Test Destiny Le Roi des Corrompus : on a accepté tous ses pots-de-vin !
17 20
- Enfin une campagne un minimum scénarisée
- L’ajout des nouvelles doctrines qui améliorent le teamplay
- Avoir séparé l’XP et le niveau de lumière
- Interface plus complète
- Graphiquement toujours aussi beau
- La nouvelle campagne se finit en 3-4 heures
- Un bestiaire à peine renouvelé
- Phases de plateforme et d’infiltration ratées
- On aurait aimé une nouvelle planète à explorer en plus du Cuirassé
- Le contenu volontairement bloqué pour les joueurs du Destiny original
Preuve que le temps n’attend pas et qu’il file à toute allure : cela fait déjà plus d’un an que Destiny sévit sur consoles PlayStation et Xbox et qu’il fait le bonheur de millions de joueurs connectés, et ce malgré un premier accueil de la part de la presse assez mitigé. Il est vrai que le nouveau FPS de Bungie avait déçu par son manque de variété, une progression en XP poussive et des interactions entre les joueurs bien trop limitées pour le genre. Mais depuis, des DLC et d’autres mises à jour ont permis au jeu de se bonifier avant d’atteindre enfin sa forme finale à travers l’arrivée du Roi des Corrompus. Du contenu conséquent qui va changer beaucoup de choses dans l’univers de Destiny et qui mérite qu’on lui consacre un test complet.
Avant d’accoucher de Destiny, Bungie s’est forgé une belle réputation avec la série Halo, une référence du FPS à la fois pour son gameplay et son multijoueur, mais aussi pour son univers et son scénario. Et même s’il est parfois difficile d’accrocher aux aventures de Master Chief, il faut bien admettre que le héros de Halo se donne du mal pour exister dans la galaxie jeu vidéo. Ce qui n’est pas le cas de Destiny, dont le background et l’histoire – pourtant présents – sont restés flous jusqu’à présent, préférant s’adonner aux joies du PvE à travers des missions et autres assauts en coop’. Conscientes de ce manquement et suite aux nombreux reproches faits par les joueurs, les équipes chez Bungie ont travaillé dur pour que le Roi des Corrompus ne soit pas qu’un rendez-vous de gamers tox endoctrinés par la recherche de leveling. Il en résulte alors une histoire assez classique, celle d’une vengeance d’un père qui a perdu son fils. Forcément, cela fait des mois que les joueurs s’amusent à dézinguer Cropta et à lui pourrir sa carcasse, et cet état de fait n’amuse guère Oryx qui a décidé de manipuler les Ténèbres pour lever une armée de soldats corrompus, capables de se déplacer très rapidement, d’encaisser les attaques mais aussi de se soigner eux-mêmes. Pour s’en débarrasser définitivement, une seule solution : pénétrer à l’intérieur du Cuirassé, un vaisseau où se cache Oryx, apparu dans les anneaux de Saturne et dont les couloirs labyrinthiques mettront certainement vos nerfs à rude épreuve. Fan ou pas du scénario, les missions de la campagne vous y amèneront quoi qu’il advienne, d’autant que c’est le chemin obligatoire pour atteindre le Niveau 40, nouvel objectif à atteindre.
"TELL ME BABY, WHAT'S YOUR STORY ?"
En se donnant la peine de mettre en place une vraie storyline, Bungie a aussi fait un gros effort sur la mise en scène, et cela se traduit à l’écran par l’apparition de cinématiques bienvenues qui renforcent l’immersion et confirment par la même occasion que Destiny reste toujours un jeu très beau à contempler, même si d’autres blockbusters ont relevé le niveau depuis. Lancer des missions ne relève donc plus de l’inconnu et le joueur est désormais accompagné scénaristiquement, ce qui lui permet d’avoir un sens nouveau à sa quête. Une plutôt bonne nouvelle dans l’absolu, mais malheureusement de courte durée puisque la nouvelle compagne du Roi des Corrompus ne vous tiendra en haleine que 4 petites heures, soit le temps nécessaire qu’il fallait pour terminer chacun des deux premiers DLC. C’est une demi-surprise à vrai dire, mais compte-tenu des enjeux établis par cette extension majeure, on aurait aimé que l’aventure dure 2/3 heures de plus. Autre déception, les nouveaux ennemis corrompus ne sont que des clones des créatures qu’on a déjà rencontrées maintes et maintes fois avec au moins 50 nuances de gris. Et rien à voir avec le film. De même, la nouvelle zone de jeu, le fameux Cuirassé, apporte certes un vent de fraîcheur, notamment pour ses phases de plateforme et ses quelques séquences d’infiltration (légères, faut pas abuser), mais son côté labyrinthique et ses couloirs à perte de vue donnent le sentiment de tourner en rond et donc de se farcir les même décors. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une impression, même si on apprécie l’ambiance assez lugubre à laquelle se rajoute des musiques toujours aussi réussies. Fort heureusement, Le Roi des Corrompus ne se limite pas seulement à une histoire mieux racontée puisqu’il apporte aussi de grands chamboulements dans l’ossature du jeu, notamment dans sa manière de gagner de l’XP et de passer les niveaux.
Fort heureusement, Le Roi des Corrompus ne se limite pas seulement à une histoire mieux racontée puisqu’il apporte aussi de grands chamboulements dans l’ossature du jeu, notamment dans sa manière de gagner de l’XP et de passer les niveaux.
Quiconque a joué à Destiny a forcément pesté contre le système des gains d’XP, auquel était associé le niveau de lumière. On se rappelle à quel point il était pénible de faire grimper le niveau de son avatar passé le Level 20, qu’on avait pourtant atteint tranquillement, naturellement, sans frustration aucune. Là aussi, Bungie a rectifié le tir en séparant les deux aspects, avec un niveau de lumière désormais calculé sur la base des stats obtenus via l’équipement. Non seulement, on accède ainsi à des bonus plus rapidement, mais en sus, on a vraiment l’impression que la progression se fait avec une certaine logique et non pas dans la douleur et à travers de calculs douteux. Mais Le Roi des Corrompus a également procédé à d’autres travaux aussi intéressants, notamment en ce qui concerne l’interface du jeu, améliorée pour l’occasion avec l’apparition d’un onglet de quêtes où l’on peut enfin voir d’un rapide coup d’œil quels sont les objectifs en cours. Pratique quand on sait à quel point Destiny peut nous faire tourner en bourrique avec ses innombrables quêtes qui se ressemblent les unes les autres. De même, il est désormais possible de mieux situer sa progression par rapport à celle des copains, savoir si ce dernier est disponible pour une mission et combien de level il a pris depuis notre dernière partie. C’est trois fois rien, mais ça permet de naviguer dans de meilleures conditions et savoir que quoi on va partir surtout.
TOUS DES VENDUS !
Autre intérêt de se laisser tenter par Le Roi des Corrompus : l’ajout de nouvelles doctrines pour chacune des classes disponibles, à condition d’avoir terminé la quête nécessaire pour les débloquer. Le cas échéant, ceux qui ont opté pour le Chasseur pourront bénéficier d’un arc puissant, capable d’abattre un ennemi d’un seul coup. Un classique dans le jeu vidéo aujourd’hui. Les joueurs qui préfèrent la classe Titan vont pouvoir s’amuser avec des marteaux enflammés, avec en prime de jolis effets pyrotechniques. Quant à ceux qui opteront pour l’Arcaniste, ils pourront balancer des éclairs tels un Zeus en colère. Toutes ces spécialisations viennent renforcer le jeu en teamplay, qui avait été pointé du doigt l’année dernière, puisque les classes avaient tendance à se ressembler les unes les autres. Toujours concernant les améliorations à souligner, il y a aussi cet update du Spectre, cette entité que les Gardiens peuvent invoquer quand ils veulent. Et bien sachez que le Spectre peut désormais subit des améliorations puisqu’il dispose désormais des éléments de lumière et de défense. Le faire évoluer semblait pourtant être une évidence, lui qui nous sert de compagnon de route permanent et qui peut dorénavant repérer les mousses métallifères ou les filaments d’hélium, nous simplifiant ainsi grandement la vie et augmentant ainsi le confort de jeu. Des ajouts intéressants donc, qui interviennent un an plus tard tout de même, mais on espère que Bungie continuera dans cette voie, car il y a tellement de choses intéressantes à explorer pour que Destiny continue de s’améliorer. Car c’est quand même le but premier.