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DiRT 4 est un très bon jeu de courses off-road, une véritable ode aux sports mécaniques sur terre accessible aux pilotes aguerris comme aux novices grâce à la variété des aides au pilotage proposées. Proposant un excellent modèle physique qui s’appuie lourdement sur les acquis de DiRT Rally, ce nouvel opus propose des menus revus et corrigés, un éditeur de spéciales impressionnant d’efficacité et un contenu en hausse avec l’arrivée des courses de buggys. Malheureusement, le modèle physique de ces engins n’est pas aussi léché que celui des machines de rallye classique. On regrettera aussi le peu de destinations et de spéciales disponibles, un défaut récurrent à ce type de jeu, mais qui est en partie compensé par le nombre de voitures disponibles et la disponibilité des livrées officielles. Globalement le nouveau titre de Codemasters propose une expérience solide qui devrait séduire les amateurs du genre.
- Le pilotage des voitures de Rallye toujours aussi jouissif
- Exigeant mais abordable dans son gameplay
- La nuit, toujours sublime
- Un audio de première classe
- Le système de dégâts toujours impeccable
- Manque de spéciales différentes et environnements peu variés
- Les buggys et autres trucks au comportement moins bon
- Une IA qui abuse du pare-chocs
Après un DiRT Rally développé de manière quasiment indépendante par une petite équipe au sein de Codemasters, le studio a décidé d’investir massivement afin de réaliser un jeu plus grand public mais surtout pour repartir à l’assaut du marché américain peu friand de rallye à l’européenne. Afin adapter la recette au goût des Américains, les développeurs de Birmingham ne se sont pas trop pris la tête, puisqu’ils ont simplement saupoudré le jeu d'éléments issus des anciens titres DiRT, autocollants Monster et gros pick-ups V8 en tête. Vendu comme un DiRT Rally 2 en Europe, DiRT 4 tient-il toutes ses promesses ? Doit-on s’attendre à un titre exigeant comme DiRT Rally premier du nom, ou s'agit-il d'un jeu bien plus orienté arcade comme les anciens titres à la gloire de Ken Block ?
Sachez tout d'abord que nous étions très inquiets lorsque nous avions remarqué la disparition du sous-titre "Rally" dans le nom du jeu, les anciens opus n’offrant pas vraiment le même calibre de sensations et d’exigence que le dernier jeu de chez Codemasters. Heureusement, on se rend rapidement compte que tout va bien. En fait, DiRT 4 est développé sur l’épine dorsale constituée par DiRT Rally, un jeu patiemment développé à l'occasion d’une très longue période d’Early Access sur PC, lors de laquelle de nombreux accros de la simulation, équipés en volants et pédaliers, avaient pu faire part de leur feedback au studio de Birmingham. Ce nouveau jeu part donc sur des bases saines, et on s’en rend tout de suite compte lorsqu’on lance une spéciale de rallye. Dès les premiers tours de roue, on se sent à la maison avec une maniabilité exigeante, mais tellement gratifiante lorsqu’on parvient à maîtriser chaque bolide.
En fait, DiRT 4 est développé sur l’épine dorsale constituée par Dirt Rallye, il part donc sur des bases saines.
D’ailleurs, pour ne pas effrayer les novices, le jeu propose d’emblée de faire une évaluation de vos talents de pilote lors d’une petite séquence où il faut conduire une voiture sur un terrain d’essai. En fonction de la performance réalisée, le jeu nous propose alors un niveau de difficulté adapté. Attention, on ne parle pas ici d’un bête ajustement de l’IA, mais bien d’un réglage complet qui définit tout le système de pilotage. Pour faire court, les champions auront droit à une IA très rapide et ne pourront compter que sur leur talent pour rester sur la route, tandis que les novices seront face à des mollusques, tout en tenant le volant de voitures disposant d’ABS, d’anti patinage, de correcteur de trajectoire, de freinage et de boîte de vitesse automatique, ainsi que tous les autres raffinements disponibles. Ici, pas question de ne s’adresser qu’à une élite de joueurs en prenant le risque de dégouter les autres, car DiRT 4 compte bien adoucir la courbe de progression autant que possible, à l’image de ce qui se fait dans les autres simulations comme Assetto Corsa.
PILOTE ET CEO
Avec une conduite repompée de DiRT Rally, vous vous demandez forcément à quoi les développeurs ont passé leur temps. Le premier chantier concerne les menus. Austère au possible dans le précédent opus, l’interface utilisateur a été totalement refondue, au point d’être méconnaissable. On a désormais affaire à des arborescences simples et claires dans lesquelles on ne se perd pratiquement plus, même si la critique est toujours permise comme on le verra plus bas. L’interface nous offre accès aux catégories classiques avec le Joyride (les courses simples), la carrière, le multijoueur, la DiRT Academy (pour apprendre à piloter) et le mode compétitif qui propose des épreuves quotidiennes et hebdomadaires. Si le tout est globalement conforme aux habitudes de la série, il faut s’attarder sur le mode carrière qui a gagné en profondeur, allant peut-être même jusqu’à l’excès. Pour devenir le roi de la route, il va falloir commencer par louer ses services à des écuries, le temps d’amasser un pécule de départ. Une fois votre PEL bien garni, il ne reste plus qu’à fonder votre propre équipe en achetant une première voiture. On peut choisir celle qu’on veut, et aucune limite n’est imposée, même si pour aller plus vite on préfèrera investir dans un véhicule de bas étage bon marché. Comme dans Forza, plus on peut se passer d’aides, plus la récompense pécuniaire à chaque course est élevée. Dans notre cas (avec 86% de bonus), en cinq ou six courses on a pu se payer une 306 Maxi Kit-Car et ainsi fonder notre structure. Comme dans DiRT Rally, il va falloir potasser les offres d’emploi et recruter tout un staff pour nous seconder. Première surprise, l’équipe est bien plus imposante qu'auparavant. Habitué à gérer une poignée de mécanos, on s’est retrouvé face à une véritable armée qui va jusqu’au responsable en communication chargé de négocier avec les sponsors.
D’ailleurs, une sacrée partie du budget va partir dans votre équipe ou dans la pléthore d’équipements nécessaires, qui vont d'un garage plus grand pour stocker vos bolides à un meilleur cuisinier pour que vos employés soient rassasiés et contents. Pas question de proposer des ramens instantanés à tous les repas si on veut que les meilleurs mécanos travaillent pour nous. Une équipe de garagistes qui va donc permettre de réparer plus rapidement votre voiture lors des passages au parc fermé, mais qui peut aussi développer de nouvelles pièces plus solides (on ne gagne pas en performance). Cet amour pour la mécanique, on le voit aussi dans les réglages de votre voiture, même si ces derniers sont moins complets qu’avant, ouverture au grand public oblige. On perd donc la gestion de la pression des pneumatiques et quelques ajustements divers. Néanmoins, il n’y a pas de quoi envoyer les développeurs au bûcher pour si peu. Plus gênant, tout le système de gestion de l’équipe et des sponsors se situe dans le menu racine du jeu (celui au sommet de l’arborescence, le premier qui s’affiche lorsqu’on lance le jeu), et il n’est pas accessible autrement. On perd donc souvent du temps à faire de grands allers-retours dans cette jolie interface toute neuve.
RETOUR A LA TERRE
Bien qu’ayant repris de nombreux aspects de DiRT Rally, ce nouvel opus ne s’épargne pas quelques sorties de route un peu plus gênantes que des va-et-vients dans les menus. Tout d’abord, la course off-road n’est pas vraiment au niveau du rallye et du rallycross. Prévu pour faire plaisir aux Américains avec des buggys ou des gros pick-ups V8, le modèle physique ne pouvait pas être repris de l’opus précédent, et son développement a clairement été fait rapidement. Il en ressort que toutes les machines ont un feeling identique, et mis à part la gestion du sur-virage, il n’y a pas grand-chose à tirer des courses sur les anneaux de vitesse en terre qui sont proposés. Pas de quoi s’enthousiasmer non plus sur la variété des terrains proposés, l’offre étant assez faible. Cinq destinations en rallye (une de moins qu’avant), trois en off-road, cinq pistes pour le rallycross et roulez jeunesse. Précisons que ce dernier chiffre est une hérésie car DiRT 4 se revendique être le jeu officiel du championnat WRX. Or si les voitures sont bien là, il est très difficile de se contenter de cinq pistes sur les 12 du calendrier officiel. Ce faible contenu en terme de spéciales, on s’en rend particulièrement compte quand on utilise l’éditeur de spéciales. Cet outil génial permet de générer aléatoirement un tracé, le joueur n’ayant qu’à choisir sa surface, la longueur de l’épreuve ainsi que sa difficulté technique. Le seul problème, c'est que ce système pioche dans une banque de tronçons de routes assez limitée, et qu’au bout de plusieurs essais, on reconnaît rapidement certains virages.
Grande difficulté des jeux de rallye, l’offre de spéciales est largement compensée par celle des véhicules, pléthorique, qui permet de piloter de nombreuses voitures issues de championnats variés. On y retrouve d’anciennes WRC, des groupe B, des Kit-Car, des groupe A et bien plus encore, sachant que désormais, la plupart des véhicules sont disponibles avec leurs livrées officielles. On avoue s’être fait de petits frissons à la vue de la décoration Esso Ultron de Gilles Panizzi sur la 306 Maxi. Autre force du jeu, l’audio est simplement excellent, qu’il s’agisse de la bande-son rock bien pensée, des notes du copilote qui sont désormais intelligibles, mais aussi de la myriade de sons mécaniques en spéciale. Si la plupart du temps il n’y a rien d’extraordinaire à entendre, chaque problème mécanique sera à l’origine d’un petit bruit spécifique, de la boîte de vitesse qui gratte au moteur qui ne tourne pas rond, en passant par la radio de votre copilote qui fonctionne par intermittence. Une fidélité acoustique qu’on retrouve aussi sur les sons moteurs, chaque voiture disposant de son propre bruit, ce qui permet de s’appuyer sereinement sur les informations de nos oreilles pour passer les vitesses.