces modes restent mineurs (d’ailleurs, nous aurions bien aimé encore d’autres environnements) par rapport au reste du contenu, résolument tournés vers la simulation, comme prévu.
LA LOI DU PLUS FORT
Enfin, impossible de ne pas mentionner le mode En Ligne qui représente, à lui tout seul, une part importante d’UFC 4. Hormis le Combat Rapide que l’on ne détaille plus, il existe les Championnats du Monde en ligne, des parties classées selon les règles traditionnelles de l’Ultimate Fighting Championship dans lesquelles, au fil de nos victoires et grâce à un système de grade bien fichu, il sera possible de décrocher la ceinture et de la défendre pour les matchs suivants. Une partie assez classique mais bien structurée et ébouriffante, comme on le souhaitait.
Pour terminer, le jeu d’Electronic Arts intègre un tout nouveau mode de jeu, les Combats Éclair. Et ici, pas le temps de niaiser : il s’agit de six rounds en ligne, chacun d’une minute, dans un tournoi à 64 joueurs À chaque victoire, vous montez au palier supérieur ; à la moindre défaite, vous sortez de la compétition et repartez de zéro. Et nous le répétons : il s’agit de combat de seulement soixante secondes maximum, ne laissant place qu’à l’efficacité pure et dure. Autant préciser qu’il s’agit là de règles réservées aux têtes brûlées et aux plus aguerris mais qui demeurent, malgré tout, terriblement stimulantes. Cerise sur le gâteau : la catégorie et le sexe des combattants sont imposés et changent chaque jour ! De plus, notons que l’enchaînement des rounds online se fait relativement vite, le matchmaking ayant été franchement bien optimisé. Même si l’on aurait pas refusé encore quelques modes supplémentaires, il faut bien avouer que les bases d’UFC 4 sont solides et son contenu, plus aéré, témoigne d’une très bonne expérience en matière de sport de combat. Tout simplement.