Test Dissidia Final Fantasy NT : le jeu de baston qui était un peu trop brouillon
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Si vous êtes un fan de la saga Final Fantasy et que vous appréciez les jeux de combat qui demandent une certaine rigueur, Dissidia Final Fantasy NT est fait pour vous. En revanche, si les combats en 3vs3 et l’absence d’une partie solo digne de ce nom vous pose problème, vous passerez sans doute votre chemin. Malgré ses nombreux atouts, à l’image de son gameplay qui s’avère plus riche et profond qu’il n’y paraît, le jeu souffre de plusieurs maux : sa caméra calamiteuse pour commencer, mais aussi sa débauche d’effets visuels qui rendent l’action très confuse. Qui plus est, la progression du jeu est entachée par un grinding intensif qui finira d’en lasser plus d’un. Le mode "Histoire" profite d’un scénario à la hauteur d’un cross-over de ce genre, mais le fait de devoir enchaîner des combats inutiles pour débloquer des morceaux du récit rend le tout indigeste. Néanmoins, Dissidia Final Fantasy NT se rattrape grâce un contenu généreux (28 personnages, 14 stages, des musiques en pagaille…) et une réelle envie de faire plaisir aux passionnés de la licence. Si l’on passe outre les défauts du jeu, ce dernier offre de bons moments et demandera une sacrée implication de la part des joueurs. Le framerate constant à 60fps permet de profiter pleinement du système de combat, basé principalement sur l’esquive et le timing, et la modélisation quasi parfaite des personnages de la saga fait plaisir à voir. Toutefois, les menus rachitiques et le manque de diversité au niveau des modes multijoueur et solo contribuent à cantonner Dissidia Final Fantasy NT au rôle de jeu niche. Les bases sont là, maintenant, il reste encore beaucoup de chemin avant d’atteindre la perfection.
- Un réalisation solide
- 60fps constant
- Un roster déjà bien fourni
- Des attaques différentes pour chaque perso
- Une pléthore de musiques tirées des jeux Final Fantasy
- Du contenu à gogo pour les amateurs de fan-service
- Un système de combat bien rodé...
- ...mais qui souffre d'une caméra capricieuse
- Changement de cible peu ergonomique
- Un vrai bazar à l'écran
- Un mode Histoire contraignant
- Trop de grinding
- Des menus rachitiques
- Pas assez de modes de jeu en ligne et hors ligne
- Un matchmaking à la ramasse
- Une IA aux fraises
Deux ans après sa sortie dans les salles d’arcade japonaises, Dissidia Final Fantasy NT débarque enfin sur PS4 pour le plus grand bonheur des fans de la licence et des amateurs de jeux de combat. Si le titre développé par la Team Ninja réunit à nouveaux les personnages cultes de la saga Final Fantasy, ce nouvel opus arrive avec son lot de nouveautés. Orienté multijoueur, le titre troque les combats en 1vs1 pour des affrontements à trois contre trois. Néanmoins, si les sensations de jeu restent assez proches du premier épisode, Dissidia Final Fantasy NT doit faire face à de nombreux petits défauts qui entachent quelque peu le plaisir du jeu. Alors, faut-il craquer ? Voici notre verdict.
Avec Dissidia Final Fantasy NT, la Team Ninja a complètement bouleversé les codes de la série en introduisant les combats en 3vs3. Si dans les faits, ces affrontements offrent plus de panache que ceux de l’opus sorti sur PSP, ils requièrent également une approche différente et qui se veut autrement plus tactique. D’ailleurs, avant même de commencer le moindre combat, le jeu vous propose de passer par un long tutoriel qui passera en revue les différentes spécificités du système de combat de Dissidia Final Fantasy NT. Si vous n’avez pas joué au précédent épisode, sachez que les combats de Dissidia diffèrent des autres jeux de baston en 3D, comme les Naruto Ultimate Ninja Storm, et mise sur un approche plus tactique.
L’ART DE LA GUERRE
Ici, vous devrez au préalable augmenter votre jauge de Bravoure (via des attaques à déclencher avec la touche Rond) avant de pouvoir utiliser votre attaque HP. Plus votre jauge de Bravoure est élevée, plus les dégâts infligés par une attaque HP seront importants, ces derniers pouvant être plus encore plus élevés si l’adversaire est en état de “Faille” (atteint après plusieurs attaques Bravoure de suite). Si l’attaque HP est assez puissante, vous pourrez rendre inconscient votre adversaire, le but étant de placer trois K.O avant la fin du temps imparti. Néanmoins, lorsque vous subissez des attaques Bravoure, votre jauge diminue, tout comme vos dégâts. Vous devrez alors analyser minutieusement les déplacements de l’adversaire afin de le prendre à revers. Vous pourrez également compter sur des attaques EX qui permettent d’infliger des malus à l’adversaire ou des bonus à vos alliés.
À l’inverse de nombreux jeux de baston qui misent sur une liste de combo à rallonge, Dissidia Final Fantasy NT reste assez simple sur ce point. S‘il est possible de déclencher différentes attaques Bravoure en inclinant le stick ou en étant dans les airs, vous n’aurez à votre disposition qu’une seule attaque HP.
À l’inverse de nombreux jeux de baston qui misent sur une liste de combo à rallonge, Dissidia Final Fantasy NT reste assez simple sur ce point. S‘il est possible de déclencher différentes attaques Bravoure en inclinant le stick ou en étant dans les airs, vous n’aurez à votre disposition qu’une seule attaque HP (qui peut être modifiée avant le début du combat). En revanche, et c’est là toute la subtilité de ce Dissidia Final Fantasy NT, le joueur devra impérativement maîtriser les Annulations, des phases de jeu qui permettent de mettre fin à une action afin de ne pas se faire éclater par l’ennemi. Pour les plus confiants, il est même possible de contrer une attaque adverse en utilisant un coup plus puissant, mais pour y parvenir il faut un sens du timing impeccable. Ajoutez à cela la possibilité de se protéger partiellement avec un bouclier, sans oublier les esquives, et vous obtenez des combats diablement tactiques où chaque faux pas peut être sévèrement puni.
UN CONCEPT LOIN D'ÊTRE PARFAIT
Malheureusement, si le jeu profite d’un gameplay rodé et plus profond qu’on ne pourrait le croire, ce dernier est entaché par quelques problèmes qui peuvent vite s’avérer écœurants. Les combats se déroulant en 3 contre 3, vous serez amenés à changer régulièrement de cible afin de vous protéger et attaquer les joueurs que vous souhaitez. Pour y parvenir vous devrez presser les touches L2 et R2 pour passer d’un ennemi à l’autre. Seul bémol, la caméra virevolte dans tous les sens lorsque qu’un personnage ciblé s'agite autour de vous, ce qui rend le changement cible bien difficile. Lors d’un face-à-face, il n’y a aucun problème, mais quand les trois adversaires se mettent sur vous, la partie peut vite partir en vrille.
Et pour rendre le tout un peu plus confus, la débauche d’effets visuels lors des combats vient carrément obstruer notre champ de vision.
Et pour rendre le tout un peu plus confus, la débauche d’effets visuels lors des combats vient carrément obstruer notre champ de vision. Un joyeux bazar qui ne fait qu’empirer lorsque l’on invoque la divinité de notre équipe. En plus d’offrir un bonus à ses représentants, la créature mythologique peut être appelée en cours de combat afin de libérer toute sa puissance sur le champ de bataille. Vous devrez au préalable détruire des cristaux qui apparaissent de manière aléatoire sur la carte, avant de pouvoir assister à un véritable feu d’artifice qui vous explose littéralement en pleine tronche. Si les cinématiques d’invocations sont vraiment classes, on ne peut qu’être frustré lorsque notre personnage subit inlassablement les attaques adverses. Certes, cela permet de retourner une situation mal engagée, mais si le travail d’équipe n’est pas au rendez-vous, vous aurez du mal à profiter de cet avantage.
LE ROI DU GRIND
Tous ces défauts seront vite oubliés par les joueurs qui adhèrent au concept, mais les autres risquent de perdre patience devant un tel fouillis. Là où le bât blesse, c’est que Dissidia Final Fantasy NT impose aux joueurs un grinding intensif qui peut rendre la formule indigeste. Si le titre mise principalement sur la possibilité de jouer en ligne contre d’autres adversaires, il est également possible de profiter d’un mode Histoire pour en apprendre plus au sujet du conflit qui oppose Materia et Spiritus, les deux dieux qui font appel aux personnages de la saga. Bien que la campagne offre de bons moments et quelques rebondissements sympathiques, cette dernière souffre d’un cruel manque de rythme. La faute au Memoriae, des fragments obtenus à chaque montée de niveau et qui vous permettront de débloquer des morceaux du mode "Histoire". Pour les obtenir vous devrez donc enchaîner les combats, soit contre l’IA via le mode Express (6 combats à la suite) et les Raid prédéfinis (où votre équipe vous est imposée), soit contre de véritables adversaires en ligne. Tout ça pour alterner entre des cinématiques, des combats et beaucoup de temps de chargement. L’IA à la ramasse de vos coéquipiers et les combats de boss contre les divinités du jeu viendront en plus vous achever. Un véritable frein pour les amateurs de solo qui aiment découvrir certains personnages en profitant d’un récit bien ficelé. Du côté du online, le matchmaking aléatoire peut vite désavantager les néophytes. La montée en niveau étant plus rapide lorsque l’on gagne un match, les premières heures de jeu risquent de se limiter à des parties contre l’IA. Qui plus est, les développeurs n’ont pas eu l’esprit d’intégrer un mode Entraînement. Bien sûr, il est possible de créer des matchs en 1vs1 avec une IA faiblarde, mais ce n’est pas non plus la joie. En gros, si vous souhaitez découvrir un à un les différents personnages du jeu et leurs capacités, vous allez devoir souffrir un peu.
UN CASTING DE LUXE
Si on peut reprocher bien des choses aux combats de Dissidia Final Fantasy NT, il faut bien avouer qu’avec un roster comptant pas moins de 28 personnages, les fans de la licence seront aux anges. Le casting est divisé en quatre catégories d'unités qui offrent différents style de combat aux joueurs. Le Combattant est capable de porter de lourdes attaques au corps à corps, l’Assassin privilégie la vitesse au détriment de la puissance, le Tireur excelle à distance et le Spécialiste est un mix équilibré des trois classes précédentes. Pour couronner le tout, chaque personnage possède des attaques qui lui sont propre et qu’il faudra apprendre à maîtriser (portée, timing, vitesse d’exécution…). Certains combattants sont plus faciles à manier comme Squall Leonhart ou Sephiroth, mais avec un peu de maîtrise, n’importe quel personnage peut devenir redoutable. Un plaisir auquel s’ajoute celui des yeux puisque tous les personnages profitent d’une modélisation aux petits oignons et d'animations de haute volée. Malgré la débauche d’effets visuels lors des combats, les techniques des combattants sont parfois époustouflantes (Garland et Golbez ont vraiment la classe) et on prend un malin plaisir à changer régulièrement de personnage pour découvrir tout son potentiel.
Si vous êtes amateurs de fan service, ce cross-over remplit son rôle à la perfection. On pourra regretter l’absence de certains personnages comme Tifa ou Gilgamesh (présents sur PSP), mais il y a de fortes chances que ces derniers rejoignent le casting par la suite via des DLC. En attendant, vous devrez tout de même trimer avant de débloquer toutes les attaques de chaque personnage. En effet, à l’instar de votre niveau de joueur, les combattants peuvent eux aussi progresser ce qui leur permet d’acquérir de nouveaux mouvements. Ainsi, plus vous jouerez avec un personnage, plus ce dernier pourra adapter son style de combat et profiter de techniques passives différentes (ralentissement, entrave…). De quoi ajouter encore un peu plus de stratégie à ces combats qui demandent déjà une certaine rigueur. Néanmoins, encore une fois, le jeu donne l’impression de ne pas aller au bout de ses idées et les menus rachitiques pourront décourager certains joueurs. Le manque de clarté et l’absence de vidéos démonstratives nous laissent un peu dans le flou et l’on doit découvrir les forces et faiblesses d’une attaque sur le terrain.
AU SERVICE DES FANS
Pour rester du côté du fan service, Dissidia Final Fantasy NT fera également plaisir aux audiophiles qui pourront profiter d’une pléthore de musiques tirées des différents jeux Final Fantasy (versions originales et arrangées). Un pur régal pour les oreilles qui ajoute toujours un peu plus de piment aux combats. Malheureusement, le grinding est à nouveau de la partie puisque vous débloquerez les morceaux de la playlist en progressant et en ouvrant des coffres à gagner au cours de vos combats. Ces derniers vous permettront également d’acquérir des emotes ainsi que de nombreux costumes alternatifs et armes pour vos personnages. Du contenu à gogo qui saura occuper les collectionneurs acharnés. En revanche, vu la quantité de petits signes distinctifs à débloquer, il faudra avoir beaucoup de chance pour obtenir des objets intéressants. Au niveau des stages, le Team Ninja a également mis les petits plats dans les grands en proposant 14 niveaux aux joueurs. Si l’on aurait aimé avoir quelque maps en plus, on ne peut qu’apprécier le travail effectué par les développeurs. De Midgar à Eden, en passant par la Cité Royale de Rabanastre, chaque niveau fait honneur à l’un des opus majeur de la saga. De quoi donner un peu plus d'ampleur aux combats qui profite également d’un framerate à 60fps pour rester fluide en toutes circonstances. Le HDR apporte de son côté un véritable plus et fait ressortir les plus beaux aspects du jeu. En revanche, quelques lags sont à déplorer en ligne (pas pratique pour un jeu qui mise sur le timing) et on ne pourra que pester contre le matchmaking qui, en plus de ne pas prendre en compte la différence de niveau entre les joueurs, est interminable. Des soucis qui seront probablement corrigés dans les semaines à venir grâce à quelques patchs bienvenus. En attendant, si vous avez des amis qui comptent également jouer à Dissidia Final Fantasy NT, on vous conseille de passer par le multi en équipe pour assurer une certaine cohérence au sein du groupe et privilégier le travail d'équipe.