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Inutile de se mentir, Dragon Ball : Origins est une déception. Et même les fanboys auront du mal à être comblés. Game Republic a beau avoir affiché une excellente connaissance de l’univers créé par Toriyama, notamment par le biais de nombreuses et très réussies cinématiques, il n’empêche que leur titre pâtit d’une terrible répétitivité et d’un manque criant d’inventivité. Mal fagoté, Dragon Ball : Origins l’est également au niveau de sa prise en main, imprécise et brouillonne, ce qui contraste étrangement avec la très belle réalisation dont il jouit. Dommage, car la durée de vie était à la hauteur.
- Réalisation de très bonne facture
- Cut-scenes extrêmement fidèles à la série
- Bonne durée de vie
- Des boss excentriques mais amusants
- Le générique japonais
- Du donjon en veux-tu, en voilà
- Prise en main brouillonne et imprécise
- Rouages simplistes et recyclés à l'envie
- Visibilité pas optimale
- Ambiance sonore ratée
Alors que 2008 est synonyme de déperdition vidéoludique pour Dragon Ball Z avec des Burst Limit et autres Infinite World qui sentent bien la resucée, il est de bon sens d’affirmer que les millions de fans de l’œuvre d’Akira Toriyama attendent de Dragon Ball : Origins qu’il leur fournisse leur dose annuelle de Kamahameha virtuel. Retour aux sources, appel à l’aventure, charme originel intact, dès son annonce, le jeu a su emmagasiner un capital sympathie conséquent. Malheureusement, ce dernier s'avère insuffisant pour le rendre incontournable.
Détenteur de pouvoirs cosmiques phénoménaux, Son Goku s’est toujours montré plus communicatif sur les rings qu’en dehors de ces derniers. Dans Dragon Ball : Origins, le petit bonhomme à la queue de singe va pourtant nous démontrer le contraire, Game Republic et Bandai Namco Games ayant décidé de retracer son fabuleux destin dans un jeu d’action/aventure à la fidélité sans pareille ; du moins dans les cut-scenes. Réalisés à partir du très bon moteur du jeu, ils témoignent d’un souci du détail franchement bluffant, qui ne ferait pas tiquer même les plus incrédules. Que ce soit la mise en scène, les mimiques ou bien encore les tenues vestimentaires, tout a été soigneusement reproduits, et c’est tout juste si l’on pointera les rares manifestations du doublage américain, ou les maladresses d’une traduction édulcorée dans les moments les plus hots de l’histoire. De toutes manières, les vrais fans referont les dialogues originaux dans leur tête. Allant de la rencontre avec Bulma au premier tournoi d’arts martiaux perdu sur le fil face à Jacky Choun, le titre se permet de faire quelques petits détours dans son scénario afin de donner un soupçon de consistance et de cohérence ludique supplémentaire à la cartouche. Un effort dont auraient pu se passer les développeurs s’ils ne s’étaient pas mis en tête l’idée de nous conter la jeunesse de Goku dans un Zelda-like pas franchement raccord avec l’univers Dragon Ball. Que l’on ait à traverser en long, en large et en travers la forteresse de Pilaf est une chose, que les concepteurs enferment le soft dans ce schéma dupliqué à l’infini en est une autre. Des ruines du château de Gyûmaô, en passant par la planque du gang des lapins et le repère de Oolon, chaque passage revient à la traversée d’un labyrinthe, dont les rouages font franchement hors-sujet dans l’univers Dragon Ball. Pousser un bloc de pierre ou presser un interrupteur passe encore, mais se servir des forces élémentaires pour activer toutes sortes de mécanismes mène vite à la lassitude. D’autant qu’à l’accession d’un nouveau type de mouvement, il faut se préparer à le réutiliser à une cadence outrancière dans le niveau qui suit. Comprenez par-là que le level design n’est pas des plus inspirés et qu’il manque clairement de variété. Aussi bien en plein air que dans les intérieurs les plus confinés, la production de Game Republic donne le sentiment de nous faire tourner en rond en balisant sans cesse notre route avec divers subterfuges qui tronçonnent les chapitres en de longs couloirs entrecoupés de salles d’affrontement. Malgré une I.A. loin d’être lumineuse, Bulma, qui endosse le rôle de sidekick, ne souffre heureusement pas trop du syndrome boulet, et sait rester en dehors de ces salles de torture.
Venu des étoiles ?
Bien que la croix directionnelle soit utilisée pour déplacer le jeune Goku, Dragon Ball : Origins est la preuve que le tout-stylet n’est pas nécessairement de bon aloi sur DS. Fortement inspirée de The Legend of Zelda : Phantom Hourglass, la prise en main de base se révèle ici imprécise. Combiné à l’importante panoplie de mouvements dont a droit notre héros, ce constat n’en est que plus renforcé. Entre l’impossibilité de switcher du mode mains nues au mode bâton magique lorsqu’on est en mouvement, et la très grande variété de tracés nécessaires à l’exécution des différentes attaques, il n’est pas rare que le personnage ne réagisse pas comme on le voudrait. Des petits tracas qui peuvent se révéler bien plus problématiques face aux boss. Principale source de challenge, ils requiert comme souvent d’un minimum de jugeote et de sens de l’observation afin d’être mis à mal, ce qui est plutôt une bonne chose. Ce qui l’est moins en revanche, c’est leur exotisme parfois prononcé qui tranche radicalement avec l’attention qui découle de toutes les cinématiques liant deux chapitres. Sans compter que la visibilité n’est pas un point fort du titre (la liaison entre les deux écrans n’étant pas assurée, on évolue en permanence avec une sorte “d’angle mort”) et vous comprendrez que les nombreuses libertés et erreurs de conception que se sont octroyées les développeurs nuisent à l’immersion, ainsi qu’à l’intérêt du titre. La partie baston n’améliore en rien le bilan de ce Dragon Ball : Origins puisqu’elle souffre des mêmes tares. Dommage, car hormis l’ambiance sonore, Game Republic avait plutôt bien fait les choses en offrant un système de jeu classique mais efficace, où la progression passe par la redistribution de points de talent et l’acquisition de bonus de santé et de Ki à dénicher dans les nombreux coffres qui se cachent dans les niveaux. La jauge de Ki est d’ailleurs assez importante puisqu’elle couve en fait l’endurance de Goku. La durée de vie y avait également mis du sien (notre compteur affiche un peu moins de neuf heures de jeu en ligne droite, sans compter les quelques game over) avec une bonne dizaine d’épisodes bonus ou la possibilité de collectionner et d’échanger des statuettes. Mais naturellement, cela n’empêche pas Dragon Ball : Origins d’être une petite déception.