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Après des dizaines de Dynasty Warriors, de Samurai Warriors et deux Dynasty Warriors Gundam, Koei a essayé de varier sa recette avec un troisième épisode au fonctionnement stratégique assez bien vu. Une approche qui ouvre une voie intéressante à un jeu qui peine à l'utiliser à bon escient, ayant encore un peu de mal à tourner la page beat'em all pur et dur. C'est néanmoins l'une des raisons qui le rend agréable à jouer avec un feeling toujours agréable qui conduit à un défoulement quasi immédiat. Pourtant, les lacunes reviennent vite à la charge avec un level-design une nouvelle fois très plat et une multiplication de petites zones de combat qui agit comme une répétition lancinante. Efficace sur le très court terme, le jeu fait partie de ces titres que l'on ressort de temps en temps pour se faire une petite séance décompression. Les racines ne sont jamais bien loin de la nouvelle pousse.
- Graphiquement propre
- Un casting très complet
- Un grand nombre de méchas
- Un système de customisation riche
- Un soupçon de tactique
- Toujours aussi défoulant
- Grande durée de vie
- Un level-design atroce
- Une caméra qui a du mal à suivre
- Très peu de variété dans les missions
- Des zones trop réduites
- Des menus peu ergonomiques
- 4 ou 5 types de maps
Suite à l'épuisement avancé des histoires médiévales chinoises et japonaises, Tecmo a choisi un beau matin de se tourner vers une autre source quasi inépuisable de conflits : la série Gundam. Reprenant la majorité des intervenants importants des dizaines de séries et films tirés de cette licence, Dynasty Warriors : Gundam est en à son troisième opus et semble suivre tranquillement les pas maculés de hits combo de ses prédécesseurs. Le risque de la pente descendante pointe-t-il de l'autre côté de la galaxie ? Réponse dans notre test.
Gundamned
Posant leurs tonnes d'acier sur des bases déjà bien établies, les mechas de Dynasty Warriors : Gundam 3 s'affrontent au centre d'un contenu par défaut particulièrement riche. A côté du mode Histoire basé sur ce fameux scénario improbable dans lequel chaque pilote dispose d'une trame dédiée, et les missions amitié qui vous donnent la possibilité d'augmenter votre niveau de complicité avec vos compagnons, il est possible de simplement se concentrer sur l'aspect customisation. Très développé dans le titre d'Omega Force, ce dernier repose sur une série de plans qui permettent de construire tout ou partie des robots rencontrés sur le champ de bataille. Une sélection très vaste qui s'accompagne d'un système de compétences à affilier à chaque unité, augmentant par exemple la durée d'utilisation des réacteurs ou la puissance de certaines actions. Si les modèles de mechs se récupèrent sur certains engins spécifiques lors des très nombreuses missions, les compétences s'ajoutent elles au fur et à mesure de l'évolution du Labo Mobile Suits. Un fonctionnement très typé RPG qui offre un grand nombre de variantes dans la modification, sachant qu'il est également possible de booster les stats de base monnayant quelques pièces et d'avoir plusieurs slots pour un même modèle. Un bon moyen de créer des simili spécialités en fonction de ses besoins. Un schéma qui se répète pour la petite centaine de robots géants présents dont une quinzaine faisant leur apparition. Les menus seront donc paradoxalement l'un des endroits où vous passerez le plus de temps. D'autant plus que les nouvelles missions à venir ne s'affichent parfois qu'après être passé par le Terminal et avoir lu du coin de l'oeil les messages postés par les personnages principaux. Un véritable centre névralgique qui manquent pourtant de connexions avec une interface à l'ergonomie mal pensée, qui oublie l'accessibilité au profit de la densité. Un programme d'une générosité galactique qui abrite une avarice surprenante à peine une mission lancée.
Ceux qui doutent
Plus utiles que des fantassins chinois pour démanteler de la machine de guerre bipède, les mechas de Dynasty Warriors : Gundam 3 sont aussi bien plus agiles. Disposant tous d'un boost, dont il faut surveiller constamment la jauge tant l'énergie semble s'évaporer, les divers modèles de Gundam survolent littéralement la zone de combat. Une approche très agréable qui change de la lourde démarche des guerriers des Dynasty Warriors classiques et donne parfois l'impression de taillader de la tôle ennemie dans une sorte de Zone of The Ender light. A la différence près que le jeu de Kojima disposait lui d'une caméra en état de marche. Le fait de donner un coup de fouet à l'action rend la gestion de cette dernière très problématique, aucun lock ne venant soutenir les accélérations subites. Seul un recadrage manuel viendra mettre fin à des dizaines de coups dans le vides et des attaques dans le dos rapidement pénibles. Surtout qu'il est désormais très facile d'être encerclés suite à la réduction drastique de la superficie des zones de combats. Le nombre de de robots adverses au mètre-carré n'en est que plus important et il est facile de toucher les deux bords opposés d'une même salle en quelques secondes. Un découpage qui restreint réellement les mouvements et donne le sentiment de contempler une sorte d'Ultimate Fighting mécanique où les manchettes sont des missiles et les coups de pieds retournés des épées laser. En revanche l'action gagne en intensité, notamment grâce à un système d'explosions en chaîne qui permet parfois d'éliminer un groupe entier d'adversaires et le défoulement reprend ses droits pendant la trentaine de secondes de résistance de vos pauvres opposants. Soumis à la nouvelle possibilité de vous faire aider par un partenaire une fois la jauge correspondante remplie, ces derniers ne sont évidemment que de la chair à canon destinée à combler les envies de destruction du joueur avant la venue des nombreux boss. Souvent accompagnés d'un ou deux sbires, ils nécessitent de mettre en place une stratégie, autre nouveauté de ce troisième épisode.
Démembrer du robot à la chaîne n'est pas forcément synonyme d'exploration, mais cette carence en imagination dans la création de niveau fait passer l'expérience de franchement amusante à barbante en moins d'une heure."
Le découpage des aires de combat en petites zones est une conséquence de ce choix "tactique" qui repose sur la possibilité d'influer sur certaines composantes de la mission en capturant des points stratégiques. Bouter l'adversaire hors d'une base abritant une catapulte donne par exemple l'accès à n'importe quelle partie de la map accessible dans le champ de cette dernière, tandis qu'une usine de robots remplira petit à petit la jauge de résistance de votre camp. Donnant soi-disant un avantage dans la bataille, ces zones spéciales n'influent finalement qu'assez peu, mis à part dans les missions avancées ou dans le but de couper les protections très pénalisantes du camp ennemi. Dynasty Warriors : Gundam 3 est avant-tout un beat'em all efficace qui peut se targuer d'avoir mis en place des bonnes idées de base, mais qui revendique presque malgré lui le fait d'être joué en laissant sa réflexion dans le hall. Fun sur de courtes sessions, le titre de Koei souffre plus que tout de son level-design indigent qui recycle sans relief les 4-5 modèles d'environnements sans jamais afficher la moindre volonté ludique. Tout est plat, désespérément plat, et l'interaction se résume à casser des coffres. Démembrer du robot à la chaîne n'est pas forcément synonyme d'exploration, mais cette carence en imagination dans la création de niveau fait passer l'expérience de franchement amusante à barbante en moins d'une heure. Plutôt joli avec son cel-shading relativement fin et respectueux des émotions du fan avec ses courtes scènes cinématiques bien mises en scène, Dynasty Warriors : Gundam 3 est un peu le prototype d'une sorte de jeu poisson-rouge : il oublie toutes les demi-heures en quoi il est intéressant.