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Notre preview nous avait mis la puce à l'oreille il y a quelques mois et le test de Driver : San Francisco nous le confirme aujourd'hui : cet épisode est bel et bien le retour aux sources tant espéré. En oubliant les phases pédestres au profit du système de Shift qui se révèle tout simplement jouissif à utiliser, le jeu de Ubisoft Reflections se concentre sur ce qui a toujours fait l'identité de la saga, à savoir la conduite de véhicules bien musclée et des courses-poursuites haletantes dans la ville de San Francisco. En ajoutant à cela un scénario non dénué d'humour et un mode multijoueur novateur, Driver : San Francisco est finalement bien parti pour relancer la franchise sur les chapeaux de roues. Après Deus Ex : Human Revolution, on peut dire qu'on tient là notre deuxième grand titre de la rentrée.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Driver : San Francisco
- Un retour aux fondamentaux réussi
- Conduite toujours plaisante
- La ville de San Francisco : idéale pour les courses-poursuites
- Le Shift jubilatoire à utiliser
- Le scénario et les répliques de Tanner
- Un multijoueur innovant
- La Dodge Challenger jaune de Tanner a trop la classe !
- Ville moyennement modélisée
- Petit manque de liberté et d'exploration
- Le côté délirant de la situation peut déplaire
- Scénario bouclé en cinq heures
Nous sommes en 1998 sur PlayStation et Refections sort Driver. Véritable hommage aux plus grandes courses poursuites du septième art, le jeu dispose d'une liberté jamais vue jusque là, le tout enrobée dans une ambiance seventies des plus accrocheuses. Hélas, les épisodes suivants n'ont jamais su réitérer cet exploit et la comparaison avec l'illustre série GTA n'a pas arrangé les choses. A partir de là, la méfiance était donc de rigueur suite à l'annonce de Driver : San Francisco... Pourtant, vous allez voir que Tanner n'avait pas dit son dernier mot et que cette fois-ci, il en a franchement sous le capot !
Le premier élément qui plaira aux fans est le lieu de l'action qui est, comme on peut s'en douter, la ville de San Francisco qui était déjà présente en 1999 dans Driver premier du nom. Avec ses rues à fort dénivelé, ses ruelles jonchées d'éléments en tous genre et son trafic à forte densité, le terrain est parfaitement trouvé pour les courses poursuites les plus infernales. L'autre aspect qui marque un retour aux origines concerne la présence de John Tanner qui devra cette fois faire face à une situation qui empreinte autant à Inception qu'à la série Code Quantum. Rien que ça ! En effet, l'ex flic infiltré se retrouve malencontreusement dans le coma suite à une rencontre un peu trop musclée avec son ennemi juré depuis Driver 2 : le criminel Charles Jericho. Une grande partie du soft se déroulera donc dans l'esprit de Tanner, et comme on est dans un rêve, quelques éléments inhabituelles feront leurs apparitions, à commencer par le pouvoir Shift autour duquel le titre est entièrement articulé. Concrètement, au lieu de miser sur des phases à pied avec gunfights et de se casser une nouvelles fois les dents face au titre de Rockstar, Tanner peut s'extirper d'une voiture et, tel un spectre voyageur, admirer la ville en hauteur façon Google Earth avant de pénétrer au volant du bolide de son choix. Vraiment bien intégrée et offrant de nombreuses possibilités tactiques, cette capacité farfelue a tout pour séduire, et il devient vite difficile de s'en passer. Le sentiment de pouvoir est tellement grisant et amusant qu'on retrouvait presque le plaisir qu'on avait à jouer avec de petites voitures Majorette durant notre enfance. Les missions mettent bien sûr cette capacité à profit, même si on sent une petite répétitivité pointer le bout de son nez par moments. Avec le Shift donc, Reflections frappe très fort en se montrant définitivement créatif au lieu de repiquer le concept déjà éculé du GTA Like de base. Mais que ceux qui ont peur de perdre la crédibilité de l'histoire qui régnait dans la série jusque-là se rassurent, le tout est bien amené avec des dialogues souvent cocasses, quelques pétages de plomb (normal, vu l'univers) et une explication finale qui mettra tout le monde d'accord.
Ce rêve bleu...
Au niveau des sensations de jeu, là encore, le contrat est très bien rempli. On retrouve avec plaisir ce gameplay qui caractérise si bien la série à base de longs drift stylés « comme dans les films ». Pourtant, Driver : San Francisco ne sacrifie pas pourtant la finesse au profit d'une conduite trop permissive. C'est donc en dosant efficacement les coups de frein à main, de volant et d'accélération qu'on arrivera à se faufiler au sein du trafic mais aussi, encore une fois, à ce grand plaisir de la glissade parfaite. Évidemment, étant donné qu'on est dans un monde imaginaire, les voitures, qui possèdent d'ailleurs une conduite différente de l'une à l'autre, disposent aussi de super pouvoirs qui facilitent grandement la progression. Ainsi, si on se retrouve avec trop de flics aux fesses, il est possible de donner un petit coup de nitro ou encore de d'effectuer une attaque chargée pour enfoncer avec plus d'efficacité les barrages des forces de l'ordre. Dompter ces aptitudes sera également indispensable pour venir à bout des centaines de missions disponibles. Et oui, en plus des missions scénario avec Tanner, des sous-missions permettent de vivre des situations aussi variées que des courses-poursuites pleines de cascades, des points à défendre en shiftant d'un bout à l'autre de la carte ou encore des courses urbaines endiablées. En plus de varier les situations, ces moments se révèlent souvent drôles puisque Tanner entre littéralement dans le corps d'autres personnes et s'immisce avec beaucoup d'humour dans des discutions souvent inattendues (dispute conjugale, rapport père/fille houleux, cours de conduite qui tourne vite au désastre pour le moniteur...). Bref, un régal.
Pourtant, Driver : San Francisco ne sacrifie pas pourtant la finesse au profit d'une conduite trop permissive. C'est donc en dosant efficacement les coups de frein à main, de volant et d'accélération qu'on arrivera à se faufiler au sein du trafic mais aussi, encore une fois, à ce grand plaisir de la glissade parfaite."
Enfin, les derniers objectifs concernent de très nombreuses challenges comme rouler à contre-sens pendant une certaine durée, rallier différents checkpoints et, notre catégorie préférée, revivre des courses-poursuites mythiques des classiques du cinéma (Bullitt, French Connection, The Blues Brothers, Starsky et Hutch...). En plus de se montrer sympathiques, bien qu'un brin répétitives, ces actions permettent d'engranger des points pour acheter des garages, des voitures et encore plus de défis. En résumé, il y a clairement de quoi faire et il faudra vraiment du temps pour arriver à tout boucler, surtout que le multi se montre aussi à la hauteur. Jouable à deux sur le même écran ou jusqu'à huit en ligne avec une progression du profil à la Call of Duty, les parties se montrent novatrices et terriblement addictives. On retiendra particulièrement le mode "Trophée" où il faut garder un objet le plus longtemps possible sans possibilité de shifter alors que les autres joueurs le peuvent, le mode "Pistage" où il faut rester dans le sillage d'une DeLorean pour marquer le plus de points et, notre préféré, le mode Takedown où le fugitif doit passer plusieurs points de passage avec une nuée de joueurs flics à ses trousses. Le tout se termine souvent avec beaucoup de tôle froissée, de franches rigolades et des situations souvent inattendues. Encore une fois, merci le Shift ! Le constat est donc très bon, mais on peut quand même se plaindre de quelques problème au contrôle technique. Ainsi, visuellement, si les véhicules s'en sortent bien, la ville paraît trop artificielle avec des textures des façades sommaires, un manque de vie (piétons qui ne font que marcher, il ne fait jamais nuit...) et une impossibilité de sortir des grands axes pour pousser à l'exploration. Ok, ce n'est pas grand chose en définitive, mais on imagine que c'était le prix à payer pour garder une fluidité parfaite pour cette expérience définitivement singulière.
DRIVER SAN FRANCISO - LE TEST VIDEO