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A moins d’être un fan invétéré des travaux d’Omega Force, ou de vivre uniquement par et pour Gundam, il est difficile de trouver un réel intérêt à Dynasty Warriors : Gundam 2. Sans être réellement honteux, le soft pêche en fait par un excès de paresse évident qui ne lui permet jamais de s’adresser à une autre audience que celle qui est d’ores et déjà acquise à sa cause. Toujours aussi soporifique, il est l’exemple même des jeux susceptibles de faire plonger les joueurs dans une profonde léthargie, ce qui est franchement dommage compte-tenu de la foultitude de mecha, de missions et de contenu qui sont présents sur le disque.
- Très grosse durée du vie
- Particulièrement riche et fourni pour les amateurs de Gundam
- Répétitif et lassant
- Gameplay soporifique
- Aucune véritable nouveauté
- Bourrin et parfois brouillon
- Environnements bien vides
Si vous êtes du genre à laisser traîner un œil sur l’actualité japonaise, vous n’êtes pas sans savoir que nos amis friands de sumo sont particulièrement sensibles aux “phénomènes” en tout genre. Parmi ceux-là, on peut, entre autres, relever les cas Dynasty Warriors, et tout ce qui a attrait à la tentaculaire licence Gundam. Alors, quand les deux univers se voient réunis en un seul et même projet, vous vous doutez bien que les têtes pensantes qui se cachent derrière une telle entreprise sont assurées de rentrer dans leurs frais. Est-ce pour autant que rentrée massive de deniers est synonyme de réussite ludique ? C’est ce que nous allons voir.
Rien qu’à l’évocation du nom Dynasty Warriors, nombreux sont ceux qui seront sceptiques quant à l’intérêt d’un tel cross-over. Totalement impensable, insensée et improbable il y a encore quelques années, la franchise Dynasty Warriors : Gundam est pourtant bien présente, et en est donc à son second opus. Fidèle aux préceptes dictés depuis de longues années par Koei et Omega Force, Dynasty Warriors : Gundam 2 fait à nouveau dans le matraquage intempestif de la manette, afin d’occire des colonies d’ennemis. Nettoyer des décors désespérément vides mais peuplées d’ennemis artificiels qui n’ont pas une once d’intelligence, puis exploser les boss qui dirigent chaque parcelle de terrain pour accéder à la mission qui suit, tel est l’unique programme qui nous est proposé ici. Mais le gros problème n’est pas tant le caractère redondant des débats qui nous glisse peu à peu dans une monotonie et un ennui dont il est difficile de sortir, mais plutôt la mollesse patente qui en découle. C’est simple, même les amateurs d’action décérébrée auront du mal à trouver leur compte ici. Comme son prédécesseur en son temps, Dynasty Warriors : Gundam 2 manque en effet singulièrement de punch, d’impact, de rythme et de challenge. A aucun moment il n’est en mesure de nous offrir les poussées d’adrénaline, de stress, que tout jeu d’action qui se respecte se doit de nous administrer. Les débats ont un mal fou à s’enflammer, à passionner, si bien que l’on se contentera une grande partie du temps à tapoter mécaniquement les touches de la manette, sans jamais faire appel à notre cerveau. C’est certes défoulant, mais en rien gratifiant. Heureusement que les boss se montrent une nouvelle fois à la hauteur (demandant un minimum d’observation et de stratégie) et que les séquences de QTE nous permettent de sortir de la torpeur ambiante.
Comme son prédécesseur en son temps, Dynasty Warriors : Gundam 2 manque en effet singulièrement de punch, d’impact, de rythme et de challenge."
A l’image des Warriors Orochi qui témoignent d’une volonté manifeste de faire évoluer le gameplay des traditionnels Dynasty / Samurai Warriors en permettant de prendre en main un trio de héros, Dynasty Warriors : Gundam 2 apporte à sa manière son caillou à l’édifice. En effet, la conséquence du remplacement des généraux chinois et japonais par d’immenses mecha donne une nouvelle dimension aux beat’em all de masse que nous pondent à rythme industriel Koei et Omega Force, en transportant une bonne partie des génocides dans l’espace. Un changement naturellement formel, mais qui, d’un point de vue ludique, tient plus de la fausse bonne idée que de la trouvaille de génie. N’apportant rien de plus que les séquences terrestres, si ce n’est une super-attaque différente, ces phases spatiales s’avèrent être particulièrement brouillonnes, voire frustrantes. Un défaut forcément regrettable, d’autant que les développeurs ont tenu à caresser les aficionados de la série dans le sens du poil, avec un casting remarquable de richesse, des missions en veux-tu en voilà et une tonne d’informations pour enrichir ses connaissances sur les nombreuses ramifications que comporte Gundam. Sans compter qu’en marge du mode Officiel qui revient sur une partie du scénario de la saga, un second mode Mission, particulièrement riche, permet de prolonger durablement l’expérience. Mais à quoi bon, sommes-nous tentés de dire.