Passage de flambeau entre un seigneur démoniaque vengeur et un sale gosse désirant éliminer son père pour cause de destruction de l'ensemble de ses sauvegardes de jeux vidéo, Disgaea 3 : Absence of Justice était, déjà en 2009, une très timide évolution dans la série de Nippon Ichi. Un constat quelque peu désamorcé avec un Disgaea 4 qui désirait lui répandre le mal en ligne. Le choix d'adapter ce troisième épisode sur la toute récente PS Vita est de fait plutôt ésotérique, d'autant que ce portage risque de ne parler ni aux amateurs de la version PlayStation 3, ni à ceux découvrant le titre aujourd'hui. Tout du moins sous certaines conditions. Pour quelles raisons ? Réponse dans notre test de Disgaea 3 : Absence Of Detention.
Mao est un gamin colérique. Fils de l'
Overlord, démon majeur du royaume des ténèbres, son but majeur est de mettre fin au règne de son père, responsable de la destruction des 4 000 heures de sauvegarde de ce pauvre geek démoniaque. Une guerre orientée vers le parricide qui oblige Mao à rechercher un héros, aussi pur et désintéressé que ceux peuplant ses mangas, pour comprendre ses techniques et vaincre le Seigneur du Mal. Un plan d'une logique infaillible qui semble se conclure au bout de quelques heures mais qui va finalement en durer plusieurs centaines. Une extension du temps qui découle du système de jeu extrêmement riche de
Disgaea 3, empruntant une grande partie de ses mécanismes à
Disgaea 2, Magimorph mis à part. Cet élément concerne le rapport entre les monstres et les
unités dites classiques, ces derniers pouvant se métamorphoser en un type d'arme précis selon la race de la créature ; ce qui déclenche l'apparition de capacités spéciales durant les 2 tours que durent la transformation. Un ajout tactique intéressant qui densifie encore un gameplay déjà carré et novateur mais qui, avec les modifications apportées dans Disgaea 4, paraît désormais un peu anecdotique. Un terme qui peut s'appliquer à l'ensemble des rustines et autres appendices collés à ce portage. Si la présence de l'ensemble des DLC sortis à ce jour sur la version PlayStation 3 et 4 scénarios inédits reste la vitrine de ce
Disgaea 3 : Absence of Detention, quelques éléments supplémentaires viennent étoffer le contenu de façon un peu superficielle. Il est certes agréable de bénéficier des attaques de niveau Tera ou de capacités uniques par classes, voire de personnages issus du quatrième épisode, mais ils ne représentent qu'une amélioration de façade, tant les problèmes de
Disgaea 3 : Absence of Justice restent présents. La caméra se place toujours aussi mal malgré la rotation du champ de bataille et la progression sur les cases, que ce soit à la croix ou au stick souffre une nouvelle fois de grandes imprécisions. Graphiquement toujours très en retrait,
Disgaea 3 prend tout de même le temps de s'accrocher à des fonctionnalités tactiles mal intégrées, censées permettre un changement du point de vue. Manquant cruellement de répondant, ces mouvements provoquent davantage de confusion que de confort et le passage par le menu dans le but de mettre tout cela sur "off" sera l'une de vos premières actions dans le jeu. Une adaptation petit bras donc, qui, en tant que bouquet final, perd la traduction française de l'épisode PlayStation 3 pour de l'anglais bien moins accessible.
Disgaea 3 : Absence Of Detention conserve ses qualités et sa construction vertigineuse, mais rien ne justifie l'achat de cette version
PS Vita clairement opportuniste. La révolution Mao a perdu ses couleurs.
TEST VIDEO DISGAEA 3 : ABSENCE OF DETENTION