Test également disponible sur : PS3

Test Disgaea 4

Test Disgaea 4
La Note
note Disgaea 4 : A Promise Unforgotten 15 20
Plus porté sur le changement que son prédécesseur, Disgaea 4 amène son lot de nouveautés, comme le Combimorph, les Bateaux Pirates, le gouvernement et son système de Sinistes ou encore un QG plus fonctionnel. Une initiative logique qui donne une vraie plus-value au titre de Nippon Ichi mais qui reste à l'état cosmétique. Ces ajouts complètent une exhaustivité qui ne cesse d'étonner et font sûrement de Disgaea 4 l'épisode le plus riche et complet, mais ses bases bien encroûtées le poussent de plus en plus à glisser vers une sorte de rythme plan-plan loin de coller au délire ambiant. Disgaea 4 reste un très bon T-RPG qui manque simplement de ce qui a fait la force de la série, l'inventivité de fond.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Disgaea 4

Les plus
  • Enfin un nouveau moteur graphique
  • Un système de jeu très riche
  • Des personnages marquants
  • Une ambiance bien barrée
  • L'éditeur de niveaux convaincant
  • Des fonctionnalités en ligne intéressantes...
Les moins
  • ...mais mal exploitées
  • Des décors limites
  • Encore des problèmes de caméra
  • Un gameplay de base qui vieillit
  • Le curseur imprécis


Le Test

Le retour sur les rudes bancs de l'école démoniaques de Disgaea 3 avait été une bien mauvaise coïncidence, tant le jeu de Nippon Ichi Software ne montrait justement aucune évolution dans son approche du Tactical RPG. Restant sur ses très bons acquis, ce dernier avait jeté un froid de circonstance pour un Netherworld peuplé de goules, de démons et de croisements de monstres fantaisistes. Une recette qui va peut-être amorcer une décongélation dans ce Disgaea 4 : A Promise Unforgotten qui se déroule dans les entrailles brûlantes d'un enfer que tout le monde a un peu oublié. A raison ? Réponse dans notre test de Disgaea 4.


Il faut toujours profiter habilement de l'architecture de la zone de combatIl est de coutume dans chaque Disgaea, voire dans les productions habituelles de Nippon Ichi, d'avoir un héros colérique, veule, radin, lâche ou complètement débile. Disgaea 4 continue sur cette lancée avec Valvatorez, un ancien tyran sanguinaire réduit à faire des discours théoriques enflammés sur les sardines. Cette représentante honorable de la famille des clupeidae est la seule source de nourriture qu'accepte le jeune démon, au grand dam de Fenrich, son serviteur attiré et lycanthrope. Une vie de reclus due à des circonstances qui se dévoilent au fur et à mesure d'une histoire découpée, comme les précédentes, en petits épisodes avec cliffhanger hallucinés à l'appui. Une narration classique pour un propos qui l'est moins, basé sur l'abandon des peurs primaires pour des craintes désormais orientées vers le terrorisme, le crime et autres maux typiquement humains. Une situation qui ne plaît pas vraiment au Gouvernemort qui souffre lui aussi d'une profonde corruption, mal digérée par un Valvatorez qui ne comprend pas grand chose mais qui irait jusqu'au bout pour la gloire de ses prinnies. Mélange ouvertement grumeleux,  Disgaea 4 incruste de copieux morceaux de non-sens dans un plat composé d'un gros comique pop à la japonaise. Une tambouille qui mijote depuis de nombreuses années avec plus ou moins de goût ; cette dernière n'étant pas la plus réussie dans cet épisode. Souffrant d'un certain sens épique, à l'image de son prédécesseur, Disgaea 4 a également un peu de mal à être constant. Rien de grave, mais le rire-franc est davantage remplacé par des sourires un peu plus timides. Une demi-mesure qui s'applique aussi au système de jeu.

A vos ordres, mec !


Les attaques groupées sont une nouvelle fois redoutables.Sans surprise,  Disgaea 4 : A Promise Unforgotten reprend le système de base mis en place par Disgaea 2 : Cursed Memories et Disgaea 3 : Absence of Justice. Les connaisseurs retrouveront donc le système de GéoEffets et de GéoCubes enrichi par la possibilité de jeter des blocs de couleurs similaires les uns contre les autres afin de créer des réactions en chaîne. Une structure solide qui permet de multiplier les situations de combat et d'équilibrer l'importance réciproque de la stratégie et des compétences propres aux personnages. Relativement complexe, ce système nécessite d'emmagasiner une grosse somme d'informations qui passe par une série de tutoriaux à la fois longuets pour les habitués et pas très informatifs pour les non-initiés. Ces derniers se retrouveront vite dans un deuxième chapitre autrement plus punitif et exigeant, qui les jette dans le grand bain sans certaines clés. Un côté "do it yourself" néanmoins gratifiant en cas de réussite qui se poursuit avec la découverte des nouveautés intégrées dans cet épisode. Déjà présent dans Disgaea 3, le Magimorph permet de fusionner  un monstre et un combattant humain afin de transformer le premier en arme spéciale, durant 3 tours. Il évolue ici avec l'intégration du Combimorph, qui fonctionne sur le même principe mais entre deux créatures. Une fois activée, cette commande lie le duo et forme un méga-monstre dont le type et la forme varient selon les bestioles impliquées. Occupant 5 cases, cette machine de guerre d'outre-tombe peut causer de gros dégâts avec des attaques spéciales uniques et se creuser des passages en bousculant les adversaires.

 

Les connaisseurs retrouveront donc le système de GéoEffets et de GéoCubes enrichi par la possibilité de jeter des blocs de couleurs similaires les uns contre les autres afin de créer des réactions en chaîne."


Les décors sont toujours aussi colorésLa contrepartie étant qu'il est sensibles aux attaques sur une plus grande surface, et que par conséquent la destruction des GeoCases lui cause des dégâts dramatiques. Pas très efficace directement, ce type d'unité est plus à son aise en tant que soutien ( double-lames en magimorph) ou d'appui lors de combos. D'autant que sa durée d'action est également limitée à quelques tours. Un ajout à l'intérêt tactique discutable qui agit comme une sorte de rustine dans une volonté de donner toujours plus de possibilités au joueur. Quitte à passer à côté d'un véritable enrichissement profond du système. Un constat assez identique s'applique à la refonte de la Base qui se mue désormais en une sorte de champ de bataille découpé en cases. Chaque victoire débloque une case de cet échiquier politique, sur laquelle il est possible de place un gouverneur. Comme précédemment, les combattants placés côte-à-côte ont plus de chance d'effectuer des attaques combinées. Un fonctionnement par groupes auquel s'ajoutent les Symboles Démoniaques. Ces bâtiments spéciaux peuvent être disposés sur votre Base et occupent un nombre de cases bien précis. En ajouter plusieurs signifie donc faire de la place soit dans vos gouverneurs soit en réarrangeant l'espace à la Tetris. Dans l'esprit des clubs de Disgaea 3, ces Symboles apportent des modifications ou des capacités spéciales qui sont partagées par tous les membres présents sur les cases adjacentes, colorées pour plus de lisibilité. Un système de compétences passives bien vu qui pousse à reconfigurer régulièrement la disposition de son groupe et offre une grande liberté dans la gestion de ses tactiques. Cette évolution timide comprend dans sa lignée le virage online pris par ce Disgaea 4.

Pirate de ligne


Construire son bateau pirate permet d'envahir les autres Mondes des Objets.Bien tranquille à gérer ses unités contre des monstres divers et variés dans son coin, le joueur de Disgaea 4 a désormais la possibilité de partager son expérience avec d'autres stratèges via un mode en ligne majoritairement accès sur la piraterie. Grâce à des pièces de bateaux découvertes soit suite à des affrontements dans le monde des objets contre des pirates, soit en amadouant paisiblement des adversaires par la torture, la construction de navire devient une des nouvelles composantes du gameplay. Une fois votre esquif terminé et accompagné de votre équipage, vous pouvez le laisser voguer jusqu'au monde des objets d'un autre joueur et déclencher un duel de pirates. Une idée d'interconnexion multi/solo intéressante malheureusement gérée par des commandes d'I.A générales pré-établies. Ce qui ne vous empêche pas de voler des trésors et de subtiliser des combattants ennemis pour les soumettre et les faire parler. Un bon moyen de découvrir des cachettes de coffres richement remplis. Plus perfide et donc plus politique, la nomination d'hommes de confiance dans votre gouvernement peut aussi vous donner du poids sur les autres Netherworlds. Dans la définition des postes, chaque place conférant des bonus mutuels, le Sinistre de l'Extérieur a une importance particulière. Ce dernier peut être envoyé dans les Assemblées Infernales d'autres joueurs et influer donc sur les prochains votes. Pour s'assurer d'un oui tonitruant, ces derniers pourront en venir à soudoyer votre taupe et vous récupèrerez chaque objet donné en gage de fidélité. Astucieuses, ces petites manipulations en sous-marin participent à l'évolution encore une fois réelle du jeu de Nippon Ichi. Mais ces innovations ne sont au final que des rajouts, plus qu'une manière de repenser un concept qui marche autant qu'il vieillit. Disgaea 4 joue encore la carte hardcore avec ses dizaines de possibilités, quitte à tomber dans son propre piège. Car avec ses menus à rallonges, ses problèmes de caméras récurrents, la lourdeur des validations lors de chaque action, Disgaea 4 donne le sentiment de ne jamais avancer. Le jeu reste de très bonne qualité, mais les grincements de ses articulations couvrent les bruissements de ses piètinements.


TEST VIDÉO DISGAEA 4





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